Une r�volution se d�roule sous nos yeux. De celles qui ont marqu� l�Histoire. Nous avions cru, aveugl�s que nous �tions par nos ego, nos m�salliances, notre qu�te �perdue de privil�ges indus, nos trahisons, le m�pris m�me que nous affichions � l�encontre de la chair de notre chair, pour nous �tre sustent�s � d�autres sources que celles de nos oueds que nous croyions dess�ch�s, nos pr�jug�s, align�s sur ceux des Occidentaux, nos ma�tres, que le monde arabo-berb�re, tel qu�observ� du haut de nos complexes, �tait � tout jamais fig�. Et voil� que ce corps mou, insaisissable, se met en mouvement. Ici m�me, sous nos plus h�sitantes, incertaines, nous affirmions les diff�rences entre Tunisiens et nous, puis entre Egyptiens et nous, puis entre Bahr��nis et nous, puis entre Y�m�nites et nous et maintenant entre Libyens et nous. Faudra-t-il bient�t marquer la diff�rence entre nous et nous ? Jusqu�� une heure avanc�e du temps, faudrait- il qu�il n�y ait plus que nous et nous pour qu�enfin nous comprenions que nous �tions � la fois Tunisiens, Egyptiens, Y�m�nites, Bahr��nis et Libyens ? Oui nous sommes tous ces peuples � la fois, nos semblables, nos fr�res. Tout � l�heure, tout de suite, soyons eux pour ne pas risquer de ne plus �tre nous.