La ville de Cherchell, commune de 50 000 habitants, d�pendant de la wilaya de Tipasa, conna�t depuis peu des tensions et des troubles ayant pour cause, un m�contentement citoyen g�n�ralis�. C'est au niveau de l'agglom�ration secondaire, dite Ha�-Taghirint, que la r�volte citoyenne a d�marr� le jeudi dernier. Plusieurs centaines de jeunes, �g�s de 18 � 35 ans, ont bloqu� � partir de 9 heures 30, la route principale de la ville, � l'ouest de la cit� populaire Ka�d-Youcef. Des pneus br�l�s ont �t� plac�s au milieu de la voie. Les locaux de l'ex-Orlac ont �t� mis � sac et les rideaux de fer arrach�s. La quasi-totalit� des commerces de la banlieue ouest de Cherchell ont baiss� rideau. A midi, de longues files de v�hicules bloquaient la circulation au centre et dans la partie ouest de la ville. La voie bloqu�e, la RN 11 qui traverse la ville de part et d'autre. Ces troubles et ce m�contentement ont pour origine des revendications citoyennes et des accusations ont �t� port�es � l�encontre des responsables locaux. T. Mohamed, un p�re de famille de 35 ans, met � l'index les gestionnaires de la ville en les soup�onnant d�attribution partiale et contestable des logements sociaux : �Avec deux enfants � charge, on m'a r�pondu que je n'ai pas le profil pour ouvrir droit � un logement social.� A. Karim, p�re de deux fillettes, employ� � 3 000 DA dans le cadre du filet social, nous d�clare qu'il vient de b�n�ficier d'un logement social d�pourvu de sanitaires, d'eau et d'�lectricit�. �Chaque semaine, je mets � contribution mes voisins et amis pour m'aider � am�nager d�cemment ce logement�, s'insurge- t-il. Samir I., un jeune ch�meur de 32 ans, est d�cid� d�aller jusqu�au bout : �On attend la venue du wali pour le r�glement de nos probl�mes, sinon nous maintiendrons la route bloqu�e autant de jours qu'il faudra.� K. Mouloud, 36 ans, p�re de famille, ch�meur, r�sidant chez ses beaux-parents dira � son tour : �Je ne comprends pas, ma famille r�side � Cherchell depuis quatre g�n�rations et on me dit que je n'ai pas droit au logement social. Pourtant, certains commer�ants install�s � Cherchell depuis peu et r�sidant officiellement dans une wilaya limitrophe, se sont vu attribuer un logement social. C'est aberrant !� Il est 15 heures quand une escouade de la police anti-�meute vint disperser violemment les manifestants � l'aide de bombes lacrymog�nes et de matraques. Les �meutiers utilis�rent des pierres, des b�tons et autres objets pour se d�fendre contre les policiers. A 15 heures 30, apr�s un �change de violence, la route est ouverte � la circulation. Dix minutes apr�s, le wali de Tipasa, accompagn� du chef de la da�ra de Cherchell, se pr�sente devant les �meutiers. Ces derniers scandaient �l'Etat nous agresse, � wali soit t�moin�, enhardis par l'arriv�e du wali. La mar�e humaine voulait � tout prix montrer au wali de Tipasa les lamentables conditions d'habitation, tant dans les cit�s-dortoirs de Ka�d-Youcef, Mahem, Marcada que de la cit� DNC, des cit�s Taghirint, de Roseau et des baraquements de la cit� d'Urgence du s�isme du 10 octobre 1980. Pr�s de 10 000 personnes habitent dans ces cit�s-dortoirs datant de 1958, 1964 et 1990. Le wali fut appel� � visiter quelquesuns de ces logements. Apr�s d'�puisantes tentatives de faire revenir le calme , le wali est parvenu � r�unir les �meutiers au niveau de la salle des f�tes de la ville pour �couter leurs dol�ances dans le calme. Par ailleurs, il convient de rappeler que des troubles similaires se sont d�roul�s r�cemment dans les agglom�rations rurales de Bakora, � la cit� de Bordj-El-Ghola, et enfin, � Aghbal, une commune rurale, de Gouraya, dont la population avait, dans le pass�, souffert des exactions des affres terroristes, qui l�avaient soumise au racket des commer�ants et des agriculteurs et � d�faut de paiement, ils �taient assassin�s. Selon certaines sources, un d�but de malaise dans certains quartiers de la ville de Bou-Isma�l est perceptible. Malaise d� � l�attribution controvers�e de logements sociaux. Ce m�contentement g�n�ralis�, s�il est � mettre � l�actif d�une gestion discutable, voire tr�s controvers�e, des affaires citoyennes, il trouve aussi sa source dans la d�gradation du pouvoir d�achat, le ch�mage important et une paup�risation rampante.