Trois ann�es de prison ferme assorties d�une amende d�un million de dinars est la peine requise par le repr�sentant du minist�re public du tribunal de Chelghoum La�d contre les sept policiers � deux commissaires et trois officiers � accus�s de n�gligences graves ayant entra�n� la mort d�un d�tenu dans les locaux de la S�ret� de wilaya de Constantine le 16 d�cembre dernier. L�affaire Toufouti Kamel, d�c�d� dans des conditions obscures le 16 d�cembre 2010 pendant sa d�tention au commissariat central de la ville de Constantine, a �t� rouverte mercredi dernier. Le proc�s des 7 policiers inculp�s a eu lieu au terme d�une instruction �maill�e, au-del� des arcanes des tribunaux et des proc�dures judiciaires appropri�es, de suspicions des membres de la famille, amis et voisins du d�funt qui ont recouru parfois aux manifestations de rue pour r�cuser la th�se du suicide avanc�e par la police. Une affaire qui a �galement d�fray� la chronique locale et nationale au point de susciter l�envoi � Constantine d�une commission d�enqu�te conduite par le premier responsable de la police judiciaire � la DGSN. M�me la Ligue alg�rienne des droits de l�homme s�y est invit�e pour exiger que toute la lumi�re soit faite sur ce qui s�est r�ellement pass�. L�audience-marathon, qui s�est poursuivie jusqu�� une heure tr�s tardive de la nuit de mercredi, a vu donc d�filer devant la barre plus d�une vingtaine de t�moins, dont le chef du service de m�decine l�gale au CHU de Constantine, qui a conclu � une mort par strangulation. D�s lors, une question reste pos�e pour les avocats de la partie civile, celle de savoir si la victime qui avait une main menott�e aurait pu avec l�usage d�une seule main provoquer sa propre mort par �tranglement. Ces derniers, qui ont mis l�accent sur les conditions de d�tention inhumaines du d�funt dans les locaux de la police, ont demand� une instruction compl�mentaire qui n�cessite une nouvelle autopsie tant l�objet de leur plaidoirie �tait la requalification de l�affaire et par voie de cons�quence, l�incomp�tence du tribunal de Chelghoum-La�d de statuer. Une demande inaccessible pour le repr�sentant du minist�re public au motif que l�exhumation du corps de la victime, en raison de sa putr�faction, n�apporterait aucun �l�ment nouveau et que les rapports des m�decins l�gistes �taient suffisants. Pour leur part, les accus�s, qui ont plaid� l�innocence, ont insist� sur le fait que Toufouti Kamel �tait en �tat d��bri�t� et tr�s agit� lors de son arrestation, ce qui avait pouss� l�officier de permanence � ordonner � ce qu�il soit conduit en dehors de la salle d�attente, pr�cis�ment dans les vestiaires situ�s au sous-sol du b�timent en attendant qu�il recouvre son calme. �Le d�funt avait une main menott�e � la tuyauterie du chauffage central�, ont-ils soulign�. Pour les membres de la famille de Toufouti Kamel, le d�funt n�avait rien d�un suicidaire puisqu�il envisageait de se marier bient�t, de m�me qu�il avait entrepris l�ouverture d�un commerce dans la maison familiale. Selon eux, quelque chose est arriv� le jour du drame, puisque le corps de la victime portait bel et bien des traces de violence. Traces que ne r�v�le pas l�examen d�autopsie. Le verdict est attendu pour mercredi prochain.