Le procès des sept policiers impliqués dans la mort d'un citoyen, au mois de décembre dernier, dans les locaux d'un commissariat à Constantine, s'est ouvert, hier, au tribunal de Chelghoum-Laïd, à Mila. Les sept mis en cause, à savoir B. A., commissaire principal, A. F., commissaire, A. B., inspecteur, B. A., officier, K. K., M. K. et A. B., agents de l'ordre public sont accusés de “négligence et non-respect de la réglementation” ayant conduit à la mort de Toufouti Kamel. Ce dernier a été retrouvé le 16 décembre dernier, pendu avec ses lacets, dans les locaux du commissariat central, situé au Koudiat, dans le centre-ville de Constantine. Si l'affaire avait, au moment des faits, suscité beaucoup d'interrogations sur les circonstances du drame, le voile semble avoir été levé, hier, après une série d'auditions qui a duré jusqu'à très tard dans la soirée et où les accusés se sont, mutuellement, rejeté la responsabilité dans la mort de Kamel Toufouti. En effet, selon l'arrêt de renvoi, les éléments de la sûreté ont reçu dans la nuit du 16 décembre, un appel faisant état de l'agression de deux personnes, par trois individus armés au niveau des ruines romaines, non loin de la gare routière est. Le temps que la police arrive sur place, Kamel Toufouti est arrêté en état d'ébriété, par une patrouille et conduit au commissariat. Il sera placé dans une salle d'attente après que les victimes de l'agression l'eurent innocenté. Mais l'état de celui-ci ne semble pas s'améliorer, surtout quand il commence à hurler et injurier les policiers. Il sera aussitôt emmené au sous-sol, précisément dans les vestiaires où il sera menotté d'une seule main au radiateur et laissé sans surveillance. Il sera, quelques minutes plus tard, retrouvé pendu au radiateur en question avec un de ses lacets. Lors de son audition, le médecin légiste a confirmé la thèse du suicide et a, par ailleurs, déclaré que les policiers ont tenté, en vain, de sauver la vie de Kamel Toufouti. B. S.