Le procès relatif à l'affaire Kamel Toufouti, décédé dans la nuit du 15 au 16 décembre 2010 dans les locaux de la sûreté de wilaya de Constantine a débuté avant-hier au tribunal de Chelghoum Laïd. Le ministère public a requis 3 années d'emprisonnement et une amende d'un million de dinars contre les deux commissaires, un officier, un inspecteur et trois agents de l'ordre. L'avocat général a souligné la négligence ayant entraîné mort d'homme, comme stipulé dans l'article 288 du code pénal. La partie civile, représentée par Me Soudani Zoubeir, a demandé une instruction complémentaire et une seconde autopsie, refusée par le ministère public. «Il est impossible d'exhumer le corps pour une deuxième autopsie, vu le degré de putréfaction de la dépouille», a-t-il souligné. Me Soudani a soutenu que la victime aurait dû être mise en garde à vue et non embarquée manu militari et menottée dans les sous-sols du commissariat central. «Les brutalités policières sont évidentes et les conditions de détention de feu Kamel Toufouti sont aussi inhumaines qu'indécentes», a-t-il affirmé. La défense des accusés a tenté de démontrer l'absence du délit pénal, du fait que le dossier est, selon elle, d'essence administrative et non pénale. «Les rapports des trois experts concluant à l'acte du suicide sont infaillibles», a plaidé le collectif des prévenus, qui a demandé la détermination de la responsabilité des accusés à titre individuel et non collectivement. Présentés à la barre, à l'issue d'un procès éprouvant de 14 heures, les sept mis en cause ont clamé leur innocence. La juge d'instruction a mis le verdict en délibéré pour le 13 avril prochain.