Lakhdar Belloumi demeure l�une des l�gendes vivantes du football national, et il vient d��tre honor� par la FAF pour ses records de s�lections vu qu�il a port� � cent quarante-sept reprises le maillot de l�Alg�rie. Il occupe actuellement le poste de pr�sident d�l�gu� du MCO, un club dont il a fait les beaux jours et qui r�alise une belle saison notamment avec la qualification aux demi-finales de la Coupe d�Alg�rie. Entretien int�ressant avec un ancien joueur tr�s �l�gant. Le Soir d�Alg�rie : L�occasion du r�cent Alg�rie-Maroc, la FAF vous a honor�. Comment l�avez-vous v�cu ? Lakhdar Belloumi : J�ai �t� honor� en tant qu�ancien capitaine de la s�lection mais aussi pour les cent quarante-sept s�lections que j�ai totalis�es au cours de ma carri�re. C�est un record d�Alg�rie dont je suis fier et je remercie la F�d�ration, notamment hadj Raouraoua, d�avoir pris cette initiative. De ces 147 s�lections, quel est le meilleur souvenir que vous gardez ? C�est difficile de n�en retenir qu�un seul. C�est peut-�tre cette fameuse victoire contre l�Allemagne ? Je retiens surtout que l�on a �crit l�une des plus belles pages de l�histoire du football alg�rien apr�s celle qui avait �t� �crite par les anciennes gloires du FLN durant la guerre de Lib�ration. Mon meilleur souvenir est d�avoir fait partie de cette g�n�ration qui a su reprendre le flambeau l�gu� par nos glorieux a�n�s. Au chapitre des regrets, ne croyez-vous pas que vous auriez d� accepter les offres de plusieurs grands clubs europ�ens ? Je n�ai pas de regrets profonds, mais avec du recul, je me dis que j�aurais d� terminer ma carri�re en Europe. Il y a ceux qui pr�tendent que vous auriez fait mieux que Madjer si vous aviez accept� de jouer en Europe. Que r�pondez-vous ? Je ne sais pas si j�aurais pu faire mieux que Madjer, mais je crois que j�aurais pu aller loin. Mais c�est un choix et surtout la chance d��tre au bon endroit et au bon moment. Prenez l�exemple de Zidane, il a la chance d��tre n� en France et de se retrouver au bon moment pour remporter une coupe du monde. S�il avait �t� s�lectionn� en Alg�rie, il ne serait jamais devenu champion du monde. A chacun son destin et en sport, il faut avoir de la chance pour percer au plus haut niveau. Apr�s la gloire, tous les joueurs de votre brillante g�n�ration, qui sont devenus entra�neurs, n�ont pas r�ussi. Vous avez une explication ? Parce que l�on n�a pas permis � la g�n�ration 1982 de reprendre le flambeau des anciens du FLN dans la gestion du football. Normalement, c��tait � nous de g�rer les affaires du ballon rond. Malheureusement, ce sont toujours les anciens qui y sont. Parlons du MCO. Quelle est votre r�le exact en tant que pr�sident-d�l�gu� de ce club ? Comme le titre l�indique, le pr�sident en exercice M. Mehiaoui m�a d�l�gu� ses pouvoirs parce qu�il est tr�s occup� par ses propres affaires et son statut de s�nateur. Mais le plus important est que, en tant qu�ancien international, je puisse faire b�n�ficier les jeunes du MCO de mon exp�rience et de mes connaissances. Est-il vrai que le MCO a de gros probl�mes financiers ? On a surtout des probl�mes avec une certaine opposition qui avait l�habitude de graviter autour du club. Mais avec l��v�nement du professionnalisme, le mode de gestion a commenc� � changer, et cela ne leur a pas plu. Comment jugez-vous le parcours du MCO cette saison ? Il est tr�s satisfaisant. En championnat, l��quipe est class�e dans la premi�re moiti� et elle vient de se qualifier avec brio aux demi-finales de la Coupe d�Alg�rie. Je vous rappelle que notre objectif cette saison est le maintien et on est bien partis pour le r�aliser. Je ne peux �tre que satisfait. Une satisfaction, c�est la r�v�lation de certains jeunes comme ce Bela�lli ? Oui, et c�est conforme � notre politique de lancement des jeunes. L�objectif est de pr�parer l��quipe pour de plus grandes ambitions la saison prochaine comme par exemple accrocher une place � une comp�tition internationale. Par ailleurs, on veut �tre � nouveau le p�le d�attraction de tous les jeunes de l�Oranie. Pourquoi le football alg�rien n�arrive-t-il pas � produire un autre Belloumi ? Je pense que les nouvelles g�n�rations ne pensent qu�� l�argent et oublient de travailler dur pour arriver au sommet. Ensuite, il faut dire qu�il n�y a pas de formation s�rieuse dans les clubs. Que pensez-vous de la s�lection nationale actuelle ? Apr�s la Coupe du monde, nos s�lectionn�s ont eu du mal � reprendre et la plupart d�entre eux �taient bless�s. De ce fait, ils ne jouaient pas et cela a pos� un s�rieux probl�me � Benchikha. Quel est justement votre avis sur Benchikha ? J�ai eu l�occasion de travailler avec lui � Sidi-Bel- Abb�s et je dois dire que cet entra�neur ma�trise bien son travail. Il faudrait qu�il ait la chance de retrouver des s�lectionn�s en pleine forme et comp�titifs. Selon vous, qu�est-ce qui fait une grande �quipe, les joueurs ou l�entra�neur ? Ce sont les joueurs, incontestablement. L�entra�neur est l� pour ramener une touche, un peu comme la cerise sur le g�teau. Vous �tes l�un des rares joueurs � avoir affirm� votre appartenance politique au FLN. Avez-vous chang� de camp ? Je suis issu d�une famille de moudjahid et je ne pouvais choisir que le FLN. Cela dit, aujourd�hui, je dirais que je suis pour l�Alg�rie tout simplement.