Cherif �tait, de l�avis de l�orateur, de ceux qui croyaient que l�on pouvait construire un mod�le de citoyennet� avec un sentiment alg�rien. Ce pourquoi il d�fendait une Alg�rie plurielle cohabitant avec l�arabit�, l�islamit� et la francit�, l�arabe �tant, d�apr�s le conf�rencier, un butin de guerre de l�islam. Sur initiative de l�AS Bouzegu�ne, l��crivain Amin Zaoui, docteur d�Etat en litt�ratures maghr�bines compar�es, �tait samedi l�h�te de Bouzegu�ne o� il a anim� une conf�rence en hommage � Cherif Messaoud�ne, pr�sident de l�association culturelle Igelfan et responsable du centre culturel Ferrat-Ramdane, en pr�sence d�une foule nombreuse parmi laquelle on remarqua Claude Grandjaques, auteur du livre Des miages aux djebels. Le d�funt, dont on comm�morait le premier anniversaire de sa mort, avait vou� sa vie � la culture et � la diffusion du savoir dans la r�gion o� il avait instaur� une tradition de litt�rature et de cin�ma � travers les journ�es litt�raires qui avaient permis � la localit� d�accueillir les �crivains Ma�ssa Bey, Boudjedra, Rab�a Djalti, Rachid Mokhtari, Amin Zaoui, Youcef Merahi et bien d�autres personnalit�s du monde des arts et de la culture. Amin Zaoui, alors directeur de la Biblioth�que nationale d�Alg�rie, avait trouv� chez Cherif Messaoud�ne tout ce qu�il projetait de faire en mati�re de culture pour toucher les coins les plus recul�s du pays � travers notamment l�exp�rience des bibliobus. De leur premier contact naquit une amiti� nou�e autour du livre. Zaoui d�cela dans le regard de son interlocuteur une timidit� qui traduisait une force int�rieure. Une timidit� coulant de source et des origines de gens humbles, de leur histoire et de leur m�moire. Devant son h�te, Cherif Messaoud�ne s��tait comport� en po�te. Il lui en fallait beaucoup pour faire aboutir son projet de faire de la petite localit� de Bouzegu�ne un centre de rayonnement o� convergeront les �lites intellectuelles du pays pour int�resser les jeunes lecteurs. Une demande pressante entam�e par la cr�ation d�une biblioth�que communale renflou�e en ouvrages de qualit� par Amin Zaoui s�duit par l�initiative. Il vint lui-m�me � l�inauguration en compagnie de Youcef Merahi dans une m�morable c�r�monie. L��crivain avouera �tre tomb� sous le charme des arguments de son interlocuteur dont le discours tranchait avec la vision de gigantisme des responsables alg�riens. Cherif repr�sentait aux yeux de Zaoui un symbole de la culture pour la wilaya, car il croyait � un rapport de la citoyennet� avec la culture. Cherif �tait en effet, de l�avis de l�orateur, de ceux qui croyaient que l�on pouvait construire un mod�le de citoyennet� avec un sentiment alg�rien. Ce pourquoi il d�fendait une Alg�rie plurielle cohabitant avec l�arabit�, l�islamit� et la francit�, l�arabe �tant, d�apr�s le conf�rencier, un butin de guerre de l�islam. Zaoui, qui s�est attard� sur le comportement civique du d�funt, d�couvrira chez lui une autre vocation � travers la projection du film documentaires M�moires d�un boycott que Cherif Messaoud�ne avait r�alis� en 2008. Zaoui d�clinera enfin quelques pans de sa vie d��crivain, racontant qu�il �tait venu � la litt�rature un peu gr�ce � sa m�re, une habile conteuse qui l�avait berc� et �merveill� par ses fables.