La notion de soci�t� civile est de plus en plus controvers�e. Elle n�cessite des �claircissements et une d�finition plus appropri�e. Elle joue un r�le important dans le renforcement du processus d�mocratique. Dans nombre de pays de la r�gion � la Tunisie et l��gypte par exemple �, les exemples abondent o� la soci�t� civile est de plus en plus dynamique. Au sein de la soci�t�, se d�veloppe un esprit unitaire et de solidarit� autour d�objectifs communs partag�s par de nombreux syndicats autonomes et associations, objectifs de d�fense des droits humains, libert� de la presse et consolidation de la d�mocratie. Le concept de soci�t� civile est loin de faire l�unanimit�, les sp�cialistes en donnent diff�rentes d�finitions et compl�tent souvent leur approche par les notions de citoyennet�, d�ind�pendance et d�autonomie, notamment par rapport au gouvernement en place et aux organisations partisanes. Mais tous reconnaissent que la soci�t� civile a une place privil�gi�e dans une d�mocratie. La lutte contre la corruption ne peut enregistrer de succ�s durable sans une soci�t� civile puissante et organis�e. Qu�est-ce que la soci�t� civile ? Qui la constitue ? La notion de soci�t� civile reste discut�e. On s�accorde toutefois � penser qu�elle comprend les organisations, structures et r�seaux qui, tout en op�rant � l��cart des pouvoirs l�gislatif, ex�cutif et judiciaire, communiquent avec eux de multiples fa�ons. Autrement dit, la soci�t� civile est compos�e des organisations et r�seaux qui op�rent en dehors de l�appareil de l��tat. Les caract�ristiques majeures des organisations de la soci�t� civile sont l�ind�pendance, l�autonomie, la d�marche non partisane et une ligne d�action ax�e sur la citoyennet�. Le plus important cependant, c�est l�effectivit� et la port�e de l�action men�e. La d�finition ne devrait donc pas constituer une obsession, d�autant que la soci�t� civile est devenue une r�alit� incontournable, expression d�une forte aspiration des citoyens � une d�mocratie participative. La structure ferm�e du pouvoir autocratique Nombre d�analystes politiques se sont int�ress�s � l�impact de la participation de la soci�t� civile � la gestion des affaires publiques. Ils attribuent la force de la d�mocratie � la prolif�ration et au dynamisme de milliers d�associations de citoyens poursuivant un but commun. Cependant, bien que beaucoup d�associations poursuivent les m�mes objectifs, la soci�t� civile se caract�rise essentiellement par sa diversit�. De nombreuses �tudes de par le monde se sont pench�es sur la relation entre participation citoyenne et gestion publique. Elle montre que dans les soci�t�s marqu�es par une forte participation � la vie publique, les citoyens sont plus exigeants sur le plan de l��thique et plus respectueux des r�gles d�organisation sociale. En exigeant la transparence dans la gestion des affaires publiques et le respect de l�obligation de rendre compte, la soci�t� civile remet fondamentalement en cause les modalit�s d�exercice du pouvoir. Dans beaucoup de pays, dont l�Alg�rie, la structure hi�rarchis�e et ferm�e des gouvernements autocratiques a donn� un coup d�arr�t au d�veloppement de la soci�t� civile. Elle a permis aux fonctionnaires et aux commis du pouvoir d��voluer sans avoir � rendre compte de leur gestion. Les r�gimes militaires et non d�mocratiques, et/ou mettant en avant des civils aux ordres, en Europe, en Am�rique latine, en Asie, au Maghreb et en Afrique, ne sont pas parvenus � g�rer sainement les affaires publiques, � garantir les libert�s civiles et � promouvoir le d�veloppement �conomique, si tant est que ces objectifs les pr�occupaient r�ellement. Leur �chec a g�n�r� d�importantes transformations dans le paysage politico-�conomique mondial. C�est ainsi que sont apparues des d�mocraties pluralistes, plus propices � la consolidation de la d�mocratie et au d�veloppement humain. Le d�bat public pluraliste ne se d�cr�te pas N�anmoins, dans les d�mocraties dites �mergentes, m�me les hommes politiques �de bonne volont� ont souvent n�glig� les principes de base de la d�mocratie participative. Par d�finition, la mise en �uvre de ces principes exige un d�bat public de fond sur les politiques � mener et une �coute attentive � la fois des revendications des citoyens et des apports de la soci�t� civile, lors du processus de prise de d�cision. En Alg�rie, le pouvoir s�est toujours montr� r�ticent � coop�rer avec la soci�t� civile, la consid�rant m�me comme une rivale, non seulement en termes de pouvoir et d�influence, mais aussi parce qu�elle re�oit de la solidarit� et de l�aide internationales, autrefois exclusivement r�serv�es � l�Etat. Cette attitude visant � marginaliser et � �touffer la soci�t� civile n�a pas favoris� l�institutionnalisation de la transparence et l�obligation de rendre compte aux citoyens, qui aurait permis l�instauration d�un climat de confiance. Lorsque l�ouverture politique le permet, personne ne peut s�opposer � l�id�e qu�un d�bat public pluraliste est essentiel � l�existence m�me du processus d�mocratique. Et ce d�bat ne se d�cr�te pas, d�autant plus que d�velopper un tel d�bat dans une soci�t� o� les traditions d�mocratiques en sont � leurs d�buts est une t�che bien plus complexe. Le fait que la soci�t� civile soit elle-m�me en transition ne fait qu�ajouter � la complexit� de la t�che. Cependant, en Alg�rie, les deux derni�res d�cennies ont vu na�tre un ph�nom�ne sans pr�c�dent, puisqu�une multitude d�organisations ont �merg� de la soci�t� civile pour promouvoir la d�mocratie, les droits humains, le d�veloppement durable, la d�fense de l�environnement, etc. Les organisations internationales de coop�ration ont pris conscience du fait que les institutions d�mocratiques �mergentes �taient fragiles lors des p�riodes de transition. Elles ont reconnu que les m�canismes de l��conomie de march� ne peuvent pas assurer l��galit� sociale et �conomique si la soci�t� civile n�est pas impliqu�e dans le processus d�cisionnel. La participation de la soci�t� civile � ce processus peut permettre de neutraliser les effets pervers d�une mise en �uvre incontr�l�e des r�gles de l��conomie lib�rale et contribuer ainsi � la consolidation des d�mocraties dites �mergentes. Le manque de moyens constitue toutefois une limite objective � l�action de la soci�t� civile. Ce probl�me est d�autant plus complexe que les modalit�s d�allocation des ressources sont souvent susceptibles d�ali�ner l�ind�pendance des organisations de la soci�t� civile. Il reste que celles-ci ont vocation � promouvoir la participation citoyenne qui ne devrait pas se r�duire � une simple participation p�riodique � des �lections. Cette participation doit s�inscrire dans la constance et engendrer une conscience citoyenne fond�e sur l�int�r�t g�n�ral.