Le r�gime syrien a rejet� les sanctions impos�es � son pr�sident Bachar Al-Assad par l'Europe et les Etats-Unis, m�me s'il se retrouve de plus en plus isol� en raison de sa r�pression sanglante du mouvement de contestation. Alors que la r�volte est entr�e dans son troisi�me mois sans signe de fl�chissement, le r�gime autocratique continue de d�fier les pressions et les sanctions en rejetant toute �ing�rence� dans ses affaires et poursuivant ses tentatives de faire taire la contestation au prix de centaines de morts. Sur le terrain, les forces de s�curit� et l'arm�e maintiennent le si�ge de plusieurs foyers de la r�volte, dont Homs (centre), Banias (nord-ouest) et Deraa (sud), o� les informations filtrent au compte-gouttes vu le black-out ordonn� par Damas et les fortes restrictions impos�es aux m�dias �trangers. Mardi, au lendemain de l'annonce des sanctions, la presse gouvernementale syrienne a accus� l'Union europ�enne de m�me que les Etats-Unis d'�ing�rence �, leur faisant pr�ter des �plans� visant � marginaliser le r�le de Damas dans la r�gion, surtout face � Isra�l. �Sous pr�texte de chercher � d�fendre les droits de l'Homme et d'instaurer une d�mocratie � l'am�ricaine, des complots ont �t� tram�s pour servir les int�r�ts des Etats-Unis aux d�pens des autres�, �crit Al-Thawra. Pour le journal Baas, du nom du parti unique qui dirige d'une main de fer la Syrie depuis pr�s de 50 ans, �les sanctions ignorent les r�formes annonc�es (les Europ�ens) cherchant � mettre en application leurs propres objectifs dans la r�gion�. En pleine r�volte, le pouvoir a abrog� l'�tat d'urgence en vigueur depuis les ann�es 1960 mais il a dans le m�me temps continu� � r�glementer les manifestations et � r�primer les protestataires. Malgr� les pressions de toutes parts, la Syrie a maintenu une attitude de d�fi. Les Europ�ens �ont commis une erreur lorsqu'ils s'en sont pris au pr�sident en adoptant des sanctions qui nuisent au peuple syrien�, a lanc� le chef de la diplomatie Walid Mouallem lundi � la t�l�vision d'Etat. �La Syrie ne restera pas silencieuse face � ces mesures qui vont nous affecter comme elles affecteront les int�r�ts de l'Europe (...)�, a-t-il dit, l'accusant de vouloir �faire saigner la Syrie� face �aux projets expansionnistes d'Isra�l �. Selon la liste compl�te publi�e hier, dix personnalit�s du r�gime, dont M. Assad et le chef d'�tat-major de ses forces arm�es Dawoud Rajiha, ont �t� sanctionn�es par l'UE qui les a interdits de visa et a gel� leurs avoirs. Ces personnes viennent s'ajouter � une liste de 13 caciques du r�gime d�j� vis�s depuis le 10 mai par ces m�mes sanctions. M. Assad, qui est intervenu en public seulement deux fois depuis le d�but de la r�volte, figure en t�te de la nouvelle liste publi�e au Journal officiel de l'UE. Cette annonce met un terme � pr�s d'un mois de difficiles discussions entre les pays de l'UE sur l'opportunit� ou non de sanctionner M. Assad, alors que selon des ONG et l'ONU, la r�pression a fait plus de 900 morts, entra�n� des milliers d'arrestations et pouss� des milliers de Syriens � la fuite. La secr�taire d'Etat Hillary Clinton s'est, quant � elle, jointe au chef de la diplomatie britannique, William Hague, pour appeler M. Assad � �stopper les violences et les arrestations, rel�cher les prisonniers politiques et r�pondre aux demandes en faveur d'un processus cr�dible de r�forme d�mocratique �. Les Etats-Unis ont sanctionn� la semaine derni�re M. Assad, le pr�sident am�ricain Barack Obama le pr�venant au passage qu'il avait le choix entre �diriger la transition, ou s'�carter�. Les Europ�ens ne vont pas aussi loin et s'abstiennent d'�voquer son d�part. Mais s'il ne change pas �rapidement� de cap, l'UE se dit �pr�te � prendre des mesures suppl�mentaires sans d�lai�. N�anmoins, l'organisation de d�fense des droits de l'Homme Amnesty International a estim� qu'il existait �le danger� que tout cela ne soit que �trop peu et trop tard�, appelant le Conseil de s�curit� de l'Onu � agir de fa�on �plus d�termin�e� avec la Syrie. Les discussions se poursuivent � l'Onu. Mais la �menace d'un veto russe� p�se toujours, convenu le chef de la diplomatie fran�aise Alain Jupp�. Vendredi dernier, traditionnelle journ�e de manifestations, plus de 40 personnes ont p�ri sous les balles des forces de s�curit� lors d'importantes protestations qui ont touch� de nombreuses villes, selon des militants syriens. Deux journ�es de fun�railles ont suivi marqu�es par des manifestations mais de moindre importance, selon eux.