Depuis une d�cennie, il ne se passe pas une quinzaine de jours sans que la population de l�un des villages de Chabet El Ameur (32 km de la ville de Boumerd�s) ne manifeste publiquement son m�contentement � l�endroit des pouvoirs publics. Le rituel est immuable : fermeture du si�ge de la commune ou obstruction de la route. On peut ais�ment recenser au minimum une centaine de fermetures de l�APC depuis 2001. Au grand dam des jeunes de cette commune du pi�mont de la Wilaya de Boumerd�s, ces cris de col�re restent sans �cho. Pour preuve, apr�s la venue, en nombre, il y a de cela une vingtaine de jours des villageois de Azzouza, c�est au tour des jeunes du chef-lieu de la municipalit� de descendre jusqu�� Boumerd�s pour tenter de poser les revendications des Ikhelfounens (les Chabetois en berb�re) aux responsables de la wilaya. Le wali a consenti � recevoir une d�l�gation de cinq membres. Au risque de se r�p�ter, nous reprenons l�essentiel de ces revendications r�currentes. �Nous sommes sans eau depuis deux mois. Celle qui est l�ch�e occasionnellement dans nos robinets est impropre � la consommation humaine�, dira Azzedine au milieu de la foule de manifestants. Justement, l�eau en question est puis�e dans la nappe phr�atique de Souk El-Had. Or, depuis la mise en service de la m�gaconduite venant de Taksebt, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le pompage � partir de Souk El-Had est abandonn�. L�eau de cette nappe est effectivement quasiment impropre � la consommation. Par ailleurs, la col�re des jeunes de Chabet est d�autant plus exacerb�e que la conduite en question passe par leur da�ra (les Issers) et alimente des localit�s limitrophes � leur municipalit� alors qu�eux n�en profitent pas de cette manne. De plus, ils ont s�rement suivi la visite du ministre des Ressources en eau mardi dernier � Boumerd�s, o� il a assur� la population d�une alimentation r�guli�re en eau potable. Azzedine et ses compagnons passent au chapitre de l��tat des routes. �Nous n�avons pas de routes au chef-lieu de la commune. Ce sont des pistes impraticables en hiver. Les trottoirs sont supprim�es pour devenir des lieux de vente de fruits et l�gumes ou des d�potoirs � ordures. Quant � l��clairage public, il est inexistant.� Des voix s��l�vent : �La commune a cr�� une d�charge d�ordures � moins de 150 m d�une cit� populaire ! Nous avons une seule ambulance pour une commune de 14 villages et de 40 000 habitants !� La liste des insuffisances est encore longue. Un manifestant d�une cinquantaine d�ann�es r�sume la situation de Chabet El Ameur : �c�est un grand village d�labr� et laiss� � l�abandon depuis 1962�. Cet homme conna�t s�rement les paroles de la chanson de Matoub Imsdhourar(les montagnards).