Ces derni�res semaines, un peu partout en Alg�rie, des milliers de citoyens se sont organis�s et se sont mobilis�s pour essayer de faire valoir leurs droits en mati�re de retraite, de reconstitution de carri�re, de protection sociale, et surtout pour de meilleures conditions de vie, plus de consid�ration et un meilleur accueil dans les services publics et les organismes sociaux. A Bordj-Bou-Arr�ridj, B�ja�a, Tiaret, Constantine, Alger, et dans d'autres wilayas, les actions de toutes sortes se sont multipli�es. Un rappel des principaux �v�nements. Plusieurs dizaines de rappel�s du service national ont observ� le 16 mai dernier un sit-in devant le si�ge de la wilaya de Bordj Bou Arr�ridj demandant l�intervention du wali aupr�s des autorit�s nationales afin de trouver une solution leur situation. Les protestataires appartiennent aux contingents r�servistes ayant �t� rappel�s durant la d�cennie noire. Les protestataires r�clament la reconnaissance par les plus hautes autorit�s de leur sacrifice, le droit de cr�er une organisation nationale, le b�n�fice de la loi sur la r�conciliation nationale et la concorde civile, une prime annuelle, la r�gularisation de la situation aupr�s de la S�curit� sociale, la priorit� pour le logement et le travail, et des indemnisations financi�res. A l'est du pays, les retrait�s veulent plus Selon un membre de la commission ex�cutive de la FNTR � Constantine, le gouvernement a annonc�, par la voix du ministre du Travail, �le rel�vement et l�harmonisation de la majoration pour conjoint � charge pour les pensions de retraite liquid�es � compter du 1er janvier 2000�. Pour rappel, la loi de finances 2000 avait fix� cette majoration � 700 DA pour les nouveaux retrait�s, au lieu des 1 733 DA pour les pensionn�s sortis avant janvier 2000. En 2004, il y a eu un premier rel�vement de la majoration � 1 000 DA, puis en 2 008 � 1 250 DA ; en 2010, il passe � 1 500 DA, et � partir de mai 2011, il est mis � niveau de son montant initial de 1 733 DA. Des retrait�s � Constantine avouent appr�cier ces rel�vements successifs, mais consid�rent par ailleurs que le montant de la majoration pour conjoint � charge reste en de�� de ce qu�ils demandent. Quant au taux de 10% pour la revalorisation des pensions pour 2011, ils l�estiment tr�s insuffisant, r�clamant qu�il soit calcul� en tenant compte de la chert� de la vie. �Nous estimons que les pensions devaient �tre revaloris�es � hauteur de 30%, si ce n'est pas plus, et ce, en consid�ration de ce qui est accord� aux travailleurs actifs. Ces derniers, par le biais de gr�ves et sit-in, ont arrach� des augmentations allant jusqu'� 80% en sus de rappels se comptant en millions. Aussi nous consid�rons ces 10% inacceptables et m�me humiliants pour nous, qui avons trim� dur pendant des ann�es et nous ne pouvons pas ne pas penser �tre victimes d'une �hogra� caract�ris�e�, ont soulign� ces retrait�s. Et d'ajouter que �ce sentiment est d'autant plus fort que, par ailleurs, nous nous estimons avoir �t� exclus injustement de l'application de la loi 83-12 qui stipule, en son article 43, que les pensions de retraite liquid�es ou � liquider, doivent suivre l'�volution du point indiciaire des travailleurs en activit�. Et alors que cette loi est cens�e �tre applicable pour tous les retrait�s, nous n'en avons pas b�n�fici�e. Elle a touch� seulement les travailleurs partis � la retraite � partir d'ao�t 1996, qui, sans pour autant leur d�nier ce droit, touchaient une pension sup�rieure � la n�tre. Ceux sortis avant cette date ont �t� exclus, ce qui est un d�ni de justice�, ajoutent les retrait�s de Constantine. Ces derniers � lors d'une assembl�e g�n�rale qui a regroup� plus de 500 retrait�s, organis�e le 31 mai dernier � la maison du syndicat Benhamouda � r�clament �la restitution des 400 milliards de centimes d�pos�s par la CNR � la d�funte banque Al Khalifa�. Pour rappel, figurent aussi dans leurs revendications : une augmentation des pensions de 100%, l�alignement de toutes les pensions sur le SNMG, une prime sp�ciale d�aide aux retrait�s, l�augmentation de la majoration pour conjoint � charge � 4 000 DA, l�exemption des taxes imposables, etc. A B�ja�a, 300 retrait�s r�clament leur d� Un litige oppose, depuis 5 ans, 300 retrait�s � l�agence de B�ja�a de la CNR. Le comit� de wilaya de la FNTR demande que la lumi�re soit faite sur �le sort des rappels concernant 300 retrait�s�. �La CNR proc�dait, depuis mai 2006, � la r�vision � la baisse des pensions de retraites anticip�es substitu�es en retraite normale�, se plaint la FNTR dans une lettre adress�e au ministre du Travail. �Ce probl�me a caus� un pr�judice financier, dont sont victimes 300 retrait�s, d�coulant du non-respect de l�instruction n�18/2005 du 19 d�cembre 2005 qui a r�solu le probl�me des trop per�us et des retenues en maintenant les avantages d�j� acquis avant la substitution�, affirme le comit� des retrait�s. Les 300 retrait�s qui se disent �l�s�s� menacent de �recourir, une nouvelle fois, � une manifestation de rue� pour r�clamer �leurs droits�. Dans une lettre du 4 mars 2007, la direction g�n�rale de la CNR aurait instruit l�agence de B�ja�a afin d�appliquer l�instruction qu�elle lui avait adress�e le 6 avril 2006, relative aux modalit�s de substitution des retraites anticip�es en retraites d'�ge l�gal � 60 ans, dans le cadre le l�application de l�article 6 bis de la loi N� 83 12 du 2/7/1983. �Cette op�ration doit �tre cl�tur�e en mars 2007�, lit-on aussi dans cette correspondance. Dans une autre instruction, la direction g�n�rale de la CNR a exhort� l�agence de B�ja�a � �maintenir les montants acquis et annuler les trop per�us d�coulant de la substitution, et de restituer toutes les retenues �ventuellement op�r�es pour r�tablir les retrait�s dans leurs droits.� Mais pour la direction de l�agence de B�ja�a de la CNR, �la situation des dossiers des retraites anticip�es est d�finitivement r�gl�e� et �les montants de ces pensions ont �t� r�vis�s � la hausse tout en garantissant les montants d�j� acquis. Tous les trop per�us ont �t� annul�s. Toutes les retenues op�r�es sur les pensions des int�ress�s ont �t� rembours�es aux concern�es. Les rappels issus de l�actualisation des salaires de cette cat�gorie de retrait�s ont �t� pay�s int�gralement aux concern�s�. �Les retrait�s concern�s, poursuit la direction de cette agence, ont �t� inform�s individuellement de leur situation et aucun recours n�a �t� re�u � ce jour�. Pour cette agence, �les instructions de la direction g�n�rale ont �t� appliqu�es �. Qui croire ? A Tiaret, le rajeunissement des rangs de la FNTR souhait� A Tiaret, beaucoup de (jeunes) ch�meurs qui ont quitt� pr�cocement leur travail pour une raison ou pour une autre disent vouloir �briser ce mur de la stagnation� o� ils ont �t� confin�s contre leur gr� et �ne plus s�astreindre � raser les murs, qu�ter un espace public ou tuer le temps et attendre les hypoth�tiques pensions de retraite � l�aune d�une probl�matique li�e au manque de liquidit�s sans broncher ni s�organiser�. Une p�tition qui continue de circuler et sign�e par des centaines de retrait�s, pour la majorit� des bons pour le service, a donn� le ton d�une qu�te que les initiateurs voudraient imprimer � la d�marche. �L�actuel bureau de wilaya de la FNTR comporte des gens, certes, d�vou�s mais rong�s par le temps et qui ne pourraient s�astreindre aux t�ches que certains parmi les retrait�s encore jeunes d�sirent combler.� Nos t�m�raires retrait�s qui ont pris pour habitude de se rencontrer sur la place publique ont �t� les victimes expiatoires du d�graissement effectu� � l�aune du Plan d�ajustement structurel du FMI ou du fait de d�parts volontaires, et se sont retrouv�s � se ronger les ongles en regardant passer �l�occasion de valoir un plus � cette frange de la soci�t�. Pour rappel, ils sont 50 000 retrait� (es) � Tiaret dont 15 000 au seul chef-lieu de wilaya. Un chiffre qui illustre la volont� de cette communaut� qui aspire � plus. En commen�ant par un rajeunissement progressif dans les rangs de la FNTR. Des retrait�s de la wilaya d�Alger devant la Maison de la presse Des retrait�s de la wilaya d�Alger �venus principalement de Bachdjarah et Bourouba � se sont rendus nombreux le 25 mai dernier au si�ge central de l�UGTA, � la place du 1er-Mai, avant de se rassembler devant la Maison de la presse. D�cid�s � rester mobilis�s, ils revendiquent notamment une revalorisation de leur pension de retraite. Au si�ge de la Centrale syndicale, ils y �taient pour rencontrer un responsable et exposer leurs revendications. En vain. �La situation des retrait�s devient intol�rable, avec les augmentations des prix, notre pension est devenue d�risoire. Nous demandons, de ce fait, � ce que le montant de la pension minimum soit fix� � 15 000 DA�, expliquent les repr�sentants des retrait�s. Ils ont aussi annonc� qu�une assembl�e g�n�rale se tiendra avant le mois de juillet prochain, pour le renouvellement des instances de l�organisation. N�ayant pas �t� re�us au si�ge de l�UGTA, les retrait�s se sont rabattus sur la Maison de la presse pour exprimer leur col�re et faire passer leur message. Ils mettront en avant �la baisse du pouvoir d�achat qui atteint des proportions alarmantes et la n�cessit� d�une vie d�cente�. Ils proposent que les retrait�s ayant travaill� pendant 32 ans et plus, et touch�s de plein fouet par la pr�carit�, b�n�ficient d�une hausse de leur pension de 80% au moins. Ils demandent aussi que la majoration pour conjoint � charge passe � 3 000 DA, et que la hausse des pensions concernant les personnes parties en retraite entre 1984 et 2005 soit fix�e � 30%. Les retrait�s revendiquent �galement la r�vision de la pension de r�version, et la suppression du contr�le m�dical pour les personnes �g�es et les personnes atteintes de maladies chroniques, ainsi que pour les ordonnances d�passant les 2 000 DA. Les retrait�s d�Alger comptent renforcer leur mobilisation pour aller vers d�autres actions, notamment apr�s l�assembl�e g�n�rale qui aura lieur dans les prochaines semaines.