L'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn a plaid� hier devant un tribunal p�nal de New York �non coupable� d'avoir tent� de violer une femme de chambre d'h�tel, une d�cision attendue qui ouvre la voie � la tenue de son proc�s devant un jury. �Non coupable�, a d�clar� en anglais M. Strauss-Kahn, apr�s lecture de l'acte d'accusation par le juge Michael Obus dans une salle d'audience du tribunal p�nal de Manhattan pleine � craquer de journalistes, surtout fran�ais. V�tu d'un costume et d'une cravate sombres, DSK, 62 ans, �tait arriv� au tribunal vers 8h40 (12h40 GMT) dans une grosse voiture noire, accompagn� par son �pouse Anne Sinclair, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes. DSK a eu droit � un comit� d'accueil plut�t inhabituel : un groupe de personnes habill�es en femmes de chambre, profession de la victime pr�sum�e, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris �Honte � vous !� �taient audibles � l'int�rieur de la salle d'audience 12 �tages plus haut. L'ancien ministre socialiste fran�ais a rejet� l'ensemble des sept chefs d'accusation, dont crime sexuel, tentative de viol et s�questration, dont il fait l'objet suite au t�moignage sous serment d'une femme de chambre de 32 ans d'origine guin�enne de l'h�tel Sofitel � New York. En plaidant non coupable, DSK ouvre la voie � l'organisation de son proc�s public, qui pourrait avoir lieu dans les prochains mois et lors duquel il devra affronter la victime pr�sum�e, dont les autorit�s am�ricaines n'ont pas r�v�l� l'identit�. S'il avait plaid� coupable � ce qui e�t �t� un coup de th��tre, ses avocats ayant toujours affirm� qu'il niait les faits � M. Strauss-Kahn aurait pu n�gocier une r�duction de peine avec l'accusation. Il garde toutefois la possibilit� de le faire jusqu'� son proc�s. Sa prochaine audience a �t� fix�e au 18 juillet. Cette br�ve audience (7 minutes) �tait la troisi�me depuis l'arrestation de DSK il y a trois semaines. Sit�t celle-ci termin�e, les avocats des deux parties se sont affront�s devant la presse, donnant un avant-go�t des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu'au proc�s. La d�cision de DSK de plaider non coupable est �une d�claration forte et �loquente�, a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, un t�nor du barreau de New York, dont la strat�gie consiste depuis le d�but de l'affaire � rejeter les accusations dont fait l'objet son client. �Il va appara�tre clairement qu'il n'y a pas d'�l�ment fort montrant qu'il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n'est tout simplement pas cr�dible�, a-t-il assur�. Riposte, par m�dia interpos�, de l'avocat de la victime pr�sum�e : �C'�tait une agression sexuelle terrible �, a affirm� Me Kenneth Thompson. La victime pr�sum�e �est une femme digne et respectable � qui t�moignera contre l'ancien patron du FMI, a-t-il ajout�. De nombreux journalistes �taient arriv�s au tribunal plusieurs heures avant le d�but de l'audience pour tenter d'avoir une place dans la salle. Nombre ont couvert l'�v�nement directement via le site de micro-blogs Twitter, en �crivant fr�n�tiquement sur les claviers de leurs smartphones. Dominique Strauss-Kahn, qui a quitt� le tribunal vers 9h30 (13h30 GMT), devait rejoindre la maison luxueuse qu'il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, � TriBeCa, un quartier �bourgeois-boh�me� du sud de Manhattan. L'ancien patron du FMI y est en r�sidence surveill�e depuis sa lib�ration contre une caution d'un million de dollars. Il doit �galement porter un bracelet �lectronique. La chute de DSK, une des personnalit�s les plus influentes du monde jusqu'� son interpellation le 14 mai dernier � bord d'un avion Air France en partance pour Paris, a provoqu� un coup de tonnerre politique en France, o� les sondages le donnaient favori dans la course � la pr�sidentielle 2012. En France, au Parti socialiste, Elisabeth Guigou, d�put�e de Seine-Saint- Denis, a d�clar� qu'elle avait �autre chose � faire� que de regarder la retransmission de l'audience. �Je pense que les Fran�aises et les Fran�ais feront tr�s bien la diff�rence entre cette affaire qui est une affaire priv�e et le Parti socialiste�, a-t-elle dit sur i-T�l�. Le porte-parole du PS Beno�t Hamon a admis de son c�t� que la comparution de Dominique Strauss- Kahn constituait ��videmment une journ�e particuli�re pour les socialistes �.