«DSK» a troqué sa cellule d'isolement pour un appartement chic new-yorkais, où il peut voir famille et amis, mais sous surveillance constante. Il a passé en tout, quatre nuits humiliantes à la prison géante de Rikers. L'ancien chef du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels, passait sa première nuit en liberté très surveillée hier dans l'immeuble de Manhattan où il va résider temporairement, après avoir quitté la prison de Rikers Island. DSK a troqué sa cellule d'isolement pour un appartement chic new-yorkais, où il peut voir famille et amis, mais sous surveillance constante. Il a passé en tout quatre nuits humiliantes à la prison géante de Rikers. «Je n'aime pas vraiment ça (qu'il soit là). Je trouve ça un peu effrayant», a lancé Gemma Harding, une habitante dont la tenue de soirée a aimanté les flashs des nombreux photographes devant la résidence temporaire de M.Strauss-Kahn. L'arrivée de l'ancien ministre français dans cet immeuble du sud de Broadway, près de Ground Zero, site des tours jumelles détruites lors des attentats du 11 septembre, a été confirmée par la police. «Il est ici», a dit un officier de police sous couvert de l'anonymat, pendant que ses confrères érigeaient des barricades métalliques afin de tenir à distance les journalistes. Dominique Strauss-Kahn est sorti de prison après qu'un juge new-yorkais eut approuvé tous les documents fixant les conditions qui accompagnent sa libération conditionnelle. Plusieurs adresses ont été successivement indiquées pour ce logement où résidera, de manière temporaire, l'ancien patron du FMI, accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol le 14 mai contre la femme de ménage de 32 ans de l'hôtel Sofitel de Manhattan. Il nie les faits. M.Strauss-Kahn devait s'établir dans un appartement sur la 65e rue à Manhattan, mais le lieu a dû être changé en raison de «l'invasion» de journalistes qui a dérangé le voisinage, a indiqué son avocat, William Taylor. L'ancien ministre de 62 ans restera «quelques jours», selon le juge Michael Obus de la cour suprême de New York, dans cet appartement, qui appartient, selon la presse locale, à la société Stroz Friedberg chargée d'assurer sa mise en résidence surveillée. Il ne pourra sortir de cette résidence temporaire, à moins d'un cas de force majeure. M.Strauss-Kahn quittera ensuite cet appartement pour un autre permanent duquel il pourra sortir pour des raisons spécifiques - audiences, rendez-vous d'avocats, visites chez le médecin ou à la synagogue - s'il en fait la demande au moins six heures à l'avance, selon la justice new-yorkaise. Et il ne pourra pas sortir entre 22h à 06h du matin. Le juge Michael Obus avait signé vendredi l'ordonnance de libération de Dominique Strauss-Kahn, écroué depuis lundi à la prison de Rikers Island, après que ses avocats et son garant judiciaire eurent remis la caution d'un million de dollars, ainsi qu'un dépôt de garantie de cinq millions. La justice avait autorisé jeudi sa libération si un ensemble de conditions étaient respectées. Outre la caution et le dépôt de garantie, ce dernier devait prouver qu'il allait vivre dans une résidence de Manhattan sous surveillance 24 heures sur 24. La prochaine convocation de M.Strauss-Kahn devant la justice a été fixée au 6 juin. Lors de cette audition, il devra plaider coupable ou non coupable des sept chefs d'accusation pesant contre lui. S'il plaide coupable, il n'y aura pas de procès mais une condamnation à plusieurs années de prison, dont le nombre sera négocié avec le juge. S'il plaide non coupable, comme ses avocats l'ont suggéré, un procès, aura lieu. En France, l'écrivaine et journaliste Tristane Banon, qui a affirmé avoir été agressée sexuellement en 2002 par Dominique Strauss-Kahn, a renoncé à le poursuivre et n'ira pas témoigner contre lui aux Etats-Unis. Elle a fait savoir par le truchement de son avocat, Me David Koubbi, qu'elle réservait «à plus tard» sa décision de porter plainte. Mais, dans tous les cas, d'éventuels faits criminels intervenus en 2002 seraient prescrits en 2012.