Tous les proc�s programm�s pour la journ�e d�aujourd'hui au niveau des diff�rents tribunaux relevant de la cour d�Alger n�auront pas lieu. La cause ? Les avocats affili�s au barreau d�Alger observeront une gr�ve de vingt-quatre heures. La d�cision prise samedi dernier sera mise en ex�cution aujourd�hui. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - A l�origine de cette d�monstration de force, la revendication du retrait imm�diat du projet de loi portant organisation de la profession d�avocat pr�sent�, il y a quelques jours, par le ministre de la Justice devant la commission des affaires juridiques et administratives de l�Assembl�e populaire nationale (APN). Lors de l�assembl�e g�n�rale des avocats d�Alger affili�s au barreau d�Alger, qui constitue, faut-il le rappeler, une des principales forces de frappe de l�Union des barreaux d�Alg�rie, il a �t� d�cid� � l�unanimit� des pr�sents le recours au boycott de toutes les audiences programm�es ce jour. �Si cette d�marche ne trouve pas l��cho escompt�, une marche, dont l�itin�raire n�a pas encore �t� d�finitivement fix�, est envisag�e�, avait plaid� la majorit� des participants � la r�union de samedi dernier. Ce mouvement de protestation risque de prendre de l�ampleur dans les prochains jours et de s��tendre � l�ensemble du territoire national. �C�est notre derni�re chance. Soyons unis et d�fendons ce dernier espace qui est celui de la libert� d�expression et du droit de la d�fense�, avait d�clar� Mustapha Bouchachi, lors de son intervention. Il ajoutera : �Ce projet ne refl�te nullement l�intention du pouvoir qui a entam�, depuis quelques jours, des consultations dans le but d�engager des r�formes. Nous avons � la fois une responsabilit� morale et historique. Il faut la saisir.� Pour sa part, l�avocat Brahimi avait consid�r�, qu��il y a v�ritablement danger qui guette la profession. A l��poque du parti unique, on avait plus de droits dans l�exercice de notre m�tier que ce qui est �crit dans le nouveau projet�. En somme, tous les intervenants ont plaid� pour �le retrait pur et simple dudit document � et dans le cas contraire, �les robes noires assumeront leurs responsabilit�s�. Selon des sources tr�s au fait du dossier, le projet de loi r�gissant l�exercice du m�tier d�avocat pr�voit dans l�une de ses dispositions que �le parquet g�n�ral peut s�autosaisir pour enclencher des poursuites judiciaires contre les avocats si ces derniers sont au centre d�un incident intervenant lors de l�audience �. L�incident en question pourrait �tre la cons�quence d�un diff�rend d�approche entre, d�un c�t�, l�avocat et le pr�sident de la s�ance et de l�autre c�t�, entre l�avocat et le repr�sentant du minist�re public. Ce qui n�a pas laiss� indiff�rents les avocats. Pour certains, il s�agit, sans aucun doute �d�une mauvaise interpr�tation � du texte en question, pour d�autres, �c�est une atteinte grave aux droits de la d�fense�. En somme, pour un grand nombre d�entre eux, cette disposition n�est autre que la �photocopie du texte de 2001 (largement d�cri� par les avocats, ndlr) qui a comme principal objectif de mettre l�avocat sous la coupe du parquet�. Pour rappel, l�article 48 de ce projet propose tout simplement d'accorder au procureur g�n�ral le droit de saisir le conseil de discipline de l'Ordre des avocats. Il introduit, en outre, une disposition (article 53) qui fait obligation au b�tonnier de notifier toute d�cision du conseil de discipline, non seulement au ministre de la Justice et � l'avocat objet de la plainte, mais aussi au procureur g�n�ral. Une autre modification (art. 54) permet au procureur d'introduire un recours contre une d�cision du conseil de discipline, un droit habituellement r�serv� � l'avocat, objet de la plainte et au ministre de la Justice. Pour rappel, l�exercice du m�tier d�avocat est r�gi par un texte plut�t lib�ral de janvier 1991. Enfin, les avocats de la capitale sont d�cid�s plus que jamais � faire barrage � la d�marche du garde des Sceaux.