La troupe mostgan�moise Masrah El-Bahr a choisi un sacr� morceau, une pi�ce du dramaturge grec Sophocle, Electre, pour participer samedi (avec succ�s) � la 44e �dition du Festival national du th��tre amateur de Mostaganem. La pi�ce originale a �t� �crite entre 430 et 420 avant l��re chr�tienne. Elle raconte une histoire de vengeance, celle d� Electre, fille du roi Agamemnon, assassin� par son �pouse et l�amant de celle-ci qui ont pris le pouvoir pour r�gner sur la cit� des Myc�nes. Electre, contrairement � sa s�ur, Chrysoth�mis, n�a jamais fait le deuil de son p�re et d�nonce, tout haut, le complot ourdi contre son p�re et la tra�trise de sa m�re. Elle attend ardemment le retour de son fr�re, que tout le monde a donn� pour mort, pour venger son p�re et laver l�affront. Avec El Intiqam (la vengeance), titre donn� � cette adaptation de L��uvre de Sophocle, Ahmed Bela�lem, jeune metteur en sc�ne, a r�ussi � relever son challenge en retenant, l�espace de 70 minutes, l�attention du public, peu habitu� aux textes classiques et aux trag�dies grecques. L�histoire se d�roule dans un d�cor r�duit � sa plus simple expression : un vieil arbre sec aupr�s duquel Electre vient pleurer la perte d�un �tre cher et la trahison de la femme qui l�a port�e dans ses entrailles. Tout gravite autour de ce personnage, brillamment camp� par la jeune Fatiha Deroui qui a puis� dans toutes ses forces pour donner corps � la fille d�Agamemnon, telle que l�avait �con�ue� Sophocle. Tous les ingr�dients ont �t� r�unis par Ahmed Bela�lem pour offrir un spectacle de tr�s bonne facture. Recours � des projections vid�o pour �meubler� le fond de la sc�ne, ch�urs grecs pour donner plus d��paisseur � l�atmosph�re dramatique de la pi�ce, musique peu encombrante utilis�e juste pour souligner les instants importants de l��uvre, costumes � la conception tr�s recherch�e et une �volution �chor�graphique� bien mesur�e des dix com�diens sur les planches. Le metteur en sc�ne et sa jeune troupe ont �t� longuement ovationn�s apr�s le spectacle. Nombreux sont ceux parmi les invit�s et les connaisseurs � consid�rer que El Intiqamfigurerait dans le palmar�s qui sera proclam� demain mercredi. La seconde pi�ce programm�e dans la soir�e de samedi a �t� La R�volution de Bellahrache, du th��tre r�gional de Skikda, mise en sc�ne par Sonia. La pi�ce a �t� pr�sent�e en hors comp�tition dans le but de permettre au public mostagan�mois d�appr�cier un travail de professionnels riche en couleurs et d�une tr�s haute facture. Cette pi�ce raconte le soul�vement, en 1808, de plusieurs tribus de la r�gion du Constantinois contre les lourds imp�ts impos�s par les dirigeants ottomans et toutes les injustices dont souffraient les paysans. Contraintes de payer davantage d�imp�ts pr�lev�s sur leurs maigres r�coltes et las de subir toutes formes d�humiliations, plusieurs tribus ont pris les armes sous la conduite de Bellahrache. Diriger 24 com�diens n�est pas une t�che facile et retenir l�attention d�un public est un v�ritable d�fi que Sonia avait relev� en s�entourant de com�diens de talent et d�assistants qui ont montr� la ma�trise de leur art, aussi bien sur le plan du texte, riche en po�sie et en m�taphore (Salim Mousahli), de la sc�nographie (Djilali El-Boukhari), de la chor�graphie (Slimane Habes), de la musique (Kechoud Mohamed R�dha) ou encore des costumes (Wafae Lebardi). Cette pi�ce, mont�e dans le cadre de la manifestation �Tlemcen, capitale de la culture islamique, 2011�, est une �uvre � la fois historique et p�dagogique. Elle m�rite d��tre largement diffus�e, notamment au profit des jeunes et des milieux scolaires.