Depuis une ann�e, pas un jeune de Bouira ne r�ve d�avoir un chien de �race�, � l�image des jeunes de banlieues fran�aises qui ne font pas un pas sans leur f�roce garde, surtout que les terribles canins co�tent des millions. De quoi s�en mettre plein la vue, au d�triment cependant des vraies valeurs qui poussent � adopter un animal de compagnie. En effet, en termes d�animaux domestiques, l�ann�e 2010/2011 a dit stop aux habituels caniches et bergers allemands d�sormais �has been� et a laiss� la place aux stars des podiums et des faits divers ; les chiens d�attaque. F�roces � souhait pour faire vibrer de peur le maximum de passants et aux tarifs exub�rants ; 26 000 DA le pitbull et autour de 30 000 DA le rottweiler, sans parler de la nourriture, car chacun de ces chiens mange pr�s de 500 g de croquettes par jour ; un mets pas toujours � la port�e de toutes les bourses, alors grand bien leur fasse, nos jeunes fashionistas trouvent des combines aupr�s de bouchers qui leur r�servent les restes de viande ou m�me aupr�s de la famille pour les fonds de marmites. C�est ainsi qu�� Bouira, comme dans d�autres villes du pays, beaucoup de jeunes � l�aspect innocent se payent le luxe de poss�der un rottweiler, un pitbull ou encore un dogue argentin, des chiens puissants, imposants et surtout aux attaques mortelles. Et c�est dans l�insouciance la plus totale que de fr�les bras tiennent au bout des cha�nes des b�tes musel�es ; question d�exag�rer un peu plus la dangerosit� de l�animal, qui, au moindre titillement, montre des crocs ac�r�s, pr�ts � d�chiqueter. Aussi, qualifier ces animaux de machine � tuer n�est pas fortuit, car les jeunes qui les ach�tent les dressent pour l�attaque, et m�me si cela n�est pas toujours n�cessaire, les dresseurs utilisent des m�thodes de pointe pour faire de ces chiots mignons de vrais mangeurs d'homme. Les techniques dans le domaine diff�rent, souvent emprunt�es aux dresseurs militaires, et s�accordent toutes sur un m�me principe : �ter � l�animal tout attachement � l�homme. Ainsi, les chiots sont mis dans des caves exigu�s et sombres des journ�es durant et ne sont nourris que d�un minimum de viande crue. S�ensuivent des entra�nements acharn�s � l�attaque sur des mod�les humains. Bref, tout pour faire de l�homme une cible � terrasser. Enfin, il est � noter que ces jeunes adoptent des chiens juste pour �tre � la mode et oublient que ces animaux, � l�intuition fine et aux r�actions impr�visibles, constituent un danger permanent et incontr�lable pour eux et leur entourage. Reste � esp�rer que les autorit�s et les familles daignent prendre en compte ce ph�nom�ne, avant qu�on ne commence � enregistrer des victimes. Katya Kaci La localit� de Ouled Bouchia voit rouge Les habitants de la petite localit� de Ouled Bouchia, situ�e � la sortie est de Bouira, ont ferm� durant toute la matin�e de jeudi toutes les routes qui passent pr�s de leur quartier pour d�noncer un encombrement continuel d� � l�anarchie des usagers de cette route, rest�s jusque-l� impunis. Depuis un moment d�j�, ce carrefour desservant les communes est et sud de la wilaya de Bouira est le th��tre de tous les exc�s de la part d�automobilistes acharn�s et blas�s par la pr�sence, d�sormais neutre, de la Gendarmerie nationale. R�sultat : des files interminables de v�hicules aux heures de pointe et personne pour fluidifier la circulation. En effet, un barrage de la gendarmerie est implant� � cet endroit depuis pr�s d�une ann�e, mais une fois le fameux point d�pass�, les usagers de ce chemin se l�chent et n�h�sitent plus � effectuer des man�uvres dangereuses, qui vont du d�passement � droite, aux quadruples files sur une route �troite et accident�e. Sans oublier qu�� deux m�tres de l�, se trouve un passage � niveau. De quoi bousculer les plus ind�cis. Le tout favoris� par l�inertie des gendarmes pourtant seuls habilit�s � r�tablir l�ordre. Aussi, c�est pour d�noncer les comportements irresponsables et surtout dangereux de chauffards pr�ts � tout m�me � mettre en p�ril des vies humaines pour gagner quelques secondes, que les protestataires ont investi et bloqu� la route, obligeant nombre d�usagers � attendre ou � rebrousser chemin. Un danger qui p�se au quotidien sur les pi�tons qui empruntent ce carrefour et que les habitants du quartier d�Ouled Bouchia ont voulu d�noncer. Ils ont cri� leur col�re afin que les autorit�s prennent enfin la peine d�intervenir et de mettre fin � cette anarchie qui n�a que trop dur�. K. K. LE PH�NOM�NE PREND DES PROPORTIONS ALARMANTES � BOUIRA Trois suicides en une semaine au village Selloum Le village de Selloum dans la commune d�Aghbalou, � 60 km � l'est de Bouira, d�fraye la chronique ces derniers jours. Et pour cause : trois personnes ont mis fin � leurs jours dans des conditions dramatiques en l�espace d�une semaine. Il y a quelques jours, un p�re de huit enfants, �g� de 50 ans, a �t� retrouv� pendu � un olivier non loin de chez lui. La nouvelle, qui a fait le tour du village, a assomm� plus d�un, surtout que dans la semaine, deux autres suicides ont �t� enregistr�s au niveau du village. En effet, quatre jours auparavant, soit durant le week-end dernier, un septuag�naire avait mis fin � ses jours dans les m�mes conditions. Son corps inerte a �t� retrouv� par des proches suspendu � un olivier dans la ferme familiale. Le lendemain, un p�re de six enfants, originaire du village Selloum, mais vivant dans la commune d�Ath-Ouabane dans la wilaya de Tizi-Ouzou, s'est donn� la mort par pendaison dans sa propre chambre. L�enterrement a eu lieu dimanche dernier � Selloum dans une grande consternation. Les villageois sont tr�s inquiets pour leurs enfants qui semblent perdre tout espoir en l�avenir. Un avenir sombre qui n�offre aucune perspective. Les sages du village sont d�autant plus inquiets que les responsables tardent � r�agir et � se pencher sur le ph�nom�ne. �Le ph�nom�ne du suicide s�est tellement banalis� que m�me un enfant, afin de presser son p�re � lui offrir de quoi se payer un cornet de cr�me glac�e, lui dit : �Tu me donnes de l�argent pour m�acheter de la cr�me ou je me suicide��, nous dira un habitant du village qui qualifie la situation de tr�s grave. La prise en charge et l��tude approfondie de ce ph�nom�ne et de la soci�t� en g�n�ral sont plus qu�une urgence. Car au rythme o� vont les choses, il n�est pas �tonnant de voir dans un proche avenir des suicides collectifs.