Les centres de dressage pour chiens non contrôlés et qui ne répondent pas aux normes sanitaires présentent depuis quelques temps une vraie menace pour la santé publique. Une bonne partie des chiens provenant de ces centres, sinon leur majorité, n'est pas vaccinée. En outre, le phénomène de l'élevage canin incontrôlé et leur entraînement dans les cités résidentielles suscitent de plus en plus le rejet des résidents qui craignent pour leur santé et leur cadre de vie. «Nous craignons que nos enfants qui jouent dans les parages soient attaqués par ces chiens», dira Abdelhamid, habitant au quartier El Hamri, qui ajoute : «Je rencontre souvent des enfants courant dans tous les sens, fuyant des chiens enragés sans doute. Dans notre quartier, la situation est plutôt alarmante depuis l'ouverture d'un cendre de dressage pour chiens illicite. Les riverains sont en colère contre la situation qui en a résulté». Dans le même contexte, M.B. exprime son inquiétude quant à la prolifération des chiens errants : «La prolifération des chiens errants dans les cités nous inquiète. Cette situation n'a pas manqué de plonger les habitants dans une certaine angoisse quasi permanente. Mon voisin a été, tout récemment, victime d'une grave morsure d'un chien qui a nécessité son évacuation en urgence vers la polyclinique du quartier. Fort heureusement pour lui, l'intervention médicale est survenue à temps. Le problème provient des chiens errants et non des chiens domestiques. Ils exposent les enfants et les passants à des risques multiples». 12.709 cas de morsures ont été enregistrés, dont 1.680 pour le seul premier semestre de l'année en cours par les différents services du département de la Santé de wilaya, où l'on précise que «les chiens errants sont à l'origine d'un taux de 76% des cas de morsures enregistrés». Toujours concernant ce point précis, on apprendra également que l'établissement de santé de proximité relevant du secteur urbain de Bouâmama a enregistré le week-end dernier six cas de victimes de morsures de chiens errants. Une source du bureau d'Hygiène communal révèle, pour sa part, qu'une soixante d'animaux errants sont abattus chaque semaine. Un responsable de ce secteur précise : «Les chats viennent en deuxième position avec 18% des cas de morsures enregistrés, et enfin les rongeurs avec 16%. Quant à la frange d'âge des victimes de ces morsures, elle varie entre 10 et 19 ans, qui est la plus touchée. Il faut savoir que la ville d'Oran vient en pôle position pour le nombre de victimes de morsures d'animaux errants. A titre d'exemple, 56% des victimes de morsures enregistrées durant le 1er semestre de l'année dernière ont été enregistrées dans la ville d'Oran, suivie par la ville d'Arzew, où il a été enregistré 6% des cas, puis Gdyel avec 3%». Il est à noter que, pour la troisième année consécutive, la moyenne quotidienne des victimes de morsures enregistrées est de 9 cas, soit 279 cas de morsures par mois. Du côté de la Commune, une source révèle : «La Commune a adressé une correspondance à la fédération de wilaya pour la chasse dans laquelle il est sollicité son intervention, et nous attendons, à ce jour, une suite à notre demande». Sur un autre registre, l'on apprendra qu'un bon nombre d'éleveurs d'animaux domestiques ne procèdent jamais à la vaccination de leurs bêtes. Selon les chiffres avancés à ce sujet, 66% des animaux adoptés ne sont pas vaccinés, ce qui représente un danger potentiel pour les familles qui les prennent en charge, mais aussi les jettent à la rue dès qu'ils présentent quelques Un responsable au niveau du département sanitaire d'Oran se dit favorable à la création de deux centres de vaccination pour animaux domestiques et de prévention contre la rage. «Je propose que le premier soit ouvert au boulevard Front de mer et le second à haï Bouâmama. Quant aux animaux errants, et particulièrement les chiens, ils devront faire l'objet d'une campagne d'abattage», déclare notre interlocuteur.