Le milieu footballistique annabi est en col�re. Les craintes des fans de voir leur team d�gringoler en ligue 2 professionnelle se sont, malheureusement pour eux, r�alis�es. D�sormais, l�Union sportive madinat Annaba (USM An) ira se confronter � des clubs � un degr� en dessous de celui o� elle �tait ces cinq derni�res ann�es. Apr�s le choc des premiers moments ayant suivi l�annonce de la rel�gation de l��quipe fanion de l�antique cit� de Lalla Bouna, ces derniers montent au cr�neau et demandent des comptes � ceux qui ont pr�sid� aux destin�es du club. A l�exception de la saison 2007/2008 o�, entra�n�e par Latrache, le technicien qui l�avait fait acc�der une ann�e auparavant en premi�re division, lui permet de se classer � une honorable cinqui�me place synonyme d�une participation � la Coupe arabe des clubs. Mais cette aventure, premi�re du genre pour le club des bords de la Seybouse, ne d�passera pas les deux confrontations en aller-retour contre Ittihad Alep (Syrie), qui l�a �limin� gr�ce au but marqu� � l�ext�rieur. Les scores des deux rencontres �taient d�un z�ro � z�ro � Alep et d�un but partout � Annaba. Comme une hirondelle ne fait pas le printemps, cette participation tourna court et les mauvaises saisons reprirent avec des r�sultats loin de la hauteur des moyens dont disposait le club. Nonobstant cet interm�de syrien, l�USMAn jouait pratiquement � chaque fin de saison pour le maintien. M�diocres, les r�sultats l��taient, en d�pit de moyens financiers colossaux ayant permis l�engagement de techniciens nationaux pour la plupart connus, � l�exemple de Amrani, Belhout, Ifticen, A�t Djoudi, Mouassa, Biskri� il ne manquait que le grand Sa�dane. On est m�me all� chercher deux �trangers, le premier un Fran�ais, illustre inconnu qui est rest� moins de trois mois � la barre technique, alors que le second, Dupireux, un Belge plus ou moins connu, qui a d�ailleurs �t� engag� apr�s son limogeage par un club des pays du Golfe. Cette situation financi�re, l�une des meilleures des clubs de l��lite nationale, a permis �galement des recrutements de nombreuses vedettes attir�es uniquement par les sommes faramineuses qui leur �taient offertes � la signature de leur contrat et les mensualit�s d�passant pour un bon nombre le salaire d�un professeur de chirurgie m�dicale, sans compter les autres avantages. Le s�jour annabi de la plupart d�entre eux n�a rien apport� au club, � quelques exceptions pr�s. Arriv� � la t�te de l�USMAn lors de la saison 2005/2006, A�ssa Menadi, secr�taire g�n�ral, � l��poque, du puissant syndicat du complexe sid�rurgique d�El Hadjar, importante filiale du groupe ArcelorMittal, leader mondial de l�acier, b�n�ficiait de circonstances favorables pour b�tir une �quipe � la hauteur des moyens dont il disposait. Ce ne fut pas le cas. Cette �quipe aurait pu repr�senter non seulement la quatri�me ville du pays mais toute la r�gion de l�extr�me nord-est du pays. En effet, elle englobe six wilayas (Skikda, Guelma, T�bessa, Souk-Ahras, El-Tarf et Annaba) avec une population estim�e � plus de quatre millions d��mes. L�ensemble des clubs de ces wilayas v�g�tent en divisions inf�rieures. M�me la JSM Skikda, qui �tait en ligue 2 professionnelle, vient, elle aussi, de r�trograder � la fin de cette saison en championnat amateur. De l�aveu m�me du directeur g�n�ral d�ArcelorMittal Annaba, Vincent Le Gouic, sa soci�t� �a accord� 440 millions de dinars uniquement pour les deux exercices 2007/2008 et 2008/2009 sans qu�il y ait concr�tisation des objectifs trac�s et qui se r�sument en l�obtention d�un titre de champion ou d�une coupe d�Alg�rie en plus d�un plan de formation des jeunes cat�gories �. De ce fait, il a refus� de continuer � sponsoriser le club, depuis cette date. Outre cette manne, l�USMAn a b�n�fici� de subventions octroy�es par l�APC ou la Wilaya. Cette derni�re a annonc�, il y a moins d�un mois, la lib�ration d�une subvention de 35 millions de dinars au profit des Tuniques rouges. De leur c�t�, les principaux op�rateurs �conomiques publics et priv�s de la r�gion ne sont pas rest�s insensibles � l�appel que leur a lanc� le chef de l�ex�cutif de la wilaya de Annaba, Mohamed Ghazi, lors d�une r�union tenue il y a moins d�un an � l�h�tel Sabri. Des promesses d�aide fermes atteignant quelque 15 millions de dinars ont �t� faites � cette occasion par ces derniers. Il y a aussi les sommes d�argent r�colt�es des autres sponsors telles l�entreprise alg�ro-espagnole des fertilisants d�Alg�rie (Fertial), une soci�t� tunisienne install�e en Alg�rie sp�cialis�e dans les couches b�b�s� Ou est pass� tout cet argent ? se demande-t-on � Annaba. Certains anciens dirigeants b�nois estiment qu�avec cette cagnotte, l�USMAn aurait pu remporter au moins un titre national et arriver au moins � la phase de poule de la Champions League africaine. Les dissensions, clashs et autres malentendus ayant marqu� les cinq ann�es de r�gne de Menadi, ainsi que ses frasques r�currentes sont pour quelque chose dans la situation peu envieuse � laquelle est arriv�e l�USMAn. Il y avait des dirigeants qui non rien � voir avec le football et dont certains ont �t� condamn�s � des peines de prison dans l�affaire dite des �uvres sociales du comit� de participation d�ArcelorMittal du temps o� Menadi �tait SG du syndicat. Des repr�sentants de comit�s de supporters int�ress�s et dont le seul souci �tait de tirer le maximum de profit de leur situation. Il faut dire que l�ensemble des ingr�dients pour une mauvaise gestion du club �taient rassembl�s. D�o�, immanquablement, sa chute vertigineuse vers une ligue 2 professionnelle renfermant une pl�iade d�anciens clubs dont certains sont d�tenteurs de la Coupe d�Alg�rie ou d�ex-champions de l�ancienne formule avant l�introduction du professionnalisme. Il faut cravacher dur pour pr�tendre acc�der au palier sup�rieur (la 1re ligue professionnelle), tellement les trois premi�res places de cette ligue qui y m�nent sont la cible des 16 formations en lice (s�il n�y aurait pas de nouvelle formule de deux groupes pour cette 2e ligue). �Quelle que soit la tournure des �v�nements, apr�s cette cinglante d�gringolade, le club phare de la ville de Sidi Brahim ne doit plus �tre confi� � n�importe qui. Il existe � Annaba des gens qui ont les capacit�s intellectuelles et morales pour prendre en charge ce club issu d�une cit� connue depuis des lustres pour la pratique sportive, principalement le football�, sugg�rent unanimement d�anciens sportifs de la ville de saint Augustin. �Certes, cette descente aux enfers fait tr�s mal � tous les Annabis, particuli�rement ceux qui suivent r�guli�rement, mais avec des gens d�sint�ress�s qui portent toujours le club dans leur c�ur, l�USMAn ne mourra jamais. Elle reprendra sa place parmi l��lite et pourra, avec ces derniers, d�crocher des titres. Pourquoi pas ?�. C�est la note optimiste �mise par plusieurs anciens footballeurs et dirigeants sportifs de Annaba, tout en nous signalant l�exemple du prestigieux club argentin River Plate qui a r�trograd� apr�s 110 ans de pr�sence continue en premi�re ligue de ce pays sud-am�ricain.