Aucun vol domestique n�a pu �tre effectu� hier � l�a�roport d�Alger. Cinq avions internationaux seulement ont pu d�coller dans la matin�e. Irane Belkhedim-Alger (Le Soir) - A l�a�roport national, c�est la pagaille. La d�cision de gr�ve prise dans la nuit de dimanche � lundi a surpris les voyageurs. Assis sur les si�ges ou affal�s sur leurs bagages dans le hall de l�a�roport, les voyageurs attendaient inlassablement, certains �nerv�s ne savaient plus ou donner de la t�te. �O� �a gr�ve ! Aucune annonce n�a �t� faite ? Ni � la t�l�vision, ni � la radio, ni ici m�me � l�a�roport !�, s�indigne un jeune cadre qui devait se d�placer � Oran. Plus loin, une quadrag�naire qui devait se rendre � Constantine avait du mal � contenir sa col�re. �J�ai lu sur internet qu�il y aura des perturbations, j�ai appel� un num�ro vert mis � la disposition des clients, on m�a indiqu� qu�aucun vol n�a �t� annul�. Une fois sur place, eh bien mon avion n�a pas encore d�coll� ! Je dois attendre. On m�a dit dans l�apr�s-midi, je n�ai pas le choix.� Les clients continuaient d�affluer et se dispersaient dans l�a�roport dans l�espoir de se renseigner. Mission difficile puisque les �crans d�affichage n�annoncent rien. Anarchie et d�sorganisation. Sur le site de la compagnie ou celui de l�a�roport, aucun moyen de s�informer. Les n�gociations n�ont pas abouti Les discussions, entam�es depuis presque trois semaines avec la direction g�n�rale de la compagnie nationale, n�ont pas abouti. Le personnel navigant a d�cid� de reprendre hier sa gr�ve nationale et illimit�e. Hier, les vols de l�unique compagnie nationale ont �t� fortement perturb�s. Tous les vols nationaux ont �t� annul�s, cinq vols internationaux seulement ont pu d�coller gr�ce � l�encadrement des responsables, apprend-on sur place. Rassembl� au niveau des op�rations a�riennes, le personnel navigant d�Air Alg�rie (h�tesses d'accueil, stewards, chefs de cabine et chefs de cabine principaux) ne cache pas sa col�re. C�est le ras-le-bol. �Nous avons trop attendu, c�est trop !�, �nous en avons marre�, �nous avons donn� un d�lai de trois semaines et nous ne voyons rien venir�, disent les protestataires qui pr�cisent que leur mouvement n�est encadr� par aucun syndicat. La revalorisation du salaire, la r�organisation du r�gime de travail et l�am�lioration des conditions socioprofessionnelles sont leurs principales revendications. �A Oran, nos coll�gues ont re�u des r�quisitions pour d�coller, c'est-�-dire une obligation �tablie par les autorit�s pour effectuer des vols. C�est une menace pour effectuer des vols commerciaux ! Nous recevons des r�quisitions quand il s�agit de vol sanitaire ou p�trolier�, t�moigne un jeune employ�, qui ajoute que les a�roports du sud, r�gions p�troli�res, n�ont pas �t� p�nalis�s par la gr�ve. �Nous ne voulons pas casser notre �conomie. Nous r�clamons juste nos droits.� Entam�es depuis trois semaines, apr�s le gel de la premi�re gr�ve, les n�gociations se sont sold�es par un d�saccord. Le changement du pr�sident-directeur g�n�ral d�Air Alg�rie n�a pas fait �voluer les discussions avec l�administration. �L�ancien pr�sident-directeur g�n�ral s��tait engag� � r�pondre favorablement � nos revendications. Le Pdg a, certes, �t� chang� mais nous discutons toujours avec la m�me direction, avec les m�mes personnes.� La derni�re r�union avec la direction s�est achev�e dimanche vers 20h30. �La direction nous a annonc� que c��tait n�gatif. Aucune des revendications ne sera satisfaite. Dans la m�me soir�e, nous avons tenu une assembl�e g�n�rale et vers 4h du matin, la base a d�cid� de reprendre la gr�ve�, raconte un jeune steward. En juin, le personnel navigant avait observ� un d�brayage paralysant ainsi l'a�roport d�Alger, il a �t� suspendu dans l'apr�s-midi. Quelques jours plus tard, Wahid Bouabdallah, alors � la t�te de la compagnie, a �t� limog� et remplac� par Mohamed-Salah Boultif. R�cemment, la direction g�n�rale de la compagnie a�rienne a annonc� une hausse de 20 % des salaires de tout le personnel, environ 9 800 employ�s, une mesure appliqu�e d�s le mois de juillet. Une initiative qui n�a pas absorb� la col�re du personnel navigant qui estime qu�il ne demande pas une augmentation des salaires mais exige plut�t une revalorisation salariale. �Nous sommes consid�r�s comme un personnel au sol alors que nous sommes un personnel navigant. Le travail de nuit ou durant les jours f�ri�s et les week-ends est major� comme un travail ordinaire, ce n�est pas normal !�, affirme-t-on. Les protestataires r�clament un statut de personnel navigant sp�cifique comme le statut du personnel technique navigant (pilotes) et qui serait en mesure de prendre en charge toutes leurs revendications. Le personnel navigant ne compte pas arr�ter son mouvement si �des d�cisions �crites et concr�tes� ne sont pas prises, apprend-on.