Londres, sous le choc, a connu une deuxi�me nuit cons�cutive de violences et de pillages, marqu�e par une centaine d'arrestations, alors qu'une vaste enqu�te tentait toujours hier de d�terminer les responsabilit�s dans ces troubles in�dits depuis plus de 20 ans. Au moins neuf membres des forces de l'ordre ont �t� bless�s durant la nuit de dimanche � hier et 35 au total durant le weekend, selon la police qui s'est dite �choqu�e par cet incroyable niveau de violence � son encontre�. Jusqu'au petit matin hier, des petits groupes de jeunes ont harcel� les forces de l'ordre, endommageant plusieurs de leurs v�hicules, d�truisant des devantures et pillant des magasins. �Des actes criminels inspir�s�, selon les services de s�curit�, par ceux survenus la nuit pr�c�dente dans le quartier multiethnique et d�sh�rit� de Tottenham (nord), secou� par de violentes �meutes. A Walthamstow, Enfield, Islington (nord), Brixton (sud) et m�me � Oxford Circus, en plein c�ur du Londres touristique, les m�mes sc�nes se sont reproduites. Instruite par les d�bordements de la veille et les vives critiques contre la lenteur de sa r�action, la police, d�ploy�e en force, a proc�d� � plus d'une centaine de nouvelles arrestations, apr�s les 61 interpellations de dimanche. �C'est parti visiblement de ce qui s'�tait pass� � Tottenham... Mais �a ressemble fort � une excuse, �a n'a juste pas de sens�, d�plorait Williams Falade, 28 ans, responsable d'un club de gym � Brixton. Un sentiment partag� par certains �lus et par le num�ro deux du gouvernement Nick Clegg qui a condamn� une �vague de violence gratuite �, n'ayant �absolument rien � voir avec la mort de Mark Duggan�, ce p�re de famille dont le d�c�s a �t� le d�tonateur des �meutes de Tottenham. Cette seconde nuit de troubles, � un an des Jeux olympiques de Londres, n'a toutefois pas �t� de la m�me intensit� que la premi�re. Samedi soir, � Tottenham, un quartier d�j� th��tre d'�meutes en 1985, des habitations avaient �t� br�l�es, des v�hicules de police et un bus incendi�s, 29 personnes bless�es et des magasins pill�s, faisant de cette nuit de violences l'une des pires dans la capitale britannique depuis plus de vingt ans. Les troubles ont �clat� dans la foul�e d'une manifestation pour r�clamer �justice� apr�s la mort jeudi de Mark Duggan, lors d'une op�ration des forces de l'ordre contre la criminalit� au sein de la communaut� noire dans ce secteur. La police et une commission de contr�le ind�pendante ont ouvert une enqu�te sur les circonstances de son d�c�s, alors que certaines informations de presse laissaient entendre que les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sans avoir �t� attaqu�es. Des expertises balistiques et une autopsie sont en cours. �Il n'y a pas d'excuses (...). Ceux qui sont responsables de la violence devront faire face aux cons�quences de leurs actes�, a toutefois pr�venu la ministre de l'Int�rieur Theresa May, qui a d� �courter ses vacances. Si les photos de b�timents en feu faisaient la une hier de tous les journaux britanniques, beaucoup se gardaient de toute interpr�tation trop rapide. �La nuit de samedi �tait-elle une d�bauche de violence aveugle ou le cri de col�re d'une frange marginalis�e de la soci�t� ?�, s'interrogeait ainsi la BBC. A Tottenham, la question faisait aussi d�bat parmi les habitants. �On ne peut pas se contenter de dire que ces �v�nements sont dus simplement � ce d�c�s ou � des criminels�, soulignait Osagyefo Tongogara, un r�sident de longue date. �J'appelle �a une r�bellion. Les gens sont frustr�s et en col�re.�