Position n Resté longtemps silencieux, Jacques Chirac s'est exprimé, hier soir, pour la deuxième fois, en annonçant un renforcement de l'action de la justice et de la police. Au moins 1 428 véhicules incendiés et 395 interpellations ont été enregistrés dans la nuit de dimanche à lundi pour la 11e nuit consécutive de violences en France. Les forces de l'ordre ont, en outre, fait état de 34 policiers blessés dont deux sérieusement, par des tirs de pistolets à grenaille. Selon le dernier décompte des forces de l?ordre, un millier de personnes ont été interpellées et plus de 4 300 véhicules brûlés, des dizaines de bâtiments, commerces, entrepôts, écoles, gymnases, mairies et commissariats ont été attaqués ou sont partis en fumée depuis le début des violences le 27 octobre dernier. Face à cette flambée de violence qui a fait tache d'huile dans plusieurs villes de France, le président Jacques Chirac a annoncé, dimanche soir, un nouveau renforcement de l'action de la police et de la justice. «Nous avons pris un certain nombre de décisions de nature à renforcer encore l'action de la police et de la justice, car aujourd'hui la priorité absolue c'est le rétablissement de la sécurité et de l'ordre public», a déclaré Chirac après une réunion d'urgence du Conseil de la sécurité intérieure. Critiqué pour son silence par l'opposition, le président français s'exprimait pour la deuxième fois depuis le début des évènements. Le Premier ministre Dominique de Villepin a précisé, quant à lui, que «les dispositifs de sécurité seraient renforcés partout sur le territoire où cela est nécessaire». «Nous ne pouvons accepter aucune zone de non-droit», a-t-il dit alors que la France est confrontée à ses plus graves émeutes urbaines depuis plus de trente ans. Le ministre de l?intérieur Nicolas Sarkozy a, pour sa part, souhaité que «l'ordre républicain revienne dans tous les quartiers de notre République», lors d'une visite à des policiers de la zone. «Sinon ce sera soit l'ordre des bandes, soit l'ordre des mafias, soit un autre ordre», a-t-il prévenu. «ça fait 30 ou 40 ans qu'ont été tolérées des choses qui n'auraient jamais dû être acceptées», a estimé le ministre et de poursuivre : «Quand on tire sur des policiers avec des balles réelles, on est un voyou. Quand on incendie un bus ou quand on jette un liquide inflammable sur une personne handicapée, on est un criminel. Je dois appeler un chat un chat.» Un sondage publié hier a indiqué, par ailleurs, que 57% des Français gardaient une bonne image de Sarkozy, mais que 63% estimaient ses propos «choquants». Une image abîmée l Revenant sur les émeutes qui durent depuis 11 jours à Paris et sa périphérie, la présidente du Medef, Mme Parisot, a souligné que les «les conséquences sont très sérieuses». Economiquement, les événements touchent de plein fouet, note-t-elle, l'hôtellerie et le tourisme. «L'image de la France est profondément abîmée, c'est toute la question de l'attractivité de la France qui est posée», a-t-elle dit.