Les �v�nements se pr�cipitent en Libye. L�apr�s- Kadhafi s�y pr�pare d�j�. La France compte y jouer un r�le pr�pond�rant. La diplomatie fran�aise a pes� de tout son poids depuis le d�but du conflit. Paris reprend la main dans une r�gion o� elle dispose historiquement d�j� d�un alli�, le Maroc. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - La France affiche ouvertement ses ambitions. Elle compte, sous l�impulsion de Nicolas Sarkozy, retrouver une influence que beaucoup d�analystes estiment qu�elle avait fini par perdre. Ayant fait preuve d�attentisme au d�but de la r�volution tunisienne, la diplomatie fran�aise n�avait pas ouvertement soutenu le mouvement de r�volte. En recul, elle a essuy� critique sur critique pour son manque d�anticipation et son non-engagement aux c�t�s du peuple tunisien. Echaud� par ce cuisant revers, l�appareil diplomatique a repris l�initiative dans la r�gion � la faveur des �v�nements qui ont secou� la Libye, au point o� certains analystes n�ont pas h�sit� � parler de �la guerre de Sarkozy�. Il est vrai que le pr�sident fran�ais a jou� un r�le important dans les op�rations militaires. D�but mars, au moment o� Benghazi se soulevait et que les troupes de Kadhafi promettaient le pire aux rebelles. La France a alors �t� la premi�re � reconna�tre le Conseil national de transition libyen comme seul interlocuteur libyen. Sarkozy a �t� l�un des premiers � faire partie des chefs d�Etat qui ont le plus plaid� pour une intervention de l'Otan. Il aura r�ussi � transmettre � Hillary Clinton, secr�taire d'Etat am�ricaine, sa volont� d'aider les rebelles. Sa strat�gie s�est av�r�e payante : le 17 mars, l'ONU adopte la r�solution 1973 autorisant des frappes a�riennes. Le 19 mars, lors du sommet de Paris, Sarkozy mettait en avant son leadership dans la r�gion. En investissant ainsi en Libye, la France compte jouer un r�le des plus actifs dans l'apr�s-Kadhafi. Ce n�est sans doute pas un hasard si se tiendra demain � Paris la r�union du groupe de contact sur la Libye o� un membre du CNT libyen est attendu dans la capitale fran�aise pour y participer. Paris �voque une feuille de route pour l�apr�s-Kadhafi. Une feuille de route o� elle se pr�destine les premiers r�les dans cette partie de l�Afrique o� elle n�avait jusque-l� qu�une influence marginale. La chute de Kadhafi ouvre grande la voie � Paris. Elle lui offre la possibilit� d��tendre son influence du Maghreb � l�Afrique de l�Ouest en passant par le Sahel, rappellent des analystes qui se rem�morent encore le r�le jou� par Paris en C�te d�Ivoire. Sans le soutien de la France, Alassane Ouattara aurait eu bien du mal � devenir pr�sident de la C�te d�Ivoire en avril 2011. Il avait face � lui un Laurent Gbagbo campant sur ses positions et bien d�cid� � ne pas quitter son palais pr�sidentiel. Dans la r�gion, Paris peut compter sur son r�seau d�influence au Maroc. La monarchie est connue pour ses amiti�s avec Paris. En confortant l�autorit� du Conseil national de transition et en lui conf�rant le statut d�unique repr�sentant l�gitime de la Libye, Paris s�assure de l�existence d�un autre r�gime ami dans la r�gion. Un atout non n�gligeable aussi bien sur le plan diplomatique qu��conomique. La France fait fi des accusations de n�ocolonialisme. Pour sa d�fense, elle pourra toujours r�pliquer que son intervention �tait justifi�e par le souci de promouvoir la d�mocratie. Tant pis si cet argument ne convainc pas.