Ce concept de �d�mondialisation� est un peu le socle du programme et de la campagne pour la pr�sidence de 2012 d�Arnaud Montebourg, d�put�, pr�sident du Conseil g�n�ral de Sa�ne-et- Loire et candidat � la primaire socialiste. Il en a fait un livre �Votez pour la d�mondialisation� et l�a largement explicit� au cours d�une conf�rence mercredi dernier destin�e � la presse �trang�re. Le concept, la d�marche, les outils qu�il propose pour parvenir � cette d�mondialisation nous ont paru int�ressants � pr�senter, en les r�sumant avec le risque, que nous assumons, d��tre r�ducteur. L�int�ress� �tant aujourd�hui et demain en visite � Alger (voir programme ci-contre), il ne manquera s�rement pas d�apporter tous les �clairages sur sa d�marche int�ressante pour la France mais aussi pour tous nos pays du Sud. Il a fait le choix, dit-il, �de b�tir sa campagne sur ce que nous devons faire dans la mondialisation�. Et pour ce faire, un �tat de ce qu�a �t� la mondialisation depuis 15 ans s�impose. Une situation caract�ris�e par la d�sindustrialisation dans les pays d�Europe ; des d�g�ts consid�rables pour les peuples en Europe et ce, en termes de niveau de salaires, d�appauvrissement et de d�clin �conomique ; les avantages pour les pays du Sud insuffisants, des ch�meurs au Nord et des esclaves au Sud (un des chapitres de son livre) et en fin de compte, les gagnants de cette mondialisation sont les puissances qui ont accumul� des exc�dents et qui s�en servent non pas au profit de leurs peuples mais au d�triment des �quilibres mondiaux. Voil� pourquoi Montebourg pense que le moment est venu de faire un autre choix, d�opter pour une autre orientation politique. En un mot, d�organiser une sorte de reprise de contr�le du syst�me financier et donc de le mettre sous la tutelle du pouvoir politique. La question qui se pose aujourd�hui et que posent tous les mouvements populaires qui naissent ici et l� est qui payera la crise. Est-ce que c�est le syst�me financier qui l�a provoqu�e ou alors les contribuables et les citoyens innocents qui la subissent ? Il est, dit-il, hors de question qu�encore une fois, le syst�me financier l�emporte. Voil� pourquoi ses propositions de d�mondialisation financi�re consistent � reprendre le contr�le du syst�me bancaire de mise sous tutelle. Mais attention, il ne s�agit pas d�un syst�me de nationalisation parce qu�en l�occurrence, il est hors de question qu�on indemnise les propri�taires des banques qui ont commis de graves fautes. Quelle approche alors ? La proposition de d�mondialisation de Montebourg s�articule autour de 12 points et dont l�essentiel est : interdire un certain nombre d�activit�s aux banques, mettre des instances de surveillance dans les conseils d�administration ; retirer les licences quand les banques commettent des fautes, les obliger au rapatriement des avoirs dans les paradis fiscaux et les obliger aussi � fermer leurs filiales dans ces paradis, taxer leurs profits pour rembourser les dettes et donc de faire finalement que la banque redevienne un service pour l�int�r�t g�n�ral et pas pour l�int�r�t de quelques-uns. A noter en particulier dans les propositions qu�a d�taill�es M. Montebourg, celle relative � des mesures d�embargo � destination ou en provenance des paradis fiscaux de sorte que l�ensemble de ces territoires rel�vent la fiscalit� sur capital et fassent cesser le secret bancaire et qu�il soit appliqu� aux d�posants ou � leurs ayants droit une fiscalit� les mettant � contribution pour le remboursement des dettes publiques. Le surendettement des particuliers que Montebourg qualifie de �surprimes � la fran�aise� figure aussi dans ses propositions qui envisagent, pour le million de Fran�ais dans cette situation et � qui on applique des taux d�int�r�t de 23 � 24% et qui ne pourront jamais rembourser, un effacement non pas du capital mais du niveau de taux, rendant ainsi justice � ces personnes. La taxe sur les transactions financi�res que propose le candidat socialiste, en mutualisant la part des dettes publiques pesant sur l�ensemble des Etats membres de la zone Euro, doit �tre regroup�e dans une agence europ�enne de la dette, pas celle li�e � la mauvaise gestion gouvernementale de ces pays mais � celle strictement inh�rente � la crise puisqu�elle peut �tre chiffr�e et distingu�e aussi de la dette li�e � l�histoire de ces pays. Pour Montebourg, ces mesures, qu�il qualifie tout de m�me de prohibitives, de presque s�curitaires, de s�curit� �conomique et financi�re, il les d�fend toutefois et a grand espoir de voir de nombreux partenaires les adopter car, dit-il, �nous avons un bien commun � d�fendre l�euro qui reste � sauver et � d�fendre�. Et � la cons�ur d� El Watan qui l�interpellait �quid de l�impact de la mondialisation sur les pays arabes en pleine r�volution ?� Monteboug a d�abord rappel� que la d�mondialisation est une pens�e venue du Sud avant de d�clarer : �Ce que vous avez connu dans les r�volutions dans les pays arabes frappera � travers le mouvement d�indignation g�n�ralis� qui est en train de se r�pandre dans les pays occidentaux et frappera nos pays. Il y a un bel exemple � suivre dans les r�volutions arabes. L� aussi, un cycle politique vertueux est en train de cr�er les conditions d�une nouvelle croissance �conomique et certainement les chemins d�une prosp�rit� � retrouver car la d�mocratie va de pair avec le d�veloppement. Il y a un r�veil politique du monde arabe qui d�bouchera sur la s�curit� juridique, l�Etat de droit, la limitation de l�arbitraire et donc l�attractivit� pour l�investissement et surtout l�esp�rance pour la jeunesse de ces pays, les laiss�s-pour-compte de la p�riode pr�c�dente � la fois au plan politique et �conomique. Le recul de la corruption passera par l�instauration d�un Etat de droit solide, donc par la d�mocratie.�