De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le 23 septembre prochain, veto am�ricain et louvoiements europ�ens enverront aux calendes grecques, sinon arabes, ce qui serait pire, la constitution d�un Etat palestinien. L�UE sortira-t-elle vivante de l��preuve ? Peut-on �tre � la t�te de l�exp�dition punitive en Cyr�na�que et en Tripolitaine et se la fermer, se le tenir pour dit en Isra�l ? Bruxelles le sait mais n�a pas le secret pour faire passer la couleuvre. Les tractations vont bon train, ici, pour qu�entre Europ�ens, il se d�gage une position commune par rapport � la reconnaissance ou pas de l�Etat palestinien. L��ch�ance pour rendre publique la d�cision est proche, toute proche. Dangereusement proche pour les 27. Sur la question, on le sait, tout le monde le sait, l�Union europ�enne est divis�e. L�Allemagne a dit non � la proclamation unilat�rale de la Palestine, le Royaume-Uni ne se voit pas, personne d�ailleurs n�envisage l��ventualit�, en porte-�-faux des Etats-Unis. Ces derniers ont, depuis belle lurette, annonc� leur intention d�opposer leur veto � la dol�ance ind�pendantiste de Mahmoud Abbas. Chez les 27, sur la question, il y a un vrai malaise, une tr�s grande g�ne qui peut se mat�rialiser par l��clatement fracassant des contradictions. Aujourd�hui, il y a un paradoxe majeur, visible, que nul ne peut cacher. Pas m�me la roublardise l�gendaire des diplomaties fran�aise et britannique. Aujourd�hui � la pointe de la coalition en Libye au nom des �droits de l�Homme� et du �secours d�un peuple en souffrance� (le peuple libyen, ndlr), Paris et Londres peuvent, difficilement, ne pas aller dans le sens de la reconnaissance de l�Etat palestinien. Le pourront-ils ? Si tant est, toutefois, qu�ils le veuillent ? Pas si s�r. Depuis 1948, date de naissance d�Isra�l, le droit international a toujours prot�g� les int�r�ts, les desiderata et les caprices, souvent meurtriers, de l�Etat h�breux. Il est vrai que, pr�sentement, le printemps dit arabe change quelque peu la donne. L�Europe peut-elle d�fendre ici ce qu�elle nie l�-bas ou vice-versa ? Ce qui revient au m�me. Pourtant, c�est ce qui risque d�arriver le 23 septembre prochain � New York. L�Assembl�e g�n�rale, une majorit� de nations, reconna�tra l�Etat palestinien. Au Conseil de s�curit�, la Russie et la Chine iront dans le sens de la reconnaissance. Les Etats-Unis opposeront un cinglant veto. Le Royaume-Uni et la France tergiverseront, s�abstiendront, sans doute, ce qui revient � soutenir Tel-Aviv. Puis, au parloir de l�enceinte onusienne, l�Europe des 27 annoncera qu�elle pr�f�re �privil�gier� les contacts directs entre Palestiniens et Isra�liens. Mort � Gueddafi, aux trousses de Bachar El Assad, c�est �a l�urgence des urgences. La Palestine attendra. Ce n�est quand m�me pas �demain El Qods�.