De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Une primaire r�ussie m�me si ce scrutin ouvert du PS avait �t� descendu par la droite qui a d�, au final, reconna�tre que cet exercice �tait int�ressant et constituait une belle exp�rience d�mocratique qui pourrait inspirer l�UMP dans l�avenir. Si les six candidats ne sont pas tomb�s dans le pi�ge en �vitant de se d�chirer lors des trois joutes t�l�vis�es, il reste que l�enjeu de taille est de transformer l�essai par la victoire du candidat socialiste � la pr�sidentielle de mai 2012. Mais ce n�est pas suffisant. Du candidat qui se d�gagera des primaires, d�pendra forc�ment le type de socialisme vers lequel la France se dirige si ses �lecteurs donnent leur confiance � la gauche. Pour qui voteront les �lecteurs qui adh�rent aux valeurs de la gauche ce dimanche parmi les six socialistes qui se sont port�s candidats aux primaires. Si l�on s�en tenait aux tr�s nombreux sondages qui se sont succ�d�, Fran�ois Hollande arriverait en t�te (suivi de Martine Aubry) sans toutefois qu�il obtienne les 51% des suffrages qui permettraient de se passer d�un second tour, et ce, eu �gard � l��parpillement des voix inh�rent au nombre important de candidats : Marine Aubry, Fran�ois Hollande, Arnaud Montebourg, S�gol�ne Royal, Manuel Walls et Jean-Michel Baylet, ce dernier n��tant pas candidat du PS mais du Parti radical de gauche. Au-del� du r�sultat de ce soir et/ou du second tour (le 16 octobre), les primaires socialistes d�cri�es pendant tr�s longtemps par la droite ont donn� une formidable le�on � la droite. �Ils vont s��triper et montrer leur incoh�rence �, tonnait Fran�ois Cop�, patron de l�UMP. a manifestement �t� d��u et observe, impuissant, que d�autres responsables de droite se sont rendus � l��vidence. Le Premier ministre, Fran�ois Fillon, a d� se fendre d�un : �Je pense que c�est un processus moderne qui convient � droite comme � gauche, pour toutes les grandes �lections�, ajoutant toutefois pour m�nager la susceptibilit� du chef de l�Etat �qu�il ne peut y avoir de primaire pour le pr�sident de la R�publique lorsque celui-ci se repr�sente�. L�ancien Premier ministre et actuel s�nateur de l�UMP� Jean-Pierre Raffarin � n�est pas en reste et a d� se r�signer � d�clarer que �la primaire socialiste �tait un succ�s�. Cette primaire qui a donn� l�image d�une m�me famille, d�un fonds commun celui du Parti socialiste, n�a pas emp�ch� � lorsque les conceptions de chacun se sont exprim�es sur les grands th�mes abord�s, de mettre en lumi�re des divergences loin d��tre n�gligeables et qui renseignent sur le n�cessaire positionnement que devraient d�finir tous les partis socialistes en Europe face � une donne internationale profond�ment boulevers�e. Ainsi, les divergences se sont manifest�es sur les probl�mes de la comp�titivit� et du co�t du travail, les licenciements, la dette, le nucl�aire, l�emploi, la sant� et l�immigration. Sur chacune de ces questions, le clivage entre ceux qui pr�nent un socialisme m�tin� � une conception plut�t lib�rale exprim� notamment par Walls et sur plusieurs points par Baylet, ceux qui pensent que la situation de crise internationale est le fait d�une �conomie mondiale domin�e par les groupes financiers et pr�conisent de �d�mondialiser� par un retour � la puissance publique face aux march�s financiers et � la mise sous tutelle politique des banques (Arnaud Montebourg) ou encore sur l�immigration, devenue, faut-il le souligner, un th�me r�current y compris � gauche, ceux qui pr�conisent la fermet� (Royal et Walls) qui proposent de r�gulariser les sans-papiers au cas par cas et sur la base de crit�res nets et fermes et celui qui leur oppose des �crit�res g�n�reux et humains�, en l�occurrence Arnaud Montebourg. Il y a aussi les deux grands favoris (Hollande et Aubry) qui restent sur ces probl�mes sensibles tr�s vagues, craignant sans doute de perdre d��ventuels voix et se laissant toute la latitude de convaincre, une fois �lu candidats. L�on voit donc que s�ils n�ont pas montr� de grandes divergences, les six candidats ont des positions qui ne se rejoignent pas sur tout. Ce sont ces diff�rences qui feront le choix des �lecteurs. Le scrutin est ouvert � tous les citoyens fran�ais inscrits sur les listes �lectorales avant le 31 d�cembre 2010. Ils pourront voter au 1er tour dimanche 9 octobre. Le scrutin �tant uninominal � 2 tours, si aucun candidat n�obtient plus de 50% de voix au soir du premier tour (ce qui est fort probable), il y aura un second tour qui mettra en comp�tition les deux qui auront obtenu le plus de voix.