Cinq semaines apr�s la victoire de Sarkozy � la pr�sidentielle, le premier tour des l�gislatives de dimanche confirme le choix des �lecteurs en faveur de la droite. Avec un score pour l�UMP et le nouveau centre de 43%, la majorit� pr�sidentielle est pl�biscit�e et Sarkozy qui appelait les �lecteurs � lui donner une forte majorit� pour pouvoir appliquer son programme a �t� entendu. L�UMP et ses alli�s obtiennent ainsi leur score le plus �lev� depuis les l�gislatives de 1978. A gauche, le Parti socialiste, le PC, les Verts et l�extr�me gauche n�obtiennent que 36% des voix, r�sultats tr�s faibles pour une �lection l�gislative, mais ils am�liorent toutefois de 7 points le score qu�ils avaient obtenu � la pr�sidentielle. Le Parti communiste n�a pas �t� lamin�, bien mieux, avec 4,5% des suffrages, il a nettement am�lior� ses suffrages � la pr�sidentielle m�me s�il n�est pas �vident qu�il conserve un groupe parlementaire � l�Assembl�e qui n�cessite 20 d�put�s pour �tre constitu�. La d�faite de la gauche est certaine mais pas cuisante comme beaucoup le pr�disaient, y compris au sein du PS. Le Mouvement d�mocratique de Fran�ois Bayrou, avec 7% des suffrages exprim�s en sa faveur perd tous les avantages des 7 millions de voix que son chef avait enregistr�s � la pr�sidentielle et ne pourra plus, de ce fait, jouer la troisi�me voix qu�il s��tait trac�e ni constituer un groupe parlementaire. Mais l��v�nement capital de cette consultation est sans conteste l�effondrement du Front national, le plus grand perdant de ce premier tour. Oscillant entre 4,5% et 5%, le parti d�extr�me droite fait son plus mauvais score depuis vingt ans. Avec ce tr�s faible record, le FN perd plus de la moiti� des suffrages qui lui avaient �t� exprim�s � la pr�sidentielle et ne compte plus que sur Marine Le Pen, en ballottage dans sa circonscription, pour sauver les meubles, ce qui para�t tr�s peu probable. A l�issue de ce premier tour et au vu des projections en nombre de si�ges, l�UMP et ses alli�s obtiendraient entre 383 et 447 si�ges (sur un total de 577), le MPF de De Villiers de 2 ou 3 si�ges, la gauche entre 126 et 185 si�ges dont 120 � 170 pour les socialistes et leurs alli�s ; 6 � 12 si�ges pour le PC ; 0 � 3 si�ges pour les Verts et le MoDem de 1 � 4 si�ges. Pour comprendre les premiers r�sultats de ce premier tour, il faudrait souligner que les l�gislatives fran�aises sont un scrutin uninominal majoritaire � deux tours et que pour �tre �lu au premier tour, le candidat devait r�unir plus de 50% des suffrages exprim�s, � condition toutefois que ces suffrages repr�sentent au minimum le quart des �lecteurs inscrits. Pour le deuxi�me tour, la majorit� relative suffit pour �tre �lu et dans le cas d��galit� entre deux candidats, le plus �g� l�emporte. A l�issue de ce premier tour, quels r�sultats pour les personnalit�s connues ? Six ministres l�emportent au premier tour 110 candidats l�ont emport� au premier tour, un record l� aussi par rapport aux anciennes consultations. Sur ces 110 nouveaux d�put�s, un seul n�est pas de la majorit�. Par ailleurs, parmi les 11 membres du gouvernement qui se sont pr�sent�s � la d�putation, sept sont �lus d�s le premier tour : le Premier ministre Fran�ois Fillon, Herv� Morin, ministre de la D�fense ; Jean-Louis Borloo ministre de l�Economie ; Eric Woerth ministre du Budget ; Xavier Bertrand, ministre du Travail ; Christian Jacob, ministre de la Fonction publique ; Dominique Bussereau, secr�taire d�Etat aux transports, Val�rie Pecresse, ministre de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche. Quant aux autres ministres de droite, Alain Jupp�, Mich�le Alliot Marie, ils sont en ballottage et ceux qui n�en sortiront pas vainqueurs, devront, comme l�a d�cid� le Premier ministre, quitter leurs postes. Quant aux personnalit�s de gauche, Fran�ois Hollande, le premier secr�taire du PS, est en ballottage favorable, comme le sont �galement Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, Jean Glavany, Jack Lang et Manuel Valls. Beaucoup sont en ballottage d�favorable et devront convaincre pour r�ussir au 2�me tour. Parmi ces derniers, Jean- Pierre Chev�nement, Dominique Strauss-Kahn, Vincent Peillon (ancien porte-parole de S�gol�ne Royal), Arnault Montebourg� Quant � Marie- Georges Buffet, m�me si elle n�est qu�en 2e position apr�s le candidat UMP en Seine-Saint-Denis, traditionnellement bastion des communistes, elle peut esp�rer le report des voix du candidat socialiste arriv� en 3e position. Appel � la mobilisation de la gauche pour assurer l��quilibre L�enjeu du deuxi�me tour est pour la gauche, de r�duire quelque peu l�influence colossale que va avoir la droite sur le cours de la vie politique et surtout le danger que constituerait la voie ouverte sans possibilit� de contestation � la mise en �uvre des grandes d�cisions annonc�es par le pr�sident Chirac. � Il y a des majorit�s �crasantes qui �crasent, des partis dominants qui dominent��, a r�agi Fran�ois Hollande dimanche soir. Avoir des contre-pouvoirs, a dit encore Dominique Strauss- Kahn, est un gage de d�mocratie. C�est pourquoi tous les t�nors de la gauche ont imm�diatement appel� � une forte mobilisation pour le deuxi�me tour pour faire reculer l�abstention et voter � gauche pour limiter la vague bleue dimanche prochain. Les r�serves de la gauche et notamment du PS n��tant pas forc�ment �gales aux abstentions, les dirigeants du PS, tant Hollande que S�gol�ne, qui continuent � intervenir en ordre dispers�, ont appel� les �lecteurs de Fran�ois Bayrou � reporter leurs voix sur la gauche, partout o� cela est possible. Le probl�me est que la d�voreuse UMP a lanc� le m�me appel en direction de Bayrou qui se retrouve en position d�arbitre. Vers quelle couleur se reporteront les voix du MoDem. Le scrutin de dimanche prochain nous le dira.