�On appelle cela la justice de gros.� La phrase l�ch�e par l�avocat Miloud Brahimi, lors du proc�s de l�affaire opposant la DGSN � la soci�t� ABM, renseigne sur les contours des plaidoiries des avocats de la d�fense. L�entr�e en sc�ne des robes noires est intervenue juste apr�s les demandes de l�accusation. Cette derni�re a requis dix ann�es de prison ferme � l�encontre des 25 mis en cause. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le r�quisitoire du repr�sentant du minist�re public n�� dur� qu�une quinzaine de minutes, � l�issue duquel il a requis dix ann�es de prison ferme � l�encontre des vingt-cinq personnes mises en cause dans l�affaire. Tr�s attendue, l�intervention du parquet n�a rien apport� de nouveau � l�affaire. Le r�quisitoire a �t� appuy� par les griefs contenus dans l�ordonnance de renvoi du juge d�instruction. D�ailleurs, la d�fense s�est interrog�e sur �quelle base la repr�sentante du minist�re public s�est appuy�e pour requ�rir dix ann�es de prison ferme � l�encontre des 25 pr�venus �. �Puisque l�accusation a demand� dix ann�es de prison ferme � l�encontre de toutes les personnes mises en cause dans cette affaire, car elles sont poursuivies pour les m�mes chefs d�inculpation mais � mon grand �tonnement, je constate que le chef d�inculpation �d�association de malfaiteurs� n�a pas �t� retenu. L�, je me pose la question : sur quelle base le parquet s�est appuy� pour demander la peine maximale ? Croyez-moi, Madame la pr�sidente que je ne comprends absolument rien !�, s�est exclam� Me Miloud Brahimi, avocat de l�ex-directeur de l�administration g�n�ral de la DGSN, Daimi Youcef. L�avocat, qui a entam� sa plaidoirie vendredi � une heure tardive, s�est longuement interrog� sur les �dessous de cette machination et cette mal�diction qui poursuit les cadres de notre pays�. �Durant trois jours, vous avez vu Madame la pr�sidente d�filer devant vous les meilleurs cadres de l�institution polici�re, qui sont toujours en poste avec d�importantes responsabilit�s, alors qu�il y a � peine quelques minutes, le repr�sentant du minist�re public n�a pas h�sit� � requ�rir � leur encontre dix ann�es de prison ferme. La contradiction est �norme, voire flagrante. Aujourd�hui, il est de mon droit de me poser la question : o� allons-nous comme �a ?�, a ajout� l�avocat. L�avocat hausse le ton et s�interroge sur la suite qu�on a voulu donner � la derni�re d�cision prise par le pr�sident de la R�publique relative � la d�p�nalisation de l�acte de gestion. �Vous le savez tr�s bien Madame la pr�sidente que ce dossier est totalement vide, pour preuve, la partie civile n�a m�me pas os� faire ses demandes relatives aux dommages mat�riels. Vous savez pourquoi Madame la pr�sidente ? Tout simplement parce que cette demande est injustifi�e du fait qu�il n�y a point de pertes pour la partie civile, d�autant que sur les vingt-cinq personnes poursuivies dans cette affaire, dix-neuf exercent toujours au sein de la S�ret� nationale et ont �t� promues, depuis l��clatement de cette affaire, � des postes de responsabilit� importants�, a ajout� Me Miloud Brahimi. Au moment o� nous mettons sous presse, les plaidoiries se poursuivent toujours, dont celles des Mes Farouk Ksentini, Mehdi, Menaceur et Belarif, avocat de Chouaib Oultache. Pour rappel, l�ex-chef de l�unit� a�rienne de la DGSN en charge de la modernisation des �quipements de la police au niveau de la Direction g�n�rale de la S�ret� nationale (DGSN) et pr�sident de la commission d��valuation technique des march�s publics a rejet� lors de son audition les faits qui lui sont reproch�s dans cette affaire li�e � une �passation de march�s douteux �. Le pr�venu a soutenu, en r�ponse aux questions de la pr�sidente du tribunal, Assia Chekkal, que les deux march�s pass�s par la commission technique de la DGSN qu�il pr�sidait avec la soci�t� Algerian Business Multimedia (ABM) en 2007 �taient conformes aux lois et l�gislations en vigueur en la mati�re.