C�est samedi prochain que le tribunal correctionnel pr�s la cour d�Alger rendra son verdict dans l�affaire de Digimex. Cette derni�re a �t� mise en d�lib�r� apr�s sept heures de plaidoiries des avocats de la d�fense, demandant l�acquittement de leurs clients. Des plaidoiries qui ont dur� hier, jusqu�� deux heures du matin et au cours desquelles, les robes noires ont avanc� comme principal argument les propos tenus quelques heures avant en audience par l�expert judiciaire. Ce dernier, lors de son audition, avait d�clar� � la pr�sidente du tribunal correctionnel, que �toutes les proc�dures relatives � l�octroi des cr�dits au profit de Digimex �taient conformes � la r�glementation�. Des propos qui ont redonn� confiance aux avocats et � leurs clients, avant que le repr�sentant du minist�re public ne prenne la parole et dresse son r�quisitoire. En effet, lors de son intervention, le procureur de la R�publique a reconnu �coupable les mis en cause dans cette affaire�, en soutenant que �des pratiques ill�gales � la r�glementation financi�re ont caus� un pr�judice important � la banque Badr.� D�s lors, il n�a pas h�sit� � requ�rir des peines maximales � l�encontre des principaux pr�venus et l�application de la loi pour d�autres. Ainsi, il a requis dix ann�es de prison ferme � l�encontre de l�ex- P-dg de la Badr, M. Farouk Bouyacoub. La m�me demande a �t� formul�e � l�encontre des autres cadres de la banque en l�occurrence, M. Boukhari, Menkhrtis (directeur de l�agence de Birkhadem), Sa� Mustapha, Badri et Zeidoune. Pour les deux g�rants de la soci�t� priv�e Digimex, � savoir M. Zidoune et Djellouli, le procureur de la R�publique a requis � leur encontre la m�me peine. D�autres peines allant de huit � trois ann�es de prison ferme ont �t� respectivement requises � l�encontre de MM. Ouahrani, Nasri, Belarbi, Ladjal, Hamlaoui, Guersas et Ameziani, alors que l�application de la loi a �t� demand�e au profit de Kacimi, Gasmi et Allel Mohamed. Pour les deux personnes actuellement en fuite, le procureur de la R�publique a requis dix ann�es de prison ferme. L�avocat Abdelkrim Kayous, d�fenseur de la partie civile, demande quant � lui la confirmation du premier verdict, mais avec la confiscation des biens des g�rants de Digimex, au profit de la banque. Cela �tant, les plaidoiries de la d�fense se sont appuy�s sur les propos tenus par l�expert judiciaire. Ce dernier, il y a lieu de le rappeler, avait r�affirm� � plusieurs reprises �que l�op�ration d�octroi de cr�dits au profit de Digimex a �t� conforme � la r�glementation bancaire�, ajoutant toutefois, que le nombre des traites rejet�es par ABC Banque pour insuffisance de provisions et revenus impay�s � la Badr a atteint 514, alors que le total des traites pay�es et escompt�es au niveau de la Badr est de 663. Il note que les soci�t�s au b�n�fice desquelles ces traites ont �t� pay�es ont toutes des relations avec les dirigeants du groupe et que le montant global de ces traites atteint les 5,567 milliards de dinars. �C�est une politique ou une strat�gie mise en place pour masquer un d�tournement�, a-t-il tent� d�expliquer. Il est � noter que lors de son jugement en premi�re instance au niveau du tribunal correctionnel de Bir- Mourad-Ra�s, l�expert avait brill� par son absence. D�o� la demande formul�e d�s le premier jour du proc�s par les avocats de la d�fense exigeant sa pr�sence � l�audience et �s�expliquer sur le contenu de son expertise�. Il est � noter par ailleurs, que certains avocats ont plaid� �pour que cesse la gestion s�curitaire des affaires �conomiques�, alors que d�autres se sont demand� �� quoi ob�it la volont� de soustraire de cette affaire la direction de la tr�sorerie de la Badr�. Une interrogation qui est rest�e sans r�ponse, arguant que �cette structure hautement importante dans l�organigramme de la Badr assure un r�le d�interface entre les agences et la direction du cr�dit dans l�op�ration de traitement des traites�. Abder Bettache