Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a appel� hier � la �retenue� sur le dossier syrien tandis que son homologue fran�ais Fran�ois Fillon a milit� pour une pression accrue sur le pr�sident Bachar Al-Assad qui reste �sourd� aux appels internationaux. �Nous appelons � la retenue et � la pr�caution, c�est notre position� sur la Syrie, a d�clar� M. Poutine lors d�une conf�rence de presse � Moscou avec son homologue fran�ais Fran�ois Fillon. Le chef du gouvernement fran�ais a lui, au contraire, jug� qu�il �tait temps d�agir � l�ONU contre la r�pression sanglante en Syrie d�un vaste mouvement de contestation. �Nous consid�rons que la situation est de plus en plus dramatique. Bachar Al-Assad est rest� sourd aux appels de la communaut� internationale, il n�a pas donn� suite aux promesses de r�formes, les massacres se poursuivent�, a-til d�clar�. �Nous pensons qu�il est indispensable d�accro�tre la pression internationale� a-t-il dit, exprimant le consensus occidental sur ce dossier. Moscou refuse toute sanction contre le r�gime syrien, estimant que l�opposition est aussi responsable des violences. Le ministre des Affaires �trang�res russes, Sergue� Lavrov, a d�ailleurs estim� jeudi que les �m�thodes� des opposants risquaient de plonger la Syrie dans la �guerre civile�. Face � ces divergences entre les grandes puissances, Paris, Berlin et Londres veulent pr�senter au Comit� des droits de l�homme de l�Assembl�e g�n�rale de l�ONU une r�solution condamnant les agissements du r�gime. Un vote devrait intervenir mardi. �Nous esp�rons qu�elle sera soutenue le plus largement possible�, a d�clar� M. Fillon hier. Le succ�s d�une telle d�marche pourrait augmenter la pression sur le Conseil de s�curit� de l�ONU, la Russie et la Chine restant oppos�es � toute action � l�ONU contre le r�gime Assad. M. Poutine a, pour sa part, indiqu� hier que Moscou n�allait pas �n�gliger l�opinion de (ses) partenaires �. Les violences en Syrie ont fait au moins 3 500 morts depuis le mois de mars, selon un bilan �tabli par les Nations unies. Les troupes tirent sur les manifestants Les forces de s�curit� ont ouvert le feu hier sur des milliers de Syriens qui manifestaient contre le r�gime, faisant au moins 11 morts, dont un enfant, un bilan qui ne cessait de s�alourdir, ont rapport� des militants syriens. La t�l�vision d�Etat syrienne a de son c�t� affirm� que trois membres des forces de s�curit� avaient �t� tu�s dans une attaque � la bombe � Hama (centre). Des manifestations appelant au d�part du pr�sident Bachar Al-Assad se sont d�roul�es dans de nombreuses villes malgr� le d�ploiement massif des forces de s�curit�, selon l�Observatoire syrien des droits de l�homme (OSDH) et les Comit�s locaux de coordination (LCC), qui chapeautent les contestataires. Les manifestants sont sortis dans la rue apr�s la pri�re hebdomadaire musulmane du vendredi dans les mosqu�es dans les grandes villes de Deraa, Homs, Deir Ezzor (est), Idleb et dans la province de Damas, ont indiqu� l�OSDH et les LCC, en faisant �tat de plusieurs arrestations. Les troupes sont intervenues contre les contestataires � la veille de l�expiration d�un ultimatum lanc� par la Ligue arabe, qui a menac� le r�gime de sanctions si les violences ne cessaient pas avant samedi. Deux manifestants ont �t� tu�s � Homs (centre), un haut lieu de la contestation, cinq personnes dont un enfant ont p�ri sous les balles � Deraa (sud), o� est n�e la r�volte populaire le 15 mars, trois manifestants ont �t� tu�s dans la r�gion de Damas et un autre � Hama, selon l�OSDH et les LCC. Des dizaines de personnes ont �t� en outre bless�es : 17 lors d�une manifestation dans la province d�Idleb (nord-ouest), 5 � Homs et 4 lors d�un rassemblement � Harasta, dans la banlieue de Damas, a pr�cis� l�OSDH. Sur leur page Facebook, les militants prod�mocratie ont plac� la journ�e sous le slogan �l�expulsion des ambassadeurs�. �Hommes libres, chassez ces ambassadeurs du crime�, �crivent-ils en appelant � des manifestations massives pour inciter les gouvernements �trangers � expulser les ambassadeurs syriens. Dans le m�me temps, le directeur du bureau de l�agence officielle syrienne Sana � Deir Ezzor, Alaa al-Khodr, a �t� arr�t� apr�s avoir pr�sent� sa d�mission pour protester contre �les actions du r�gime contre la population civile�, ont rapport� les LCC dans un communiqu�. Mais l�agence Sana a affirm� que M. Khodr ne dirigeait plus son bureau � Deir Ezzor depuis cinq mois : �Alaa Khodr a quitt� son poste il y a cinq mois pour travailler (...) et n�a rien � voir avec notre bureau � Deir Ezzor.�