Le Premier ministre français, François Fillon, a appelé, hier, au développement de la présence économique française en Russie, dénonçant une situation actuelle «pas conforme», selon lui, «aux capacités des entreprises françaises». «La Russie est un marché en expansion dont la France tire insuffisamment parti», a-t-il lancé à son homologue Vladimir Poutine, à l'occasion d'une séance de travail avec des patrons français à Sotchi, au bord de la mer Noire. La réunion avait lieu dans le cadre du séminaire gouvernemental annuel franco-russe, dont la tonalité habituellement très économique est transformée cette année par la crise géorgienne. M. Fillon a également dit souhaiter «la présence de plus d'investisseurs russes en France», répondant à une préoccupation soulignée par M. Poutine. «Je ne peux pas dire que les investisseurs russes soient trop actifs en France, avait auparavant estimé Vladimir Poutine: «Mais s'il y a une volonté commune, on pourra augmenter les flux d'investissement dans les deux pays.» Le Premier ministre russe s'est aussi adressé directement aux patrons français, se disant «prêt à tenir compte de toutes [leurs] propositions». Selon les chiffres cités par M. Fillon, la France est, avec 3,9% de parts de marché, le 9e partenaire commercial de la Russie, «loin derrière l'Allemagne et aussi derrière l'Italie». Sa balance commerciale est «largement déficitaire». Le chef du gouvernement français a affirmé la volonté des entreprises françaises de «répondre aux besoins de diversification de l'économie russe» et d'aller «à la rencontre des nouveaux marchés provinciaux». Deux des entreprises présentes dans sa délégation, le distributeur français Carrefour et le spécialiste du chauffage urbain Dalkia, ont notamment signé à Sotchi des accords avec des régions russes. D'autres accords étaient attendus à l'issue du séminaire, notamment pour l'achat de dix lanceurs Soyouz par Arianespace à l'agence spatiale russe Roskosmos. M. Fillon a enfin «souhaité que la Russie puisse confirmer ses choix d'intégration dans l'économie mondiale», une réponse directe à M. Poutine, qui venait de redire la volonté de son pays d'adhérer à l'OMC et d'«élargir le dialogue avec l'Union européenne».