De notre envoy� sp�cial � Laghouat, Kamel Amarni Abdelaziz Bouteflika improvise et modifie, de fa�on substantielle, le contenu de son discours d�ouverture de l�ann�e universitaire 2011-2012, principale �tape de sa visite, hier mercredi, dans la wilaya de Laghouat. �Je ne suis pas venu ici pour discourir devant vous. Mais ce que j�ai vu comme r�alisations en ville m�incite � m�autoriser � prendre la parole (...)�. C�est par cette phrase que Bouteflika entamait son discours � l�Universit� de Laghouat. Mais qu�est-ce qui a donc incit� le patron d�El Mouradia � revoir la teneur de son discours ? Myst�re. Car si l�homme nous a habitu�s � des improvisations spectaculaires, il s�est agi, cette fois, d�une sorte d��autocensure� ! En fait, il fait l�impasse sur toute une partie de son intervention, celle o� il devait s�exprimer sur les questions politiques, nationales et internationales. La version �crite du discours pr�sidentiel remise � la presse �voquait, en effet, l�actualit� br�lante : �Incontestablement, le monde conna�t des mutations majeures et que le monde arabe et islamique traverse des moments difficiles. L�Alg�rie, qui en fait partie, subit, bien s�r, l�influence de ce qui se passe autour d�elle, tout comme elle en influe.� Cette introduction faite, et toujours dans la m�me version �crite, Bouteflika encha�ne : �C�est dans ce contexte que l�Alg�rie a �uvr� avec responsabilit� et sinc�rit� � r�unir un climat favorable au lancement de r�formes politiques, �conomiques et sociales, qui r�pondent aux aspirations de la soci�t� (...)�. Avant de poursuivre : �Notre initiative sur les r�formes et l��largissement du dialogue �tait mue par notre envie d�introduire des changements au niveau de la l�gislation r�gissant la vie politique, en vue de consolider le processus d�mocratique, l��quilibre des pouvoirs et les libert�s collectives et individuelles.� Comme pour affirmer l�aspect irr�versible du processus, notamment en excluant toute �ventualit� de proc�der � une deuxi�me lecture des projets de loi sur les r�formes, Bouteflika ass�ne : �Les d�cisions prises derni�rement sont l� pour prouver notre d�termination � faire aboutir ces r�formes (...). Sans doute, Bouteflika fait allusion, ici, � ses propres d�cisions prises lors des Conseils des ministres. Comme par exemple, l�introduction de l�article 4 de la loi sur les partis politiques qui exclut le FIS et ses membres de toute activit� politique. Imperturbable, Bouteflika poursuivra que �Dieu merci, l�Alg�rie se porte mieux, aujourd�hui, et l�on ne peut, en cette occasion, que louer les r�alisations nombreuses et dans tous les domaines de cette derni�re d�cennie�. C�est cette derni�re phrase qui caract�rise syst�matiquement, l�approche des pr�sidentielles. C��tait le cas pour celle d�avril 2004, puis d�avril 2009... �Oui pour un 4e mandat� fait son apparition ! Cette sortie � Laghouat de Bouteflika aura aussi �t� marqu�e par l�apparition de slogans appelant l�illustre invit� de la wilaya � rempiler pour un... 4e mandat ! Des banderoles du genre ont domin� l�itin�raire du traditionnel bain de foule. Ce qui est tout sauf innocent lorsqu�on sait comment et qui organise la chose... Par ailleurs, Bouteflika a tenu � marquer sa sortie � Laghouat par deux annonces fortes concernant les secteurs de l�universit� et de la sant�. C�est ainsi qu�il annonce sa d�cision de promouvoir au rang d�universit�s, les centres universitaires des huit wilayas : El Oued, A�n Defla, Souk Ahras, Bouira, Khenchela, Gharda�a, Bordj Bou Arr�ridj et El Tarf. Tout comme il charge les ministres de l�Enseignement sup�rieur et de la Sant� d�entamer la r�alisation des centres hospitalo-universitaires dans les wilayas du sud du pays.