C�est hier que s�est ouvert � la cour de Constantine le tr�s attendu proc�s des 72 personnes, dont une en fuite, accus�es dans l�affaire de trafic de ciment dans cinq wilayas de l�est du pays. Les mis en cause dans cette affaire, largement relay�e par la presse l�an dernier, sont poursuivis pour faux et usage de faux, falsification de documents officiels et administratifs et sp�culation ill�gale sur le ciment. Selon l�arr�t de renvoi, les accus�s, dont des entrepreneurs, des promoteurs, des commer�ants en mat�riaux de construction, un fonctionnaire et m�me des femmes au foyer, ont d�tourn� � des fins sp�culatives, durant la p�riode allant de 2007 � 2010, des milliers de tonnes de ciment. L�enqu�te d�clench�e par le 5e commandement de la Gendarmerie nationale en f�vrier 2010 sur ordre du procureur de la R�publique pr�s la cour de Constantine sur les pratiques douteuses de 18 entrepreneurs, tous des clients de la soci�t� de ciment de Hamma Bouziane, avait r�v�l� au grand jour l�existence d�un r�seau, de trafic et de sp�culation sur le ciment. Apr�s �tude approfondie des dossiers d�pos�s aupr�s de la soci�t� de ciment, les enqu�teurs ont d�couvert des irr�gularit�s quant � l�authenticit� des documents pr�sent�s par ces derniers. Il s�agit, en effet, de documents et de pi�ces administratifs falsifi�s, � savoir de faux registres du commerce, de fausses d�clarations, fausse identit�... Ne reculant devant rien pour aboutir � leurs fins, ces sp�culateurs sont all�s jusqu�� pr�senter des dossiers de projets de construction, lesquels s�av�r�rent fictifs ou r�sili�s depuis longtemps. Les quantit�s de ciment d�tourn�es, allant de 10 tonnes � 1 700 tonnes, ont �t� �coul�es frauduleusement dans le circuit parall�le � raison de 800 DA le sac. Le pr�judice port� au Tr�sor public s��l�ve � des dizaines de milliards de dinars, sans parler du pr�judice social et moral. Interrog�s par le pr�sident de la s�ance, la majorit� des mis en cause ont ni� l�accusation de sp�culation arguant que les quantit�s octroy�es �taient destin�es aux besoins de leurs chantiers. Dans son r�quisitoire, le minist�re public, apr�s avoir rappel� les tenants et les aboutissants de cette affaire et les cons�quences qui en ont d�coul�, constitua les accus�s en trois cat�gories, et ce, selon les chefs d�inculpation. C�est ainsi qu�il a requis contre le premier groupe (8 personnes) poursuivi pour faux et usage de faux et sp�culation ill�gale, 10 ans de prison ferme assortis d�une amende de deux millions de dinars. A l�encontre du deuxi�me groupe (un fonctionnaire) accus� de faux et usage de faux, abus de pouvoir, il a requis cinq ans de prison ferme assortis d�une amende de 500 000 DA. Le troisi�me groupe, lui-m�me scind� en deux cat�gories, poursuivi pour sp�culation, le minist�re public demanda des peines allant d�une ann�e � 3 ans de prison ferme et une amende allant de 100 000 � 500 000 DA. Dans la soir�e, la parole a �t� donn�e aux avocats de la d�fense.