Les �lus locaux devraient avoir bon dos. Tout repose sur leurs �paules, les rat�s du d�veloppement local y compris. C�est du moins ce que pense le chef de l�Etat qui, jeudi, dans un message aux assises nationales sur le d�veloppement local, lu par son conseiller, a fait porter aux �lus locaux la responsabilit� de l�inaboutissement de son programme. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Peu disert lorsqu�il s�agit de mettre � l��preuve ses propres cordes vocales, le pr�sident Bouteflika sait commettre la dissertation parfaite quand il se limite � l�effort de d�livrer un message. Et c�est � cet exercice qu�il s�est adonn� jeudi, � l�occasion de la tenue des assises nationales sur le d�veloppement local. Dans son message, lu par son conseiller, Bouteflika a mis � l�index les �lus locaux, les accusant d�incapacit� de traduire en pratique les recommandations de son programme. Du coup, le chef de l�Etat s��pargne l�effort d�un regard introspectif, le plus � m�me de lui recommander, �ventuellement, une rectification de trajectoire. La formule est toute trouv�e. Si �a ne marche pas, c�est la faute aux �lus locaux. Outre que cela tend � disculper un gouvernement en mal de coordination av�r�, le message se veut de jeter le discr�dit sur les �lus locaux alors que ces derniers sont plus que jamais d�pourvus de pr�rogatives qui leur permettraient d�accomplir comme il se doit leurs missions. Le pr�sident Bouteflika, qui se retrouve contraint de reconna�tre les rat�s de son programme, promet de se rattraper en int�grant les recommandations des assises organis�es par le Conseil national �conomique et social (Cnes). Bouteflika a pris l�engagement public d�int�grer les r�solutions des assises en question dans le prochain programme du gouvernement. Au passage, il fait le serment de mettre en place des m�canismes de contr�le de l�ex�cution des politiques gouvernementales. Le pr�sident Bouteflika semble avoir pris conscience qu�il faille d�sormais aller vers une d�centralisation de la gestion des programmes de d�veloppement. Il a fait � ce propos r�f�rence au tout nouveau code communal qui, selon lui, est intervenu pour lever les contraintes qui entravent le d�veloppement local. Il y a dans cette affirmation une r�plique � peine visible aux diff�rents partis politiques qui ont d�nonc� le nouveau code communal qui, selon eux, renforce la mainmise de l�administration sur les assembl�es �lues. Prise dans un sens large, la d�duction du pr�sident du Cnes, Mohamed Seghir Babes, peut �tre comprise comme une critique de la gouvernance telle que pr�conis�e et appliqu�e par Bouteflika. �Les gouvernants sont coup�s du peuple�, a soutenu Babes. Un leitmotiv qui se veut �tre la r�sultante des observations not�es lors des assises r�gionales sur le d�veloppement. Et c�est un lieu commun que Babes rel�ve que le m�contentement est g�n�ralis�, que les populations se plaignent de la difficult� � acc�der � un emploi, � trouver un logement. Sur un plan plus politique, donc assez pertinent, le pr�sident du Cnes note que la demande de changement radical est immense et que �les gens veulent voir une autre fa�on de gouverner�. Babes avertit, m�me si c�est � demi-mot, que les foyers de tension persistent, en d�pit de tout ce qui a �t� fait. Un avertissement qui se comprend comme un rappel � la r�alit� de ceux qui pourraient penser que les vents de la protesta se sont durablement calm�s. Mais que faire pour que �a change ? Le Cnes, dont la vocation reste consultative, pr�conise une s�rie de mesures. Il recommande des transformations structurelles et des changements de paradigmes. Plus clairement, il plaide pour un changement de mode de gouvernance, lequel implique, entre autres, l�association des partenaires �conomiques et sociaux dans les actions de d�veloppement. Le Cnes recommande de revitaliser ce qu�il a appel� les territoires dormants et inexploit�s. Le Conseil n�a pas rat� de plaider la r�forme des codes des march�s et de la fiscalit� locale ainsi que l�assainissement de l�environnement pour l�investissement. S. A. I. Un nouveau look pour Alger ? Le wali d�Alger, M. Addou, a fait part du nouveau plan d�am�nagement de la capitale. Citant une enveloppe de 200 milliards de dinars allou�e � la fin de l�exercice 2011 pour l�am�nagement de la capitale, le wali d�Alger a fait savoir que plus d�actions d�embellissement de la capitale seront engag�es. M. Addou a cit�, entre autres, le projet de construction d'une piscine dans le quartier populaire de Bab El Oued, le projet de r�habilitation de La Casbah et du vieux b�ti et de mise � niveau de 21 communes �pour que la capitale se d�veloppe harmonieusement�. La place des Martyrs conna�tra un r�am�nagement et en face d'elle sera construite la terrasse du port et �la Promenade de l'Ind�pendance� qui va englober plusieurs structures, dont un aquarium. Nous esp�rons lancer l'ensemble des projets au cours du premier semestre 2012. Le wali d'Alger a soulign� que ce programme va s'�taler sur une p�riode de 2 � 4 ans, ajoutant que les �tudes le concernant vont �tre lanc�es �incessamment�, rappelant, n�anmoins, que des projets faisant partie du plan de la capitale sont d�j� en cours de r�alisation, tels que les routes. �Nous esp�rons lancer l'ensemble de ces projets au cours du premier semestre 2012�, a-t-il indiqu�, pr�cisant que des projets en cours seront r�ceptionn�s, tels que les facult�s de droit et de m�decine, le Lyc�e international, les deux grands stades de 40 000 places � Dou�ra et Baraki, la facult� des sciences humaines � Bouzar�ah et le nouveau campus universitaire de Sidi Abdellah d'une capacit� de 20 00 �tudiants et 11 000 places p�dagogiques. Interrog� sur les solutions propos�es pour att�nuer les embouteillages dans la capitale, le wali a r�pondu en substance que ce probl�me ne peut �tre solutionn� de mani�re radicale, estimant, cependant, que pour l'att�nuer, la conjonction des projets structurants est n�cessaire. �Nous ne pouvons demander aux citoyens de cesser l'achat des v�hicules, nous devons donc nous adapter au niveau de vie qui a �volu�, a-t-il dit, ajoutant que l'ouverture de nouvelles routes, l'am�nagement des routes et des axes et les �quipements de transport collectif permettront la fluidit� de la circulation. A ce propos, il a indiqu� qu'outre le tramway et le m�tro, 4 parkings sont en cours de r�alisation (Ch�teauneuf, Kouba, El Madania et Sidi M'hamed). D'autre part, la gare routi�re de Caroubier sera remplac�e par 3 gares routi�res, � Bir Mourad Ra�s, Dar El Be�da et Z�ralda, une op�ration qui �va d�centraliser le mouvement des bus vers un m�me axe de la capitale et soulager notablement la circulation � Alger�, selon M. Addou. Pour la mise en �uvre du plan de la capitale, le wali a pr�cis� que l'Ecole des Beaux- Arts et l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau) ont �t� sollicit�es pour qu'elles soient �partie prenante de ce programme �.