Des manifestations spontan�es ont eu lieu hier au Nigeria, au lendemain de la suppression de subventions qui a provoqu� le doublement du prix de l�essence, tandis que les syndicats mena�aient de paralyser le pays si le gouvernement ne revenait pas sur cette d�cision. Les autorit�s du premier producteur de brut d�Afrique ont annonc� dimanche la fin imm�diate d�une subvention destin�e � maintenir les prix � la pompe autour de 65 nairas par litre (0,30 euro). Imm�diatement, de longues files d�attente se sont form�es dans les stations-service du pays, les Nig�rians esp�rant acheter du carburant avant que la hausse ne soit r�percut�e. Mais d�s hier midi, de nombreuses stations vendaient d�j� l�essence � 140 nairas le litre (0,66 euro), un prix exorbitant dans un pays o� la majorit� de la population vit avec moins de deux dollars par jour (1,5 euro). Des centaines de personnes ont manifest� spontan�ment dans la ville de Kano, la plus importante du Nord du Nigeria. �Nous allons travailler avec d�autres groupes pour paralyser totalement le gouvernement et rendre le pays ingouvernable�, a menac� Denja Yaqub, vice-secr�taire g�n�ral du Congr�s des syndicats nig�rians (NLC), en promettant d�appeler � une gr�ve g�n�rale dans les prochains jours. De telles menaces sont souvent rest�es lettre morte au Nigeria, mais la question des prix du p�trole est une des rares qui fasse l�unanimit� dans le pays. Malgr� ses r�serves de brut, le Nigeria ne dispose que de faibles capacit�s de raffinage et doit importer la majorit� du carburant n�cessaire � son �conomie aux prix du march�. La subvention avait �t� cr��e pour maintenir les prix � la pompe � un niveau accessible. Le gouvernement du Nigeria, premier producteur africain de p�trole, explique que les subventions sur les prix des carburants ont co�t� plus de 8 milliards de dollars en 2011 et des �conomistes jugent que la suppression de cette d�pense permettrait d�am�liorer des infrastructures v�tustes. Les d�put�s nig�rians avaient rejet� cette mesure jug�e �pr�matur�e� le 1er d�cembre en votant un projet de d�penses budg�taires qui ne comprenait pas la suppression des subventions p�troli�res.