La volont� affich�e par Alger et Rabat de r�animer une relation bilat�rale mise en mode veille depuis plusieurs ann�es est-elle annonciatrice d�un r�glement proche de la question des fronti�res ferm�es depuis 1994 ? Par l�introduction aupr�s des autorit�s alg�riennes d�une demande d�int�gration de Maghnia comme �tape du tour du Maroc cycliste, le royaume a, mine de rien, voulu palper de la disponibilit� de l�Alg�rie. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - � en croire certains journaux du jour, le Premier ministre alg�rien, Ahmed Ouyahia, aurait instruit le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, d�opposer une fin de non-recevoir � la demande de la F�d�ration marocaine de cyclisme. En signifiant son refus d�une ouverture exceptionnelle des fronti�res, y compris pour une manifestation sportive, l�Alg�rie op�re comme un rappel de ce que la question des fronti�res est une probl�matique qui n�cessite d��tre appr�hend�e avec s�rieux. Alger, pour rappel, n�a de cesse de soutenir que la r�ouverture des fronti�res suppose le r�glement au pr�alable de plusieurs autres questions. Il revenait donc au Maroc, qui a provoqu� la fermeture des fronti�res, en d�cidant en 1994, apr�s les attentats terroristes de Marrakech, d�instaurer d�une mani�re unilat�rale le visa pour les Alg�riens, d�accepter de se rendre disponible pour l�examen de la question dans un cadre global de coop�ration, politique y compris. Mais il demeure que, pour Alger, la fermeture des fronti�res n�est pas irr�versible. L�affirmation est du ministre alg�rien des Affaires �trang�res Mourad Medelci qui, r�cemment, a soutenu que �la fermeture de la fronti�re n�a jamais �t� une d�cision irr�versible� et que �la r�conciliation avec le Maroc sera consolid�e avec le nouveau gouvernement marocain�. Et le nouveau gouvernement marocain a d�j� affich� son opinion relativement � la question des fronti�res. Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Bakirane, a eu � affirmer que �si nos diff�rends avec l�Alg�rie sont r�gl�s avec l�ouverture des fronti�res, le probl�me du Sahara sera r�solu. La fraternit� avec l�Alg�rie r�soudra tous les probl�mes �. Il est ais� de relever que Benkirane, qui ne fait en fait que faire sienne une demande maintes fois exprim�e par le roi Mohammed VI, pose la probl�matique dans des termes invers�s. En effet, l�Alg�rie a toujours soulign� que l�ouverture des fronti�res entre les deux pays int�gre la r�solution du reste des diff�rends avec le Maroc. Le ministre marocain des Affaires �trang�res et de la Coop�ration, Sa�d Eddine Othmani, qui arrive aujourd�hui � Alger pour une visite de deux jours � l�invitation de son homologue alg�rien Mourad Medelci, a d�clar� vendredi que sa visite �s�inscrit dans le cadre de la consolidation du processus des rencontres et des concertations entam� par les deux pays pour hisser leurs relations au niveau des aspirations des deux peuples fr�res� et l�on sait que, outre la coop�ration �conomique, la question de la relance de l�Union du Maghreb arabe (UMA) est au menu de ces cycles de rencontres � diff�rents niveaux entre les deux pays. Le porte-parole du ministre alg�rien des Affaires �trang�res, Amar Belani, a affirm� dans une d�claration � l�APS que Medelci et son homologue marocain �examineront les voies et moyens de relancer l�UMA en r�organisant certaines de ses institutions et de ses m�canismes en vue d�une meilleure efficacit�. L�UMA, cr��e en 1989, lors d�une rencontre au sommet � Zeralda entre l�Alg�rie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye, est rest�e scl�ros�e depuis. A-t-elle une chance de sortir de sa torpeur � pr�sent que les dirigeants des cinq pays du Maghreb qui ont proclam� sa naissance n�exercent plus le pouvoir ? C�est toute la question.