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LES CRIMES DE LA FRANCE COLONIALE
�Autour de nous, les lumi�res se sont �teintes��
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 01 - 2012

L�ampleur d�une trag�die se mesure par l�importance des d�g�ts qu�elle cause � la collectivit� nationale. C�est ainsi que l�on peut �valuer l�importance des m�faits caus�s par la colonisation fran�aise dans notre pays.
La r�volution alg�rienne (1954-1962) n�est que l�ultime round cl�turant les diff�rents soul�vements qui se sont d�roul�s dans les diff�rentes r�gions du pays. Le peuple alg�rien, qui a subi dans sa chair les affres du colonialisme moribond, a �t� conscient, depuis les premi�res ann�es de l�occupation fran�aise, de ce qui va lui �tre r�serv� s�il ne prend pas en main sa destin�e et s�il ne se soul�ve pas contre cette funeste entreprise qu�il subit depuis les temps les plus recul�s. La strat�gie d�occupation ne pouvait pas �tre du go�t de notre peuple qui avait �son exp�rience� dans la lutte et qui �tait rompu et aguerri � ce genre de m�thodes, depuis que le monde est monde : de la conqu�te ph�nicienne jusqu�� l�occupation fran�aise.
Les �bienfaits de la colonisation� pr�n�s par le gouvernement fran�ais ne peuvent pas �tre tol�r�s, par nous-m�mes, du fait de notre civilisation ancestrale qui a de tout temps �t� sous les serres de colonialismes abjects allant des Romains aux Fran�ais. Avant 1830, le peuple alg�rien n��tait pas arri�r� comme le laissent entendre certains milieux colonialistes pour pr�tendre de l�avoir civilis�. Les sources que nous avons consult�es sont les leurs et rapportent exactement le contraire. Ainsi, si l�on se r�f�re au rapport pr�sent� par Tocqueville devant la Chambre des d�put�s, on note que l�auteur du rapport reconna�t l�arri�ration subie par l�Alg�rie en 17 ans d�occupation de 1830 � 1847 : �dans la ville de Constantine, il existait 90 �coles primaires au d�but de la colonisation, en 1837 il ne restait que 30 �coles� (dixit le g�n�ral Bedeau cit� par Tocqueville dans le m�me rapport (1). Le ton est donn�, un processus de destruction et de d�culturation a �t� ainsi entam� d�s les premi�res ann�es de l�occupation fran�aise. Le vrai visage du colonialisme est donc celui-ci, sa couleur et sa vraie mission sont annonc�es car pour le pouvoir fran�ais, �on ne peut �tudier les peuples barbares que les armes � la main�.
La strat�gie de colonisation de peuplement, subie par notre pays, a �t� une donn�e de d�part et la d�vastation et la d�portation des tribus autochtones ont �t� l�objectif. Le m�me auteur reconna�t le d�sastre commis sur la tribu des Righas qui a �t� d�port�e vers l�ouest du pays, dans sa globalit� et leur territoire a �t� peupl� par une autre population ramen�e d�ailleurs, donc d�une autre tribu d�port�e elle aussi. C�est ainsi un processus de d�portation en cha�ne qui a �t� entam�e d�s 1830 jusqu�� la guerre de Lib�ration nationale. Cette politique de d�sagr�gation et de d�structuration des entit�s traditionnelles a �t� poursuivie durant les 132 ann�es qu�a dur� la colonisation. Ces faits ne sont qu�une �chronique� d�une mort annonc�e qui a �t� r�serv�e au peuple alg�rien, pour paraphraser Gabriel Garcia Marquez.
L��tude de ce m�me rapport montre que l�administration coloniale a cr�� des castes auxquelles elle a donn� un pouvoir mat�riel (pour r�pression) sans pouvoir leur assurer un pouvoir moral et une foi qui puissent leur conf�rer une quelconque autorit� sur le peuple alg�rien. Ceci est un �chec du processus de colonisation abjecte qui a cr�� des �structures � artificielles qui ne pouvaient pas supplanter les entit�s ancestrales par leur simple vouloir. Le pouvoir moral ne se donne pas, il est dans la dignit� de la majorit� du peuple qui se r�signe parfois mais ne baisse jamais les bras.
La politique de division adopt�e d�s les premi�res ann�es n�a pas donn� les r�sultats escompt�s. Le m�me auteur �crit : �L�Alg�rie poss�de ce bizarre ph�nom�ne d�un pays divis� en deux contr�es enti�rement diff�rentes (le Tell et les Hauts-Plateaux) l�une de l�autre et cependant absolument unies entre elles par des liens indissolubles et �troits.� Cet aveu montre l�inqui�tude des parlementaires colonialistes quant � la mentalit� et l�esprit de l�Alg�rien. Pour briser cette nature alg�rienne, ils recommandent de poursuivre le processus de colonisation de peuplement par une guerre qui va �renverser les individualit�s qui pourraient nous (les colonialistes) faire ombrage, briser violemment toutes les r�sistances, �puiser le pays, diminuer ces habitants, d�truire ou chasser la noblesse militaire ou religieuse�.
C�est tout un programme d�ali�nation et d�humiliation qui a �t� concoct� par le pouvoir colonialiste afin de brimer notre peuple. La strat�gie est ainsi annonc�e et elle a �t� mise en ex�cution � leur d�barquement. C�est une feuille de route qui est ainsi appliqu�e et notre peuple a subi toutes les exactions, brimades et humiliations, en plus des d�portations internes et des d�cimations enti�res de tribus, ksars, villages et villes.
Les partisans de la France coloniale sont parfois d��us lorsqu�ils entendent quelqu�un des leurs, en l�occurrence Tocqueville, qui leur dit que l�Alg�rie conquise :
� dispose d��une population qui n�est pas nomade mais seulement plus mobile de celle d�Europe� ;
� est �une soci�t� musulmane qui n�est pas incivilis�e�.
Le mythe de l�Alg�rien b�douin, inculte et barbare, est ainsi balay� d�un revers de main. Et d�nonce leurs hauts faits de guerre en �crivant aussi : �Nous avons d�truit les �tablissements charitables, laisser tomber les �coles,� Autour de nous, les lumi�res se sont �teintes,�. C'est-�-dire que nous avons rendu la soci�t� musulmane beaucoup plus mis�rable, plus d�sordonn�e et plus ignorante et plus barbare qu�elle n��tait avant de nous conna�tre.�
�Nous enveloppions leurs populations, non pour les �lever dans nos bras vers le bienfait et la lumi�re, mais pour les �treindre et les �touffer.�
Ce constat fait par Tocqueville a �t� alarmant. Il a quand m�me servi aux fervents d�fenseurs de la colonisation de peuplement pour mettre au point une strat�gie d�occupation tr�s f�roce.
Depuis 1830 jusqu�� l�ind�pendance en 1962, il y avait perp�tuation de la m�me strat�gie d�an�antissement et d�avilissement de l�Alg�rien, inscrite dans la �feuille de route� de la colonisation. Les diff�rents soul�vements organis�s dans toutes les r�gions d�Alg�rie sont une r�ponse sans appel � ceux qui croient en la mission �civilisatrice� de la colonisation et qui pensent que le peuple alg�rien ne r�agit pas face � l�ignoble trag�die perp�tr�e contre lui.
En face de cette strat�gie, il y avait un peuple redoutable, attach� � sa culture, ses fronti�res, sa civilisation ancestrale qui, avec des moyens d�risoires, a eu raison de l�une des plus grandes puissances coloniales et industrielles pour qui �le seul dialogue, c�est les armes�.
Ceux-l� m�mes qui pr�nent leurs bienfaits se doivent d��tre �condamn�s� � la relecture de l�Histoire car quoi que l�on dise, le rapport pr�sent� par Tocqueville pour les parlementaires est tr�s parlant car il rend compte de la situation de notre pays, en 1947, d�une fa�on qui d�montre exactement le contraire de ces soi-disant bienfaits. Les r�ponses peuvent �tre trouv�es dans les diff�rents charniers exhum�s � partir de 1962 � ce jour encore, si on ose les questionner sur les mobiles des exactions commises et les auteurs de ces massacres.
Arezki Zerrouki
(1) Document consult� : Premier rapport sur l�Alg�rie : Extrait du premier rapport sur les travaux parlementaires de Tocqueville sur l�Alg�rie en 1847 : document produit en version num�rique par J.M. Tremblay, professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi (Canada).


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