Ce qui est commun�ment appel� printemps arabe est loin d�avoir comme �l�ment d�clencheur r�el l�immolation du jeune Bouazizi en Tunisie qui ne serait qu�un simple fait dont la presse s�est saisie pour faire dans l��v�nementiel. C�est l� la conviction de Jean-Louis Reifers, pr�sident du Conseil scientifique du forum euro-m�diterran�en des instituts des sciences �conomiques qui animait, dans l�apr�s-midi de ce lundi � l�h�tel Hilton d�Alger, une conf�rence sur le mod�le de coop�ration �conomique dans l�espace m�diterran�en. Pour l�invit� de l�Institut national des �tudes strat�giques globales, cinq raisons sont � l�origine des bouleversements que conna�t le monde arabe depuis plus d�une ann�e. Il s�agit d�une r�elle et profonde attente d�mocratique, d�une gouvernance qui a montr� ses limites, l��lite qui a �t� laiss�e sur la touche, le d�veloppement rural � m�me de garantir l�ind�pendance alimentaire qui n�a pas �t� pris en compte, la jeunesse laiss�e-pour-compte et, enfin, le d�s�quilibre r�gional. Autant de facteurs qui doivent, selon le conf�rencier, pr�valoir dans toute d�marche des politiques dans la perspective de nouer des contrats d�association et autres trait�s. Des politiques qui doivent aussi pr�ter une oreille attentive aux �conomistes qui, � leur tour, se doivent de revoir leurs copies et faire leur mea-culpa. Pour Reifers, il n�y a plus de recette universelle qui, par ailleurs, a men� � la catastrophe et a montr� bien ses limites avec tous les soucis �conomiques que conna�t le Vieux-Continent. C�est sur cette base que le conf�rencier invitera l�Alg�rie qu�il gratifiera, au passage, de bons points comme il ne l�a jamais fait auparavant, � bien n�gocier son entr�e � l�OMC mais aussi dans ses n�gociations avec l�UE autour du d�mant�lement tarifaire, sur la base de ses atouts et de ses points faibles. A l�appui de son constat dont il distingue nettement notre pays des autres en proie � des turbulences, le lancement de nombreux projets touchant � la fois � l�infrastructure de base, le d�veloppement rural et les �nergies renouvelables. Mais il ne se privera pas de d�livrer quelques conseils en mettant l�accent sur la n�cessit� de prioriser l��ducation et la formation � m�me de produire des innovateurs qui auront � encadrer et � mener � bon port le processus d�investissement. Reifers estime indispensable pour le pays d�arr�ter l�h�morragie qui caract�rise son �lite, contrainte � l�exil du fait d�un environnement non propice � son �panouissement.