La finance islamique a fait preuve d'une certaine résilience de la crise financière mondiale qui secoue et la finance et l'économie réelle. C'est le point de vue de Hamza Bouaziz, cadre au Fonds monétaire international (FMI). Il s'exprimait hier lors d'une rencontre sur la finance islamique organisée par le Forum algérien de la finance islamique tenue à l'hôtel Sheraton d'Alger. Hamza Bouaziz a fait à cette occasion un long exposé sur la finance islamique en mettant en relief le fait qu'il y a de nettes différences entre les banques islamiques et celles conventionnelles. Et d'expliquer que si les premières n'ont pas été fortement affectées par cette crise financière mondiale, c'est parce qu'elles ne développent pas la «titrisaion». C'est, a-t-il dit, le fait de pouvoir titriser qui a gonflé la masse monétaire à l'échelle mondiale et, du coup, provoquer cette crise dont tout le monde parle. Les institutions financières islamiques n'ont pas été touchées, car elles n'accordent pas de prêts à taux d'intérêts titrisés, a-t-il insisté. Reste toutefois que cette protection dont elles font preuve est limitée, du fait que ces banques sont connectées à l'économie réelle, fait savoir Hamza Bouaziz. Expliqué autrement, les banques islamiques sont concernées par cette crise mais de manière différente. Le conférencier avance par ailleurs que ces institutions se développent et pèsent en volume, mille milliards de dollars, à l'échelle mondiale. Mais tout n'est pas osé pour elles, parce que, arrivées à certains niveaux de développement, elles ne parviennent pas à gérer leurs actifs, souligne, le communiquant. Et d'ajouter que les banques conventionnelles peuvent prendre ce qu'elles estiment intéressant dans les banques islamiques. Dans la finance islamique, il n'y a pas que la banque, les assurances y ont été également développées. Un représentant de Salma, une filiale d'un groupe émirati, spécialisé dans la banque et les assurances, basé à Dubai, était de la réunion sus-évoquée. Il a fait une longue communication sur le sujet, déclarant qu'il a fallu un travail de longue haleine pour pouvoir faire accepter, en Algérie, certaines notions liées à la finance islamique dans son segment assurance. Il a ainsi mis en exergue ce que l'on appelle le takaful, une forme d'assurance participative à travers une coopération mutuelle où les primes doivent être reversées sous forme de donations. Y. S.