Le groupe Lafarge a publi� cette semaine ses r�sultats pour l�ann�e 2011, avec une nette influence de la situation en Gr�ce et une nouvelle politique d�aust�rit� qui va certainement se r�percuter sur d�autres filiales. Lafarge Alg�rie subira de toute �vidence la politique de compensation d�cid�e par le groupe. Le r�sultat de l�exercice a recul� de 9% par rapport � l�ann�e 2010 et s��tablit � 2,2 milliards d�euros. Malgr� une hausse du chiffre d�affaires de 3% passant de 14,8 � 15,3 milliards d�euros, le r�sultat net par action a recul� de 28%. Cette d�gradation des r�sultats du leader mondial du ciment s�explique par la forte hausse des co�ts des mati�res premi�res et de l��nergie ainsi que des charges exceptionnelles enregistr�es sur la Gr�ce. Dans son bilan annuel, le groupe Lafarge s�est assign� un douloureux objectif, consistant � r�duire de 400 millions d�euros ses co�ts avec la fusion de toutes ses activit�s (pl�tre, b�ton, granulats et ciment) pour ne former qu�une seule activit� au niveau de chaque pays. Cela suppose des suppressions d�emplois et d�autres charges li�es � la gestion. Dans le volumineux bilan, Lafarge �voque sa filiale alg�rienne en termes tr�s �logieux : �En Alg�rie, le dynamisme du march�, l'am�lioration de la performance industrielle et les hausses de prix dues au lancement de nouveaux produits nous ont permis d'accro�tre de fa�on significative notre chiffre d�affaires domestique de 24 %�, conclut-on. N�anmoins, il s�agit du seul chiffre significatif concernant l�Alg�rie. Une source cr�dible a affirm�, hier, que Lafarge Alg�rie a contribu� � hauteur de 12% au r�sultat du groupe, suite � une ann�e exceptionnelle qui a port� le r�sultat d�exploitation de la filiale alg�rienne � plus de 208 millions en augmentation de 29 % par rapport � l�ann�e pr�c�dente. Ces r�sultats exceptionnels s�expliquent par la hausse de 12 % des volumes de ciment vendu et la forte croissance enregistr�e par sa filiale de b�ton pr�t � l�emploi. Il a �t� ouvert plus de 15 centrales durant l�ann�e 2011 � travers tout le territoire national. Pourtant, cette bonne sant� de Lafarge Alg�rie n��pargne pas la filiale du plan d�aust�rit� impos� par le groupe qui a d�cid� d��conomiser la bagatelle somme de 400 millions d�euros. La r�organisation des unit�s a eu pour effet de regrouper toutes ses activit�s sous un seul directeur g�n�ral pour Lafarge Alg�rie et la mise en place d�une �quipe de direction, constitu�e en majorit� d�expatri�s qui commencent � menacer les cadres dirigeants alg�riens. L�inqui�tude au sein de l�entreprise est devenue publique et la contestation risque de freiner certaines activit�s. Avec d�j� le blocage du titre minier, le dernier email du directeur g�n�ral de Lafarge Alg�rie � et surtout les propos qu�il colportait � l��gard des responsables alg�riens � risque d�empoisonner davantage les relations de l�entreprise avec l�administration et le partenaire social. Les relations avec l�ANPM (l�Agence nationale du patrimoine minier) ne manqueront pas de conna�tre de nouvelles tensions et le partenariat avec le groupe GICA (groupe des cimenteries) est d�sormais menac�.