Débat intéressant lancé la semaine dernière par Lafarge en marge de «Batimatec 2010» autour de «l'évolution des technologies du béton». Un aréopage d'experts et de chefs d'entreprises y étaient présent. Les responsables de la société française ont parlé béton, mettant en relief les caractéristiques des différents produits et matériaux (béton) estampillés, Lafarge les vantant. Il en a ainsi été pour l'Agilia, un béton autoplaçant au remplissage de tous types de murs pré-coffrés, de tous types de blocs à bancher, pour des bâtiments de logements, de bureaux, tertiaires ou industriels… Ce matériau a ceci de spécifique qu'il permet la suppression de la vibration, l'amélioration de la durabilité…«Il est obtenu sans les effets néfastes de l'ajout d'eau», note un des responsables de Lafarge. Cependant, un détail de taille, les composants des bétons Agilia sont «confidentiels» et «ne peuvent être communiqués», fait-il remarquer. Les bétons, objet de débat, sont le fruit de plusieurs années de recherche et utilisés dans le parasismique. Autre produit, le «Chronolia», une variante du béton prêt à l'emploi. C'est du BPE, fluide à durcissement rapide, de nature à permettre un décoffrage très accéléré de tout élément de construction. Lafarge occupe une bonne place à l'échelle mondiale dans le segment béton, dans une industrie à forte consommation. La preuve par les chiffres : sept milliards de mètres cubes de béton sont consommés dans le monde. Lafarge demeure le leader mondial dans les matériaux de construction, notamment en matière de production de ciment. Le groupe français dispose de points de chute dans soixante quinze pays et emploie 84 000 personnes. Il fait du chiffre. En 2009, il a dégagé un chiffre d'affaires établi à dix-neuf milliards d'euros. En Algérie, la société française après avoir racheté l'Algerian Cement Company (ACC), une filiale du groupe égyptien Orascom, affiche ses ambitions, entend étendre ses activités et les développer davantage. Dans le créneau du béton, l'objectif de développement semble être à portée de grue, les besoins en béton du marché se situant autour de douze millions de mètres cubes alors que la production que réalise aujourd'hui Lafarge est estimée à un million de mètres cubes dont plus de soixante-dix pour cent sont destinés aux gros chantiers BTP, le reste couvrant les besoins de particuliers et autres. Le groupe est présent dans tous les projets de l'Etat, normal dans un pays en chantier : constructions de logements, de bureaux, d'hôpitaux, de routes, de ponts, d'aéroports et d'autres infrastructures de base. Le béton est élaboré dans une centrale à béton puis transporté jusqu'au chantier. Lafarge projette d'augmenter le nombre de centrales destinées aux entreprises et de le porter à une trentaine en 2013, l'idée étant d'«asseoir un bonmaillage», promettent les responsables du groupe français. Y. S.