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L'ENTRETIEN DE LA SEMAINE
�Il faut briser le tabou de croire aujourd�hui que l�hypocondrie rel�ve de la psychiatrie�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 02 - 2012


Entretien r�alis� par Noureddine Guergour
Selon les sp�cialistes, la prise en charge adopt�e par certains m�decins g�n�ralistes aboutit � une impasse si elle oublie de traiter le fond du probl�me comme la n�vrose d'angoisse, dont souffre une bonne proportion d'hypocondriaques. Pour plus d�informations, Mme Ali Khodja, psychologue clinicienne � l�Unit� de d�pistage et de suivi (UDS) Mahmoud-Ben- Mahmoud de Guelma, nous apporte son �clairage sur cette pathologie.
Le Soir d�Alg�rie : Vous d�noncez donc la conduite � tenir de l�hypocondrie. Que voulez-vous dire par l� ?
N. S. : Nous assistons aujourd�hui � la banalisation de ce probl�me de sant� qui ne cesse de prendre de l�ampleur. Sa prise en charge actuelle tend � qualifier les hypocondriaques de sujets vuln�rables, qui deviennent malheureusement cibles de soins anarchiques, notamment de placebo (prescription volontaire d�un produit inactif pour des consid�rations psychologiques), qui colmate, mais ne r�gle pas le probl�me. Je veux dire que la mise en place d�un programme de d�pistage des souffrances qu�endurent les hypocondriaques s�impose, avec notamment la cr�ation de cellules d��coute.
La qualit� de la prise en charge serait-elle le c�ur du probl�me ?
Tout � fait ! D�ailleurs, je d�plore l�attitude de l�entourage de ces malades et de certains m�decins de famille qui, pour une raison ou une autre, h�sitent � orienter ces patients vers des psychologues. Il faut briser le tabou de croire aujourd�hui que l�hypocondrie rel�ve de la psychiatrie. La prise en charge ne peut plus se faire sans un d�veloppement important avec une �troite collaboration entre les professionnels de la sant� et l�entourage des malades.
Quels conseils donneriez-vous aux hypocondriaques ? Je dirai avant cela que les d�bats sur une conduite � tenir efficace s�imposent. L�on doit admettre qu�il existe des points de vue diff�rents entre les praticiens, mais aussi entre les familles des malades. Je tiens � pr�ciser que les hypocondriaques ne peuvent pas sortir de cette situation, sans une prise en charge psychologique ad�quate. Il faut aussi �viter d�en parler � n'importe qui, puis, en d�sespoir de cause, recourir aux sp�cialistes. Enfin, on doit promouvoir l��ducation pour la sant� au sein de la famille, surtout la prophylaxie mentale chez les enfants.
Des sp�cialistes en parlent
C�est une douleur morale qui s'exprime en termes de pathologie organique et conduit le patient � l'exercice d'une relation ambigu� avec le m�decin, sollicit� et rejet� par un malade qui d�tient seul le secret de son mal et le savoir de son rem�de. Le sujet se donne � percevoir comme malade imaginaire, et prof�re � l'�gard de ses proches un discours sans r�ponse qui, obligatoirement, les engage dans une relation sado-masochiste de mise en question du corps. Cette d�finition doit �tre compl�t�e par un �l�ment central de l'hypocondrie qui la diff�rencie par exemple des formes n�vrotiques, hyst�rie de conversion ou �trouble somatoforme� dans l'approche DSM ou CIM : le patient a une tendance maladive � en d�terminer les causes (Jules Cotard).
Crit�res diagnostiques
Dans l'approche clinique psychodynamique, on distingue une hypocondrie �n�vrotique� o� il est question des inqui�tudes quant � la sant� somatique d'une hypocondrie �psychotique � o� il ne s'agit pas simplement d'inqui�tudes mais de certitudes quant � la pr�sence d'une maladie. C�est une pr�occupation centr�e sur la crainte ou l'id�e d'�tre atteint d'une maladie grave, fond�e sur l'interpr�tation erron�e par le sujet de sympt�mes physiques. Pr�occupation qui persiste malgr� un bilan m�dical appropri� et rassurant. Croyance expos�e dans le crit�re A qui ne rev�t pas une intensit� d�lirante (comme dans le trouble d�lirant, type somatique) et ne se limite pas � une pr�occupation centr�e sur l'apparence (comme dans le trouble peur d'une dysmorphie corporelle). Pr�occupation qui est � l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une alt�ration du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants. La dur�e de la perturbation est d'au moins 6 mois. Une pr�occupation qui n'est pas mieux expliqu�e par une anxi�t� g�n�ralis�e, un trouble obsessionnel- compulsif, un trouble panique, un �pisode d�pressif majeur, une angoisse de s�paration ou un autre trouble somatoforme. Le sujet hypocondriaque vit dans la crainte ou l'id�e d��tre atteint d'une maladie grave. Il est persuad� de poss�der des signes ou sympt�mes soi-disant ind�tectables par les m�decins. La pr�occupation peut concerner soit certaines fonctions corporelles comme le rythme cardiaque, la transpiration, le transit digestif, soit des perturbations physiques mineures comme une petite plaie ou une toux occasionnelle, soit des sensations physiques vagues et ambig�es (le c�ur fatigu�, les veines douloureuses). Il attribue ces signes ou sympt�mes � la maladie qu�il soup�onne et s'inqui�te de sa signification. Cette maladie est classiquement consid�r�e comme une affection de l�adulte, bien qu�elle puisse appara�tre chez l'adolescent. Chez l�un comme chez l�autre, des inqui�tudes et des plaintes douloureuses sont exprim�es, les visites chez le m�decin sont tr�s fr�quentes, ainsi que des examens m�dicaux approfondis. Malgr� les r�sultats toujours n�gatifs, certains malades vont parfois jusqu�� r�clamer une intervention chirurgicale pour r�parer un d�faut qu�ils attribuent � une partie de leur corps. Leur conviction est redoutable et leur certitude est difficile � �branler.
Il existe trois formes d�hypocondrie
La premi�re est la forme n�vrotique. Dans ce cas, le malade est conscient de sa maladie. Il pr�sente g�n�ralement une asth�nie, des angoisses � propos de telle ou telle affection (par exemple un cancer ou une tumeur). Ce sont des crises d�angoisse dans lesquelles il ressent le besoin de voir d�urgence un m�decin, ces crises peuvent �tre fr�quentes. La deuxi�me est la forme d�mentielle qui se caract�rise par une d�t�rioration de l�individu avec s�nilit� et ralentissement psychomoteur. La derni�re est la forme psychotique. La conviction est alors in�branlable, prenant la forme d'une id�e d�lirante, le sujet n'a pas conscience du trouble. Il souffre d�hallucinations qui peuvent aboutir � de v�ritables d�lires du sch�ma corporel associ�s � des images de mort ou de possession par des animaux ou des d�mons, des sensations d�amputation partielle ou totale des organes.


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