Liberté : Comment réagissent les patients à l'annonce de la nouvelle de la maladie ? Mme Berbara : Ils réagissent par un état d'inhibition avec une névrose post-traumatique, qui survient au détour d'un traumatisme physique (insuffisance rénale). Cette névrose comporte un ensemble de manifestations psychologiques, telles que l'hypocondrie, l'hystérie, l'angoisse, l'anxiété, l'agressivité ainsi que des troubles neuro-végétatifs. Un état dépressif ou la mal acceptation de la maladie compliquent-ils le processus thérapeutique ? ll L'état dépressif complique le processus thérapeutique. Il peut se prolonger par déséquilibre névrotique qui provoque des manifestations psychosomatiques. D'après votre expérience, comment vive-t-on avec la dépendance à l'hémodialyse pour les cas chroniques ? Le patient dialysé se sent agressé en permanence par l'enchaînement des événements, c'est-à-dire ponction, examens, fistules, bilans biologiques… On constate aussi chez lui des manifestations névrotiques qui sont la traduction de la douleur morale du mal-vivre et du traumatisme actuel. L'évolution de cet état névrotique se systématise en phobie, conversion hystérique, charge anxieuse avec angoisse permanente, lesquelles s'expriment par des atteintes somatiques. Que préconisez-vous, en votre qualité de psychologue, pour une meilleure prise en charge des patients ? La prise en charge psychologique du patient commence à l'annonce de la nouvelle de la maladie jusqu'à l'hémodialyse ou projet de greffe rénale s'il y a lieu. On commence par des entretiens de soutien. Ensuite, on entame la thérapie cognitive pour la correction des connaissances et des jugements du malade sur la pathologie. En cas de greffe rénale, on prépare le malade pour cet acte chirurgical et le postopératoire. S. H.