Zohra Drif-Bitat, pour qui �l�Alg�rie et la France ne partagent plus le m�me destin�, cinquante ans apr�s l�ind�pendance, plaide, d�sormais, pour que la binationalit� alg�rofran�aise soit l�exception, invitant nos compatriotes � choisir, et qu�il n�est plus question d�avoir un c�ur qui bat par-ci et un autre par-l�. M. Kebci - Alger (Le Soir) - A l�appui de sa profession de foi dont elle a fait part ce mardi � l�occasion d�une rencontre initi�e par l�association Macha�l Echahid sur l�ex�cutif provisoire, la vice-pr�sidente du S�nat, qui prend soin de mentionner que cette proc�dure est l�gale et contenue dans les accords d�Evian qui ont scell� le cessez-le-feu, affirme qu�elle a fait et fait encore mal au pays et profite plus � l�ancien colonisateur. Et � l�oratrice, qui consid�re le 19 mars comme la date fondatrice de l�Etat national, d�inviter l�assistance, majoritairement compos�e de coll�giens et de lyc�ens, � s�int�resser � l�histoire du pays, consid�rant que �l�on ne peut construire l�avenir sans tenir compte du pass�. Un pass� que l�ancienne puissance coloniale tente de travestir � travers la distillation de contrev�rit�s historiques qui ont, regrettera-t-elle, pignon sur rue et notamment chez les jeunes g�n�rations. Entre autres de ces �monstruosit�s historiques�, celle qui consiste � penser que �de Gaulle nous a offert l�ind�pendance�, ou encore cette assertion pr�t�e au m�me ex-pr�sident fran�ais : �Nous vous donnons rendez-vous dans 30 ans.� La veuve de l�ancien pr�sident de l�APN s�inscrira en faux contre ces �inepties�, affirmant que de Gaulle a �t� contraint sous les coups de boutoir de nos valeureux combattants � s�asseoir autour de la table des n�gociations et � c�der au final. Elle en voudra pour preuve le fait que les op�rations les plus meurtri�res des forces coloniales n�ont �t� men�es qu�une fois de Gaulle au pouvoir d�s 1958. Ce m�me de Gaulle qui, dira-telle encore, en 1945, alors qu�il �tait chef du gouvernement, n�a pas h�sit� � massacrer pas moins de 45 000 Alg�riens comme �cadeau� offert pour leur engagement dans la guerre contre l�ogre allemand. Quant au rendez-vous dans 30 ans donn� par de Gaulle aux Alg�riens, la vice-pr�sidente du S�nat estime que, et ind�pendamment des insuffisances enregistr�es, beaucoup d�efforts ont �t� consentis depuis l�ind�pendance, citant l�exemple de l��ducation. Elle tiendra � relativiser les choses, relevant que 50 ans d�ind�pendance est peu pour un pays comme le n�tre en comparaison avec la France qui a des traditions institutionnelles plusieurs fois centenaires. Concernant l�ex�cutif provisoire, objet de la rencontre, aussi bien Mohamed Bousmaha, ancien officier de la Wilaya IV, et Mohamed Abbas, professeur, se sont content�s de mentionner les missions de cette entit� transitoire conform�ment � ce qui �tait convenu dans les accords d�Evian. Une entit� pr�sid�e par Abderrahmane Far�s et comprenant Chawki Mostefa� comme d�l�gu� aux affaires g�n�rales, Bela�d Abdessalam aux affaires �conomiques, Abderrezak Chentouf, d�l�gu� aux affaires administratives, Boumediene Hamidou, d�l�gu� aux affaires sociales, Mohamed Benteftifa d�l�gu� aux postes. Ceci du c�t� FLN, alors que l�administration coloniale y �tait repr�sent�e par Roger Roth comme vicepr�sident, M'hamed Cheikh � l'agriculture, Jean Mannoni aux affaires financi�res, Abdelkader El Hassar, d�l�gu� � l'ordre public, Charles Koenig aux travaux publics et, enfin, Cheikh Hadj Brahim Bayoud aux affaires culturelles, avec comme secr�taire g�n�ral Sa�d Hocine. Elle avait pour mission d�assurer les affaires publiques en Alg�rie durant la p�riode transitoire entre le cessez-le-feu suite aux accords d'Evian du 19 mars 1962 et la proclamation de la R�publique alg�rienne d�mocratique et populaire le 25 septembre 1962, suite � l��lection de l�Assembl�e constituante, avec comme phase charni�re l�organisation du r�f�rendum d�autod�termination. Un mandat qui n�a pas �t� de tout repos pour l��quipe de Abderrahmane Far�s surtout qu�il se devait d�assurer l�ordre chose pas tr�s �vidente, comme le r�v�leront les deux intervenants. Il fallait n�gocier la paix avec l�OAS qui avait engag� une v�ritable politique de la terre br�l�e et venir � bout des fameuses forces locales que l�ennemi avait mises sur pied pour contrecarrer le processus d�ind�pendance qui avan�ait laborieusement. Le duo infirmera les assertions colport�es par l�administration coloniale quant � une pr�tendue purge op�r�e au sein des harkis, mettant cela sur le compte de simples r�glements de comptes ayant touch� � peine 1 200 collaborateurs. Vengeance dans laquelle aussi bien le GPRA que l�ex�cutif provisoire n�avaient aucune responsabilit�, Abderrahmane Far�s ayant appel� � la paix dans un discours t�l�vis�.