Ahmed Ouyahia ne m�che pas ses mots. Il parle ouvertement de �desseins qui se trament contre le pays� pour en faire un autre terrain de pr�tendues �r�volutions�, � la mode depuis d�but 2011 dans le monde arabe. Le patron de l�ex�cutif d�signe m�me les parties concern�es : �Une superpuissance� et �ceux qui se la coulent douce � Doha, Londres et Gen�ve�, c'est-�-dire les islamistes. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans une intervention fleuve, prononc�e jeudi � l�occasion de la cl�ture de la conf�rence nationale pour la jeunesse organis�e par son parti, le Rassemblement national d�mocratique, le Premier ministre dira clairement �qu�une superpuissance mondiale accorde, aujourd�hui, un int�r�t accru � la jeunesse alg�rienne et annonce ouvertement son intention de former les jeunes sur les moyens de se mobiliser pour faire entendre leur voix aupr�s de leur r�gime et pour qu�ils puissent contribuer � l�instauration de la d�mocratie�. Ceci, �alors m�me qu�elle rejette toutes les demandes de visas touristiques � des centaines de milliers d�autres jeunes alg�riens. Mais d�o� vient donc cet amour subit pour la jeunesse alg�rienne ?�. Pour Ouyahia, il ne fait aucun doute : �Tout ce qui int�resse ces gens-l�, c�est de former nos jeunes � des printemps de r�volutions color�es par certains ateliers europ�ens � ! Et pour �viter un sc�nario � la libyenne, � la tunisienne ou � l��gyptienne, Ouyahia appelle les jeunes Alg�riens � la vigilance. Le patron du RND insiste particuli�rement sur le retour inqui�tant du �discours populiste et nihiliste depuis deux ans dans le pays. C�est ce m�me discours qui pr�valait dans les ann�es 1990 1991. C��tait ce m�me climat qui r�gnait � l��poque. Une situation chaotique qui nous a men�s aux ann�es du terrorisme �. Des ann�es durant lesquelles l�Alg�rie a perdu �y compris de jeunes �gar�s, entra�n�s vers la mort sans savoir pourquoi ils devaient mourir. Mais nous, nous savons qui les a entra�n�s dans les rangs du terrorisme. C�est bien entendu le groupe qui s��gosille aujourd�hui dans les tribunes de Doha, Londres ou Gen�ve et appelle au retour de la r�volution�. Pour Ouyahia, le monde arabe vit, aujourd�hui, une situation de confusion et de d�sordre semblable � celle de mai 1968 en Europe. Et �analyser ce qui se passe aujourd�hui dans le monde arabe demande du temps�. Mais il reste confiant quant � la capacit� �du peuple alg�rien de prot�ger son pays comme il a eu � le faire contre Sant�Egidio en temps de crise lorsque le pays vivait sous embargo. Oui, le peuple alg�rien avait vaincu Sant�Egidio les pieds nus et le ventre creux. Il n�avait utilis� pour cela ni blind�s, ni argent�. Pour le premier responsable du gouvernement, il est hors de question de c�der � la tentation du discours d�magogique et nihiliste, celui l� m�me qui avait occasionn� des d�g�ts au sein de l��lectorat dont la forte abstention avait permis la victoire du FIS avec toutes les cons�quences que l�on conna�t. Aussi, appelle- t-il les membres de son parti, le RND, � mener campagne pour les prochaines l�gislatives �la t�te haute ! Il faut �tre fier de notre bilan, du bilan du gouvernement auquel nous avons particip�. Ouyahia dit tout assumer �contrairement � certains�, entendre le MSP de Bouguerra Soltani. �Je rappelle � certains qui nous parlent de la corruption aujourd�hui, que les mesures les plus s�v�res contre ce ph�nom�ne ont �t� prises sous ce gouvernement. Je leur rappelle aussi qu�ils avaient vot� contre tous les textes de loi portant lutte contre la corruption au niveau de l�Assembl�e.� Ouyahia, qui prend le plus grand soin depuis quelque temps d��pargner le FLN de Abdelaziz Belkhadem, est ainsi le deuxi�me haut responsable du pays, apr�s Bouteflika en personne, � parler ouvertement du danger r�el d�une ing�rence �trang�re qui guette le pays. �Appelons les choses par leur nom : le monde arabe vit une v�ritable temp�te ! Dites aux jeunes Alg�riens, interpellera-t-il solennellement son auditoire, que l�Alg�rie est � la crois�e des chemins.� Il faut dire que le Premier ministre dispose de tous les rapports faisant �tat, en l�occurrence, de fr�quentes visites de leaders islamistes chez des ambassades bien pr�cises � Alger.