Une autre alternative � la d�pendance des hydrocarbures, la gestion actuelle des affaires �conomiques, voire les errements de la conduite gouvernementale, est possible. Le Forum des chefs d�entreprises en est persuad�, d�voilant en ce sens une cinquantaine de propositions li�es � la diversification, la r�organisation et la r�gulation autre de l��conomie nationale. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Mettre en �uvre une nouvelle �conomie moins d�pendante des hydrocarbures et porteuse d'un nouveau pacte de croissance est une n�cessit�, une urgence. Le Forum des chefs d�entreprises (FCE) en est pleinement convaincu. Et c�est cette urgence qui a marqu� les travaux du symposium que le FCE a organis� mercredi et jeudi derniers � l�h�tel El Aurassi. L�occasion pour l�association patronale, dans le contexte de la c�l�bration du cinquantenaire de l�ind�pendance nationale, de dresser un �tat des lieux mitig� sur les politiques �conomiques men�es jusque-l� mais aussi d�avertir sur l�urgence de penser et g�rer autrement, d�autant que la rente p�troli�re est �ph�m�re. En ce sens, le pr�sident du FCE, pr�nant �une d�marche nouvelle� qui valorise l�entreprise, se r�f�re � des objectifs �clairs� et permettant de g�n�rer des taux plus �lev�s de croissance de la richesse nationale et de combattre la pr�carit� ambiante, a pr�sent�, jeudi dernier, une cinquantaine de propositions visant la diversification, la r�organisation et une r�gulation autre de l��conomie nationale. Ces propositions sont d�clin�es en quatre cat�gories : relance et soutien de l�investissement, r�duction progressive du champ de l�informel, simplification de l�environnement de l�entreprise et am�lioration du climat des affaires et organisation de l��conomique et d�ordre institutionnel. La premi�re cat�gorie compte une vingtaine de mesures dont celle qui, attendue de la part du FCE au demeurant, a trait � la r�gle 49/51 que l�association sugg�re d��abandonner� tout en �d�finissant les branches ou les fili�res consid�r�es comme strat�giques o� la partie alg�rienne est obligatoirement majoritaire comme l��nergie, les hydrocarbures, l�eau, les banques, les assurances, les TIC, les transports��. Egalement, le Forum propose de �r�tablir la libert� totale de l�acte d�investir : l�investissement est libre et n�est soumis � aucune autorisation ou agr�ment�, lancer une politique de champions �conomiques, �ouvrir de mani�re effective aux investisseurs priv�s nationaux l�ensemble des secteurs d�activit� et �r�server aux entrepreneurs nationaux les march�s publics dont le montant n�exc�de pas les 30 millions de dinars pour les services, 150 millions de dinars pour les fournitures et 200 millions de dinars pour les travaux �. Par ailleurs, le FCE propose de �remplacer le soutien des prix des produits de large consommation par l�instauration d�un compl�ment de revenus au b�n�fice des couches de population � faible revenu� et d��encourager le retour des populations rurales qui ont fui leurs lieux d�habitation du fait du terrorisme, en portant l�aide accord�e par les pouvoirs publics � un million de dinars par famille�. En vue de r�duire progressivement l�informel, le FCE propose cinq mesures dont �une amnistie fiscale� qui �ne concerne pas les liquidit�s dont l�origine est douteuse�. De fait, le Forum propose de �taxer � hauteur de 10% les montants d�clar�s au fisc puis d�pos�s dans les banques�. Concernant la simplification de l�environnement de l�entreprise et l�am�lioration du climat des affaires, parmi les onze mesures formul�es, l�on rel�ve celle de �changer la valeur faciale de la monnaie : 1DA nouveau = 100 DA anciens�, pour appr�cier mieux la monnaie, et de �moderniser le r�gime des changes�. Comme l�association appelle � �revoir le syst�me appliqu� � l�imp�t sur les b�n�fices en supprimant la double imposition en mati�re d�IBS et d�IRG qui frappe les b�n�fices distribu�s ; le paiement de l�IBS doit �tre lib�ratoire�. Par ailleurs, il est propos� de ramener �� 5 % le taux d�imposition sur les b�n�fices r�investis�. D�autre part, quatorze mesures sont propos�es en vue de r�organiser et r�guler autrement l��conomie nationale. Ainsi, le FCE propose tant de �cr�er un minist�re de l�Economie� regroupant les Finances, le Commerce et l�Industrie, de �revenir au weekend universel� et de �d�p�naliser dans les faits les actes et fautes de gestion dans les entreprises publiques�. Mais aussi d��instituer et mettre en place un m�diateur national� et de �mettre en place de mani�re syst�matique, des deadlines pour les principaux documents et/ou autorisations d�livr�es par les administrations et les banques�. In�dites pour certaines, assez g�n�rales pour d�autres, ces 50 propositions alternatives susciteront certainement la r�flexion, le d�bat. Et ce, dans la mesure o� elles divergent des choix actuels, en appellent � la r�activit� et l�appropriation par tous les acteurs concern�s, tant institutionnels que ceux, fondamentalement, de l�establishment entrepreneurial, et n�cessitent une application imm�diate ou sur le moyen et long terme. Et d�autant que cette feuille de route que le FCE trace pourra �tre enrichie, affin�e ou r�vis�e, dans le contexte pr��lectoral actuel et dans la mesure o� l�association compte questionner les partis politiques comp�titeurs au scrutin du 10 mai prochain sur leurs programmes �conomiques.