L�Etat reste encore impuissant en mati�re de r�gulation des march�s de gros, sans r�el pouvoir coercitif sur les op�rateurs. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Certes, le minist�re du Commerce active en termes de modernisation, r�organisation et encadrement juridique des infrastructures commerciales notamment de gros. C�est ce que le directeur g�n�ral de la r�gulation, organisation des activit�s et r�glementation au d�partement de Mustapha Benbada, a explicit� hier aux repr�sentants de m�dias. Outre la r�habilitation de 11 march�s de gros sur 32 programm�s � l�horion 2014, Abdelaziz A�t-Abderrahmane a indiqu� que la soci�t� publique Magros, charg�e notamment de la gestion et de la r�alisation de nouvelles infrastructures devrait �tre op�rationnelle � terme. L�occasion �galement pour ce responsable au minist�re du Commerce de pr�senter un d�cret ex�cutif, en attente de publication au Journal officiel et de vulgarisation. R�parti en 54 articles, ce d�cret fixe les conditions et les modalit�s d�implantation et d�organisation des espaces commerciaux et d�exercice de certaines activit�s. Ainsi, il comporte des dispositions relatives notamment � la cr�ation de grandes surfaces commerciales (super et hypermarch�s) ainsi qu�� la promotion de l�investissement priv� sous certaines conditions. Sous-tendu par une logique d�assainissement, ce texte, en fait, codifie clairement les conditions de cr�ation et gestion des infrastructures et des circuits de distribution notamment ceux de gros. N�anmoins, et dans la mesure o� elles ne concernent pas les infrastructures actuelles, les dispositions dudit texte risquent d��tre inapplicables, voire sans effet coercitif sur les op�rateurs de gros. M�me si le DG de la r�gulation affirme la volont� de l�Etat de r�guler, voire de �contrer� toute pression, l�action de l�Etat reste n�anmoins confin�e � la simple t�che de �sensibiliser �. En effet, l�Etat �ne peut obliger � les grossistes, notamment ceux activant dans l�informel et m�me ceux l�gaux, de �rejoindre� les nouveaux march�s de gros comme celui r�alis� r�cemment � El Harrach. Et d�autant que l�action du minist�re du Commerce ne concerne que la r�glementation, au-del� des pr�rogatives de contr�le et de r�pression d�volues � d�autres directions, rel�ve ce responsable qui appelle � mieux �situer les responsabilit�s�. Et cela dans le contexte o� le conseil national de la concurrence, une autorit� habilit�e � sanctionner, n�est pas encore install�, ce que M. A�t- Abderrahmane escompte pour juin 2012, et que la pratique concurrentielle demande � �tre davantage consolid�e. En d�autres termes, la capacit� de l�Etat � juguler l�informel, 765 march�s illicites et plus de 61 000 op�rateurs �informel� �tant recens�s, restant encore probl�matique, l�anarchie qui caract�rise actuellement les march�s de gros, l�gaux ou non, risque de perdurer ad eternam. C. B.FRUITS ET L�GULMES Prix exorbitants, justifications diverses Sur les �tals des march�s alg�rois, de grandes quantit�s de l�gumes sont dispos�es. Seuls les prix, en continuelle hausse depuis quelques semaines, dissuadent les clients. Alors que les marchands �voquent la sp�culation des �vendeurs interm�diaires�, le minist�re de l�Agriculture, quant � lui, parle de p�riode de soudure. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Hier au march� T�nache de Belouizdad, � Alger, les haricots verts �taient propos�s � 400 DA le kilo, les petits pois � 120 DA, la courgette � 120 DA et la laitue � 100 DA. La pomme de terre vendue entre 85 et 95 DA et la tomate entre 75 et 85 DA. Outr�e par les prix affich�s, Sakina, une habitu�e de ce march�, s�emporte : �Les petites bourses n�arrivent plus � manger � leur faim. A 85 DA le kilogramme, la pomme de terre est d�sormais consid�r�e comme de la viande, vu sa chert�. Ma maigre retraite me suffit � peine � r�gler mes factures d�eau et d��lectricit�.� Devant un �tal de l�gumes, une femme �g�e, visiblement d��ue par la qualit� des tomates et de la pomme de terre que le marchand venait de lui servir, peste : �On est dans un pays de richesse et on mange des d�chets � des prix exorbitants.�Comme pour se justifier, le vendeur tente de lui expliquer : �La tomate est ch�re et moins belle car elle provient des cultures sous serres. Celle de Biskra a �t� �puis�e.� Outre la tomate, plusieurs l�gumes dits hors saison sont inaccessibles tels que la courgette, les poivrons et les piments. A l�exemple des haricots verts dont le prix frise les 400 DA. Quant � la pomme de terre, le marchand impute son prix �lev� aux intemp�ries du mois de f�vrier dernier. �Provenant de Mostaganem, d�El Oued et de Chlef, la pomme de terre a connu une baisse de disponibilit� apr�s la vague de froid de f�vrier. Seule celle d�El Oued a �t� �pargn�e par la neige�, pr�cisera-t-il. Il souligne �galement la sp�culation des interm�diaires entre les agriculteurs et les mandataires. �Souvent, ces produits passent par trois ou quatre mains avant d�arriver au march� de gros�, dit-il. Au minist�re de l�Agriculture, on �carte toute p�nurie ou manque de production des l�gumes. Cette flamb�e des prix �est exclusive aux l�gumes hors saison, cultiv�s souvent sous serres�, explique-t-on. Quant � la pomme de terre, la tutelle affirme que le tubercule est disponible certes, mais un dysfonctionnement a �t� enregistr� depuis quelques semaines. Et d�expliquer : �Suite aux intemp�ries du mois de f�vrier dernier, la r�colte de la pomme de terre a �t� perturb�e causant ainsi un d�r�glement dans sa disponibilit� sur le march�.� Tout en �tant en pleine p�riode de soudure, comprise entre f�vrier et le d�but de mai, les r�coltes de la pomme de terre sont actuellement �importantes�, assure le minist�re de l�Agriculture. �Avec cette r�colte, le prix du tubercule ne doit pas d�passer les 50 � 55 DA le kilo. Un prix qui doit baisser davantage avec la fin de la p�riode de soudure�, souligne-t-on. La diff�rence constat�e sur le march� rel�ve de la �sp�culation�, ajoute encore la m�me source. Par ailleurs, le minist�re de l�Agriculture rappelle que l�Alg�rie n�a pas import� de pomme de terre depuis plus de 4 ann�es. �Gr�ce � son organisation, cette fili�re a fait ses preuves par sa production. D�ailleurs, la r�colte a atteint 3,8 millions de tonnes de pomme de terre en 2011 alors que l�objectif fix� pour 2014 est de 4 millions de tonnes�, pr�cise-t-on encore.