L'Afrique de l'Ouest a lanc� jeudi un ultimatum de 72 heures � la junte au pouvoir au Mali depuis le 22 mars, brandissant la menace d'un embargo diplomatique et financier faute d'un retour � l'ordre constitutionnel apr�s la chute du pr�sident Amadou Toumani Tour�. Le m�me jour, la r�bellion touareg a lanc� une attaque sur la ville strat�gique de Kidal, dans le nord-est du Mali, r�gion o� elle a d�j� pris plusieurs localit�s depuis la mi-janvier. Une d�l�gation de chefs d'Etat de la C�d�ao (Communaut� �conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest) conduite par son pr�sident en exercice, l'Ivoirien Alassane Ouattara, �tait attendue jeudi � Bamako pour une rencontre avec la junte et son chef, le capitaine Amadou Sanogo. Mais � la suite d'une br�ve manifestation de partisans des putschistes sur le tarmac de l'a�roport, les chefs d'Etat ont annul� leur venue. Autour de M. Ouattara se sont retrouv�s pour une r�union d'urgence � Abidjan les pr�sidents Blaise Compaor� (Burkina), m�diateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (B�nin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger). Apr�s un apr�s-midi de discussions � huis clos � l'a�roport de la capitale �conomique ivoirienne, ils ont menac� le Mali d'�un embargo diplomatique et financier� sans retour � l'ordre constitutionnel �dans un d�lai maximum de 72 heures�, soit lundi �au plus tard�, a d�clar� le pr�sident de la Commission de la C�d�ao, Kadr� D�sir� Ou�draogo. Les sanctions incluent une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans la r�gion pour les membres de la junte. Surtout, elles visent � une asphyxie de ce pays tr�s pauvre et enclav�, avec la fermeture des fronti�res, la fermeture de l'acc�s aux ports des pays c�tiers de la zone et un gel des comptes du Mali � la Banque centrale ouest-africaine (BCEAO). Les Etats-Unis se sont dits �d��us� d'apprendre que les dirigeants ouest-africains n'aient pas pu rencontrer les putschistes. Autre signe de la mont�e de la tension : au moment o� �taient attendus les chefs d'Etat au Mali, des incidents ont �clat� entre partisans et adversaires de la junte au QG du front antiputschistes � Bamako. �Il y a trois bless�s graves�, a-t-on appris de source hospitali�re. En outre, cinq journalistes, dont trois �trangers, ont �t� interpell�s � Bamako par des militaires et conduits au quartier g�n�ral de la junte, avant d'�tre lib�r�s, a-t-on appris de sources concordantes. En sommet � Abidjan mardi, les dirigeants de la C�d�ao, qui ont suspendu le Mali de l'organisation, avaient d�cid� d'envoyer cette d�l�gation pour trouver une issue � la crise n�e du putsch contre le pr�sident Amadou Toumani Tour� (ATT), renvers� � quelques semaines de la pr�sidentielle du 29 avril. Selon Djibrill Bassol�, le ministre burkinab� des Affaires �trang�res, la C�d�ao travaille sur un compromis consistant en une �transition� dirig�e par Dioncounda Traor�, pr�sident de l'Assembl�e nationale dissoute par la junte.