Des milliers de personnes ont marché hier, à Bamako, pour soutenir la junte militaire qui a renversé il y a six jours, le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT), et avec laquelle un compromis sur une transition avant les élections semblait en vue. Les manifestants ont apporté leur soutien à la junte au lendemain de son annonce qu'elle levait le couvre-feu en vigueur depuis son coup d'Etat du 22 mars, mettait en place une nouvelle constitution et promettait qu'aucun de ses membres ne participerait aux élections à venir, à une date indéterminée. Les pro-junte portaient pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire “À bas ATT”, “À bas la France”, “À bas Sarkozy”, “À bas la communauté internationale” ou encore “Vive la junte”. Ils scandaient également des slogans en hommage au chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, tels que: “Sanogo solution !”. Dans le même temps, le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, a déclaré sur RFI que les dirigeants de la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis mardi en sommet à Abidjan, envisageaient “une transition” qui serait dirigée par Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale dissoute par les putschistes. “Si c'est la formule qui peut permettre de sortir de crise, pourquoi pas? Et je pense que le Président Amadou Toumani Touré n'y verrait lui-même pas d'inconvénient, lui qui a toujours souhaité la paix, la stabilité et la démocratie”, a-t-il ajouté. Une délégation de chefs d'Etat ouest-africains conduite par l'Ivoirien Alassane Ouattara, Président en exercice de la Cédéao, doit aller aujourd'hui à Bamako, pour en discuter avec la junte afin d'assurer dans les plus brefs délais un retour à l'ordre constitutionnel. Le sommet, qui a suspendu le Mali de la Cédéao, a également autorisé “la montée en puissance de sa force pour parer à toute éventualité” et nommé médiateur le Président burkinabé Blaise Compaoré. Dimanche, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt avait déjà évoqué une transition en soulignant que la Constitution malienne, suspendue par les militaires au pouvoir, prévoit qu'en cas d'empêchement du chef de l'Etat, le président de l'Assemblée nationale assure l'intérim. R. I./Agences