De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Une op�ration coup-de-poing a eu lieu vendredi matin et s�est sold�e par l�arrestation de 19 personnes dans plusieurs villes de France. Ces personnes sont soup�onn�es d�appartenir au groupe djihadiste Forsane El Izza, dissous depuis le 29 f�vrier 2012 (voir Soir d�Alg�rie du 3 mars) par Claude Gu�ant, le ministre de l�Int�rieur. Aucun lien avec l�affaire Merah, a clam� une source proche du dossier, alors que cette vague d�arrestations a eu lieu une semaine � peine apr�s les tueries de Toulouse, comme elle est intervenue apr�s les vives critiques sur le laxisme et l�incomp�tence qui ont caract�ris� les service fran�ais sur l�affaire de Montauban et Toulouse. La vague d�arrestations a �t� men�e par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction centrale du renseignement int�rieur (DCRI), vendredi matin, dans plusieurs villes de France, notamment � Toulouse et � Nantes, et a �t� pr�c�d�e par des perquisitions de domiciles. Les 19 personnes arr�t�es sont soup�onn�es d�appartenir � Forsane El Izza, groupe djihadiste frapp� de dissolution depuis le 29 f�vrier dernier. Dans le domicile de leur leader, Mohamed Achamlane, qui s�est affubl� du nom de �Abou Hamza�, de nombreuses armes � 3 kalachnikovs, un pistolet automatique Glock et une grenade� ont �t� saisies. Comment se fait-il que c�est seulement maintenant, apr�s que des hommes politiques de l�opposition ou de simples citoyens se soient �lev�s contre ce qu�ils consid�rent pour le moins comme un laxisme des services dans l�affaire Merah que l�on d�ploie aujourd�hui les moyens n�cessaires pour neutraliser, avant leurs forfaits, les groupes fich�s et connus. A cette interrogation, Nicolas Sarkozy a r�pondu sur Europe 1 vendredi matin que ce coup de filet n��tait pas li� simplement � �une forme d�islamisme radical� et pr�vient : �Ce type d�op�rations continueront et permettront d�expulser du territoire national des gens qui n�ont rien � y faire.� La question du jour reste lancinante : comment se fait-il que tout d�un coup, au lendemain de l�enterrement de Merah, l�on s�int�resse aux membres de ce groupe, alors que sa dissolution en f�vrier dernier proc�dait du soup�on de la police que cette organisation propageait une �th�orie de la lutte arm�e pour des motifs religieux ; qu�ils pr�nent l�instauration en France du califat et l�application de la Charia�, remettant ainsi en cause �le r�gime d�mocratique et les principes fondamentaux de la R�publique�. Comme nous l��voquions dans notre �dition du 3 mars dernier, des d�clarations de Forsane El Izza que nous avons extraites de leur site internet, � l��poque non encore ferm�, �taient on ne peut plus d�termin�es et l�appel au recrutement djihadiste on ne peut plus clair : �Notre organisation prend de l�ampleur et nous avons besoin de main-d��uvre fissabilillah. Nous recherchons toutes sortes de comp�tences mais surtout des soldats. Donc si vous appr�ciez les sports de combat et �tes capables d�intervenir rapidement lorsqu�on vous sollicitera, alors votre profil nous correspond, inch�Allah.� Si avec de telles d�clarations on a laiss� faire, l�on ne peut d�cemment pas se plaindre d�actes terroristes aussi ignobles que ceux de Montauban et Toulouse, alors m�me que l�imam de Drancy, Hassen Chalghoumi � avait averti, au lendemain m�me de la tuerie des trois militaires de Montauban, que cela pouvait �tre le fait de �Forsane El Izza�. Toutes ces tergiversations dans les affaires de terrorisme sont du pain b�nit pour Marine le Pen qui bombait le torse vendredi matin en d�clarant : �Je vous avais bien dit�� et qui exigeait en m�me temps dans un communiqu�, la dissolution de l�Union des organisations islamiques de France, UOIF, et l�interdiction de son congr�s du 6 au 9 avril comme chaque ann�e au Bourget avec la b�n�diction du pouvoir. Sur ce dernier point, les musulmans de France qui pratiquent leur religion dans les r�gles strictes de la la�cit�, comme tous les la�cs de culture musulmane, n�ont pas attendu la Marine pour d�noncer les activit�s souterraines de l�UOIF, une organisation fondamentaliste plus proche des terroristes que des musulmans qu�elle pr�tend repr�senter.