Les services de police ont mené plusieurs interpellations dans les milieux islamistes dans la région de Paris, Nantes, Toulouse, Lyon, Marseille et Nice. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées durant cette opération qui sera suivie par plusieurs autres, selon le président français. En plus des interpellations, des armes de guerre et des documents subversifs auraient été récupérés par les policiers. Cette opération n'a pas de lien direct avec l'affaire Merah, a-t-on appris de sources policières. Les arrestations ont ciblé des jeunes et des jeunes qui ont fait des séjours en Afghanistan et les militants du groupe «Forsane Al izza», les cavaliers de la fierté, une association dissoute au mois de janvier 2012 par le ministère de l'Intérieur (voir notre publication N° 4240 - Mercredi 01 février 2012). En effet, comme nous l'avons donné précédemment, les autorités françaises ont décidé de passer à l'action contre des personnes suspectées de s'adonner à des prêches violents, au recrutement et à l'appel au djihad et ce, en instrumentalisant l'islam. Après la dissolution de l'association dite Forsane Al-Iizza, les services de sécurité ont entamé une série d'interpellations touchant le chef du groupe Mohammed Achamlane alias Abou Hamza, les dirigeants et les militants de ce groupe radical. L'opération qui a débuté vers 6h du matin a été menée par les éléments de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la Sous-direction anti-terroriste (Sdat), la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), le Raid et les brigades parisiennes de la BRI (brigade antigang), et la brigade criminelle. Les perquisitions menées dans plusieurs habitations des suspects auraient permis la découverte et la saisie de trois Kalachnikovs, cinq fusils et une grenade. Selon des sources proches de l'enquête, cette opération a visé quatre individus à Marseille et à Nice. Sur les 19 personnes appréhendées, 17 ont été déjà placées en garde à vue, dont 2 à Toulouse. Parmi les individus arrêtés, se trouvait également le dirigeant de l'association Forsane Al-Izza Mohamed Achamlane qui a été interpellé à Nantes. Interrogé par la presse à ce sujet, le président français a indiqué : «Ces interpellations ont été organisées sur tout le territoire, en plein accord avec la justice. Nous avons des questions extrêmement précises à poser à un certain nombre de gens et qu'il y aurait d'autres opérations de ce type prochainement. C'est le premier travail du chef de l'Etat que de protéger les Français.» Cette opération intervient au moment où se tenait le procès d'un physicien algérien accusé de lien avec le terrorisme. Devant le tribunal, le physicien franco-algérien Adlène Hicheur s'est défendu, réfutant les accusations l'incriminant de projeter des attentats en France. Poursuivi pour association de malfaiteur avec une entreprise terroriste en raison de l'échange de plusieurs emails avec une personne soupçonnée d'appartenir à Al-Qaïda. Le mis en cause a été arrêté en 2009 à la suite de 35 courriels échangés entre janvier et juillet 2009. «Je comprends que des passages aient pu inquiéter mais il n'y avait rien derrière», a déclaré Hicheur au tribunal. Le suspect, un docteur en physique des particules, détaché au Cern de Genève, est toujours en détention provisoire depuis son arrestation le 8 octobre 2009 à Vienne dans l'Isère, au domicile de ses parents.